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EAN : 9782267022889
278 pages
Christian Bourgois Editeur (09/02/2012)
3.08/5   12 notes
Résumé :
La narratrice, une femme d'une soixantaine d'années, a perdu subitement son mari.
Elle n'a ni enfants ni famille, et ses rares connaissances ne lui proposent qu'un soutien très élémentaire. Assaillie de témoignages de sympathie qu'elle n'a pas le sentiment de mériter, elle cède à la panique et saute à bord de la Jaguar du défunt pour s'enfuir loin de leur grande demeure londonienne, désormais vide. Elle loue une petite maison de pêcheur dans un village de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"C'est comme une douleur. Ou une espèce de vacuité. Je commence à entrevoir le pourquoi du port du noir, de la tenue de deuil. le reste de l'humanité est ainsi averti de votre approche. Comme feraient une clochette ou un grand pavillon noir. Cela reproduit également à l'extérieur comment on se sent à l'intérieur. Malheureuse. Morne. Anéantie. Comme si la mort était sur vous. Ce qui est probablement le cas. (p82)"

La narratrice dont on ignore jusqu'à son prénom a 63 ans et vient de perdre son mari, John. Elle fuit le domicile conjugal à Londres à bord de la Jag de son époux et se dirige vers le Norfolk Elle n'a emporté qu'un sac et va louer une petite maison sans confort dans laquelle elle va écrire son journal, le journal de son deuil. Mais elle n'a peut-être pas choisi cette destination par hasard et ce voyage va être pour elle l'occasion de mettre à plat son passé, son présent et envisager l'avenir.

Quand vous perdez la personne qui a partagé votre vie depuis de nombreuses années (plus de trente ans) il faut se reconstruire, se retrouver mais aussi  faire un bilan des années passées et pour se faire, Elle va fuir le domicile conjugal cossu de Londres et se réfugier dans une maison sans confort au bord des marais. Elle y tient son journal dans lequel elle note à la fois son quotidien, ses états d'âmes, ses souvenirs, ses rencontres, le tout avec un ton parfois assez sarcastique, humoristique, direct, se moquant d'elle-même et de ses addictions pour oublier (alcool). Au premier abord elle m'a semblé assez revêche, pas très sympathique et puis au fil des pages, j'ai trouvé ses remarques sur le couple, la solitude, le regard des autres sur son nouveau "célibat" très justes, fondées sur une réalité de la femme seule qu'elle soit veuve, divorcée ou célibataire.

Page après page, le voile se lève sur son couple mais les aveux semblent difficiles à écrire, ils apparaissent ici ou là  au début par de si jusqu'au moment où elle se lâche et alors là c'est une autre femme que l'on découvre (je ne vous dirai rien de ses révélations) qui va se lancer dans une aventure qui va révéler le pourquoi de la destination de son voyage et toutes les péripéties qui vont suivre.

J'ai aimé toute la partie concernant ses états d'âme de veuve et la forme du journal m'a paru tout à fait appropriée. A qui se confier quand vous n'avez que très peu d'ami(e)s, pas d'enfant..... Ecrire est un remède comme un autre et j'ai trouvé qu'à travers ses mots (et donc ceux de l'auteur), Elle se montre sans filtre, avec son franc-parler, sans pudeur, sur ses sentiments, sur certaines réalités du couple mais aussi sur une autre facette de sa personnalité. 

La seconde partie concernant ses péripéties m'ont beaucoup moins intéressée, je les ai même peut trouvées superflues..... Cela tient presque du vaudeville mais montrent le côté fantasque du personnage mais à mon avis assez peu crédibles.

Une lecture que l'on peut recommander à toute personne se retrouvant seule pour quelque raison que ce soit, c'est un regard porté sur la vie à deux avec ses hauts et ses bas, grâce au ton ce n'est jamais pathétique ni triste mais j'ai trouvé que cela était assez bien vu en tenant compte du fait que l'auteur s'est glissé dans un personnage féminin.

"C'est une loi de la physique, ou peut-être de la chimie, qui veut que si on combine deux éléments dont un a eu une journée affreusement merdique, c'est toujours la merde qui prend le dessus. (p159)"
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« John parti, la vie est désormais une interminable succession d'options, dont aucune ne doit être soumise au comité domestique avant entérinement. Ce sentiment soudain de liberté peut se révéler, cela va sans presque dire, tout à fait déconcertant. »
La lecture de cet ouvrage, peut se révéler, au premier abord, déconcertante. Il n'y a pas d'action, ou très peu. J'ai plus eu l'impression de voir sous mes yeux se dessiner, par petites touches, un tableau champêtre comme légèrement flouté.
L'état d'esprit de cette veuve, que je vois plus dans le désappointement, la déstabilisation, que la peine véritable, et le chagrin, se retrouve parfaitement dans la construction de ce roman fait d'un mélange parfois assez confus entre les impressions d'hier, et celles du moment .De petits chapitres, qui pour certains sont très courts, allègent avantageusement le côté déconcertant, et compense une certaine atonie de l'atmosphère.
Cette veuve, sans enfant, apparemment sans attaches familiales, et assez peu entourée d'amis, s'en va quelques temps pour fuir une solitude que je lui imagine assez lourde à supporter, mais pour laquelle elle ne formule aucune plainte. Tout est dans l'évocation. Petit à petit, ce qu'a été sa vie conjugale se dévoile. Peu à peu, le lecteur s'immisce dans les méandres de son intimité, et de ses petits secrets. L'auteur réussit à décrire la difficulté de la vie de la vie à deux, l'évolution du couple au fil du temps.
« Et le fait que notre relation avait changé, et peut-être même échoué sur bien des plans, était mis de côté. Chacun aimait à savoir que l'autre était là. »
Cette femme semble résignée à son nouveau statut. Même si l'alcool est pour elle un compagnon que j'espère pour elle transitoire (elle en est d'ailleurs consciente), elle parait malgré tout encline à s'adapter à la solitude. C'est à mon sens tout le but de ce séjour : rompre avec le quotidien, retrouver le passé ( ?), ou du moins une idée de ce qu'elle a du passé.
« Je vois bien ce que je faisais, en fait. Je voulais juste m'approcher un peu plus de la chaleur et de la lumière d'un vrai foyer-d ‘un endroit où règne l'amour véritable. Pareille à un chien perdu qui essaie d'échapper pour un temps à la nuit. »
Une femme complexe jusqu'à la dernière phrase de ce livre…une femme qui finalement se laisse apprivoiser peu à peu.
Je note que l'auteur, un homme, s'est glissé parfaitement dans le peau d'une femme, pour en dresser un portrait subtile, sensible, et tout en nuance.
Je remercie chaleureusement les éditions Christian Bourgois pour l'envoi de ce livre et la confiance qu'ils m'ont témoignée.



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Les hasards de l'édition électronique m'ont mis en contact avec ce roman, le troisième de l'auteur, lequel semble rencontrer un certain succès : la librairie électronique que je visite régulièrement l'offrant gratuitement, pourquoi pas ? D'autant que j'aime bien les britanniques. En deux clics, le voici installé sur ma tablette.

D'entrée, on pourra remarquer un petit glissement de sens entre les titres anglais et français, de Tale (récit ou histoire) à Journal. Certes rédigé à la première personne, le texte s'adresse souvent à un éventuel lecteur ; mieux, on pourrait dire à un auditeur, tant il est « parlé » -- familiarité du style, des expressions, des confidences...

Si l'auteur trouve sa veuve « rather compelling » (voir l'entretien cité ci-dessous) -- le créateur peut bien s'énamourer de sa créature --, j'ai vu en elle un personnage éminemment narcissique, dont le mépris pour son environnement -- gens et objets -- ne sert qu'à mettre en évidence une prétendue supériorité sur autrui destinée à masquer sa propre médiocrité, et que vient à peine nuancer une insupportable auto-dérision : « Je m'enorgueillis de mon caractère impitoyable, de mon absence complète de sensiblerie » ou encore : « Je suis peut-être complètement asociale. Ce qui est sûr, c'est que j'aime avoir mon mot à dire sur ce qui va et qui vient » et même : « Je me sens comme une étrangère sur terre. J'ai des problèmes avec la réalité ». D'ailleurs, son babillage infantile ne nous apprendra rien d'elle outre son âge -- la soixantaine, donc une baby boomer -- et son état de veuve : même pas son nom -- une femme sans qualité. En fait, elle constitue l'archétype de l'individu contemporain décrit par le sociologue français Alain Ehrenberg dans ses essais L'individu incertain et La fatigue d'être soi, un être aliéné dans une société apparemment égalitaire et pourtant résolument compétitive : chacun vaut chacun, d'une part, et, d'autre part, chacun contre tous.

Par quel masochisme, donc, ai-je poursuivi la lecture de ce texte en dépit d'un sentiment croissant d'exaspération ? Vivre avec un personnage envers lequel on n'a aucune sympathie est une chose, mais aucun intérêt ? Sauf à vouloir apprendre les conséquences de la consommation d'asperge sur l'urine ou la meilleure façon de soulager sa vessie derrière une auto. Certaine critique louage l'auteur pour sa création d'un personnage féminin : la belle affaire ! Et Flaubert avec Bovary ? Autre sujet d'agacement, à plusieurs reprises, le lecteur est confronté à ce que, dans les milieux littéraires, on appelle l'aporie du récit : par exemple, quand un auteur se fend de plusieurs pages sur son incapacité d'écrire.

Soudain, un éclair : et si cette veuve, c'était moi, le lecteur ? Et si l'auteur, par quelque alchimie retorse, avait fait de moi, avec ce récit improbable, un insupportable atrabilaire -- témoin mon commentaire ? Peut-on pousser si loin la perversion ? Diantre ! en tout cas, il aura réussi à me faire douter de moi comme lecteur : si je suis elle, je ne m'aimerai guère, et pourquoi persister à lire ?
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Lorsqu'on entre dans ce récit, les premières impressions sont la lenteur et l'ennui. Mais quoi de plus normal dans la vie d'une femme de soixante ans qui vient de perdre son mari, après quarante ans de mariage. Prise d'une envie de crier dans la nuit, elle fuit le Londres où ils habitaient et part vers le Norfolk. S'enterrer là où elle ne connaît personne? Ou retrouver les petits moments de l'existence qui font une vie?
"Nous devons décider de ce qui a du prix à nos yeux, de ce qui est sacré. Et nous y cramponner."
Au début du roman, je n'ai pas vraiment compris où m'entraînait le narrateur. Elle exprime pourtant bien les tracasseries de vieux couples, puis la douleur de l'absence, le manque brutal de motivation. Mais, ces errements, ces bribes de souvenir de jeunesse ne parviennent pas à captiver le lecteur.
Ce n'est qu'en fin de livre que l'on comprend ce que cherchait cette femme dans l'isolement et dans les marais. Elle avait besoin de ce retour sur elle-même pour faire son deuil. La narratrice est une personnalité à multiples facettes, tantôt abattue et solitaire sombrant dans l'alcool, tantôt drôle, inattendue et impertinente.
L'auteur a un style soutenu et son récit insère réalisme, humour et références culturelles.
Mais cette histoire convaincra difficilement les lecteurs non concernés par la situation de la narratrice.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Errance, quête, souvenir d'un amour impossible... Cette femme quitte tout pour tenter de se retrouver. retrouvera-t-elle son amour de jeunesse, arrivera-t-elle a retisser des liens d'amitié? En traversant le deuil et l'échec de son couple perdu la solitude étreint l'héroïne comme le lecteur.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
C'est comme une douleur. Ou une espèce de vacuité. Je commence à entrevoir le pourquoi du port du noir, de la tenue de deuil. Le reste de l'humanité est ainsi averti de votre approche. Comme feraient une clochette ou un grand pavillon noir. Cela reproduit également à l'extérieur comment on se sent à l'intérieur. Malheureuse. Morne. Anéantie. Comme si la mort était sur vous. Ce qui est probablement le cas. (p82)
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John parti, la vie est désormais une interminable succession d’options, dont aucune ne doit être soumise au comité domestique avant entérinement. Ce sentiment soudain de liberté peut se révéler, cela va sans presque dire, tout à fait déconcertant.
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John parti, la vie est désormais une interminable succession d’options, dont aucune ne doit être soumise au comité domestique avant entérinement. Ce sentiment soudain de liberté peut se révéler, cela va sans presque dire, tout à fait déconcertant.
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Je vois bien ce que je faisais, en fait. Je voulais juste m’approcher un peu plus de la chaleur et de la lumière d’un vrai foyer-d ‘un endroit où règne l’amour véritable. Pareille à un chien perdu qui essaie d’échapper pour un temps à la nuit.
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C'est une loi de la physique, ou peut-être de la chimie, qui veut que si on combine deux éléments dont un a eu une journée affreusement merdique, c'est toujours la merde qui prend le dessus. (p159)
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