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EAN : 978B0000DQM5D
(30/11/-1)
3.75/5   4 notes
Résumé :
La Meije partage avec le mont Blanc et le Cervin l'honneur d'être un des sommets les plus célèbres des Alpes.
Véritable citadelle de granit et de neige, elle opposa, plus encore que le Cervin, une résistance acharnée aux efforts des conquérants.
De multiples tentatives furent nécessaires pour qu'à l'issue d'une véritable compétition internationale, on parvienne enfin à la cime de son plus haut pic.
Cet ouvrage passionnant raconte le véritable "s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Histoire complète de la Meije, dernier sommet majeur conquis des Alpes françaises. Le livre détaille toutes les tentatives échouées, toutes les voies ouvertes, du Glacier Carré au Doigt de Dieu, jusqu'au Grand Pic, c'est un ouvrage complet sur une montagne extraordinaire. Avec des photographies donnant une parfaite idée des descriptions de ce massif.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Du sommet du Grand Pic, les points cardinaux définissent quatre secteurs d'horizon qui présentent entre eux de surprenants contrastes. La partie la plus étonnante du panorama, c'est la vue de l'arête orientale, avec le même motif quatre fois renouvelé des "dents", luisantes de glace sur leur versant nord et qui s'abîment sur les Etançons en une paroi aux reflets fauves que le soleil fait rutiler. Puis, les dominant toutes, la pointe prodigieuse du Doigt de Dieu, jaillie des profondeurs et s'élançant dans le ciel au mépris de toutes les lois de l'équilibre. Aux premières heures de la matinée, la flèche de roc détache son profil sur la brume lumineuse qui baigne les massifs du Briançonnais. Elle dissimule la Meije orientale, située exactement dans son prolongement.
Un peu à droite, le pic Gaspard se dresse très individualisé lui aussi, mais, malgré sa situation et ses 3882 mètres, l'extraordinaire allure du pic Central ne lui concède cette fois qu'un rôle de vassal.
Vers le sud, les grands sommets du massif présentent leurs escarpements septentrionaux; ceux du massif de Roche Méane, de la Grande Ruine, du pic Bourcet, couloirs vertigineux, dalles ourlées de neige que couronne une arête hérissée de pointes, creusée de brèches. Au-dessus monte, souveraine, éblouissante, la crête des Ecrins qu'encadrent les masses sombres du Pelvoux et de l'Ailefroide.
Ensuite, voici que se présentent, déployés sur l'horizon, plus humbles, marqués tout de même d'une personnalité accusée : les Bans, l'arête crénelée du Sirac, l'Olan tel un lion couché, les Arias surmontant le Plaret, la fière aiguille du Plat et, orgueilleusement isolé, le dernier grand sommet du massif vers le sud-ouest : la Roche de la Muzelle.
A la sierra déchiquetée de l'arête orientale s'oppose, à l'ouest, l'étendue glaciaire du Mont-de-Lans, véritable "inlandsis" dont la coupole blanche se détache sur la masse grise et lourde du Taillefer.
Après ce monde de neige et de rocs, il est reposant de promener ses regards sur les paisibles massifs qui bordent la rive droite de la Romanche et qui étalent au pied du versant nord leurs verdoyantes ondulations. La présence de l'homme s'y décèle en minuscules petits villages aux maisons curieusement groupées et par le carrelage coloré, géométrique, des emblavures. Sur le très mince ruban de la route du Lautaret se déplacent de petits insectes dont le bourdonnement rageur vient s'éteindre dans l'air léger de l'altitude. Depuis quelques années, on peut voir, au fond de la vallée, scintiller la nappe d'eau du Chambon.
Le paysage reprend un caractère héroïque avec les trois canines des aiguilles d'Arves, surgies des pentes caillouteuses qui mènent au col Lombard. Au-delà, une zone vaporeuse marque la vallée de la Maurienne, au-dessus de laquelle brillent les neiges de Péclet-Poset. Plus loin encore, la cime souveraine du Mont-Blanc, à laquelle succèdent les grands sommets valaisans.
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Les naturels de la Grave, s'ils avaient alors observé la Meije, auraient à coup sûr été stupéfaits. Au sommet du Grand Pic se déploie, spectacle inusité, un grand parasol : c'est à l'abri de celui-ci que Paul Helbronner a installé son théodolite : "... pendant près de trois heures, tournant autour de l'appareil, j'ai la joie profonde de sentir le travail prévu s'exécuter régulièrement sur vingt des signaux de mon réseau primaire dont je peux réitérer quatre fois le tour d'horizon... Ensuite la prise de vingt-deux clichés m'assure le panorama complet en cette heure d'une pureté merveilleuse... Et tandis que j'opère, entre deux visées, ou entre deux lectures, Baroz me donne à manger à la cuiller pour m'éviter de distraire la moindre parcelle de temps... Ensuite tout est fini! Les précieux carnets sont rentrés dans leur dossier, le théodolite remis dans sa caisse
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Ce qui est important reste moins ce que l'homme a fait en montagne, mais ce que la montagne a fait de lui ; qu'on n'entende point par là cet endurcissement, cette lutte contre soi-même trop souvent présentés comme l'essence même de l'alpinisme, mais bien plutôt cet épanouissement, cette joie allègre que Byron présentait quand il parlait de "cette suavité, cette source de vie", qu'on trouve sur les sommets.
La nature et l'intensité des sentiments éprouvés dépendent probablement plus de la sensibilité du grimpeur que du niveau technique de la course effectuée.
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Le 26 juillet 1885, aux premières heures de la matinée, trois hommes arrivent au sommet du pic Central. Ce n'est plus un événement, c'est à peine une nouvelle; l'ascension du pic Central est devenue une course classique. Il fait très beau, et l'un des ascensionnistes décrira ainsi plus tard les impressions ressenties, ce matin-là, sur cet aérien sommet : "La vue du haut de cette pointe, comme de toutes les grandes montagnes du Dauphiné, est extraordinairement grandiose et étendue, et il est difficile de distinguer certains objets plus particulièrement que d'autres. Le sens du grand, du merveilleux et de l'élevé se trouve se trouve satisfait dans ce domaine peut-être mieux que partout ailleurs. Les forces puissantes auxquelles l'édifice des Alpes doit sa construction, ainsi que les éléments destructeurs et hostiles qui, sans cesse, travaillent à sa ruine, semblent être arrivés à leur plein développement."(1) Le propos dénote une indiscutable culture. Cultivés, les trois grimpeurs le sont effectivement. Venus de la lointaine Autriche, il y a là Emil et Otto Zsigmondy, docteurs en médecine, et Ludwig Purtscheller; tous trois joignent à une excellente technique alpine l'éclat de remarquables connaissances intellectuelles.

(1) Purtscheller, cité dans La Montagne, octobre 1909.
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Il faut s'y résigner. Rien n'est stable dans le monde. Ni les dogmes, ni les idéologies, ni les montagnes. Celles-ci vivent et meurent comme les humains qui les affrontent.
Ainsi que des rides venant altérer un visage aimé, des cicatrices sont venues modifier celui de La Meije tel que nous l'avons souvent contemplé, à l'aube, quand la lumière matinale s'étend sur la muraille des Etançons, ou le soir, quand la paroi entre dans l'ombre et qu'un dernier rayon de soleil, passant par la brèche du Grand Doigt, s'allonge comme une flèche d'or sur la surface assombrie du glacier Carré.
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