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EAN : 9782729111601
170 pages
Editions de La Différence (14/05/2019)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Ana Istaru partage sa vie entre son métier de comédienne et l'élaboration d'une œuvre poétique reconnue comme l'une des plus importantes de la littérature hispanique contemporaine. Saison de fièvre est, en Amérique centrale, un véritable best-seller qui a connu quatre éditions et a reçu le Prix Certamen Latinoamericano EDUCA.

Traduit de l'espagnol (Costa Rica) par Gérard de Cortanze.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Découverte d'une poète costaricaine contemporaine...
Saison de fièvre est un érotisme amoureux, féministe dans le sens où la femme est partenaire (ni jouet, ni maitresse dominatrice, ni "élève").
La préface, qui suppose des connaissances littéraires, cite une phrase d'Octavio Paz qui pourrait être mise en exergue : "Puisque la civilisation repose sur la coexistence des instincts, est-il possible de créer un monde où l'érotisme ne soit plus agressif ou autodestructeur ?".
Ici, l'érotisme est du côté de la vie joyeuse, le charnel est émotion d'amour vivifiant, et la poésie est un mélange de lyrisme et de surréalisme (certains rapprochements de mots) accroché à une sorte de "pleine présence" à l'instant.
Il m'aura fallu deux lectures pour prendre le pouls (l'avantage des petits recueils). Et bien que ne connaissant pas l'espagnol, la présence des poèmes en version originale (ce que j'aime beaucoup quelle que soit la langue de départ) m'a donné l'impression que la traduction, parfois trop "réécriture", a apporté une froideur, une musique modifiée...

Dame para beber
tu piel
porque agonizio.

Donne-moi à boire
Donne-moi ta peau :
j'agonise.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La lune est venue accoster notre lit.
Elle a laissé ce peigne, cette nacre, ce nectar.
Elle a mis une soie brillante sur ton âpreté.
Elle a mis un cristal parfumé sur chaque drap
qu'elle a trouvé et qu'elle n'a pas trouvé
plus que les bourgeons ailés de ton dos.
La tiède, la voleuse, l'inespérée
est venue boire les étincelles endormies de ton front,
les miettes de cet amour consommé.
La lune est venue accoster notre lit,
cet oignon d'argent, cette version
féline de la neige, cette cuillère.
La terrible, la fugitive
est venue voler ton pain, ton sexe d'or frais
sorti de mon four
le meilleur. L'inespérée, la tiède, la voleuse !
Poignée d'alizés.
La fugitive.
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[...]
Le fiancé est satisfait
quant au père - nous sommes en
Amérique Centrale - il ne lui déplait pas
que sa fille reste
vierge et asexuée.
Ce contrat montre
comment le mâle d'Amérique Centrale
et Panaméenne,
dresse et engrosse.
Ouvrière et rebelle,
je rejette
cette omnipotence
phallique.
Je saisis la pointe de mes seins,
petites cloches
d'acier pointu
et bannis
le fiable hymen
qui m'impose le silence
du chagrin machiste
et la longue lignée
de l'héritage colonial.
J'extirpe ce contrat des crânes,
avec une colère de Quetzal
je l'annihile,
avec une discrétion toute militaire
je le mords et le pulvérise,
tel un cadavre ridé et indécis
je le tue deux fois
de mon sexe béant et rouge,
faisceau cardinal de la joie
depuis cette Amérique incendiée et pourpre
mon Amérique de rage, mon Amérique Centrale.
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Il n'est pas assis à droite.
Il ne m'interdit rien, ne me détruit pas, ne m'enferme pas.
Il n'avait pas de fouet, il ne sait rien de la corde.
Il n'emprisonne pas le noir.
Ses pieds ne se plient pas à la botte.
Il ne jugerait pas ce colibri inutile.
Le voyage de l'oignon ne l'humilie pas.
Sa fleur ne peut pas s'épanouir sous la tyrannie.

Il est venu en ce lieu de sueur comme nous.
Il m'a apporté deux ailes.
Cette balle qui frappa le passant l'atteignit amèrement.
Il saigne en arabe.
Son cœur se brise comme une cruche dans la guerre.
Il met la lumière à enfanter sur sa toile.
Il dore l'ail comme un astre.
Il vit debout à gauche maintenant et dans l'heure.

Je ne sortirai plus de la saison du rut.
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