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Beastars tome 1 sur 22
EAN : 9791032703793
Editions Ki-oon (24/01/2019)
4.09/5   330 notes
Résumé :
À l'institut Cherryton, herbivores et carnivores vivent dans une harmonie orchestrée en détail. La consommation de viande est strictement interdite, et les dortoirs sont séparés en fonction des régimes alimentaires. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes... mais la culture ne peut étouffer tous les instincts. Quand le cadavre de l'alpaga Tem est retrouvé déchiqueté sur le campus, les méfiances ancestrales refont surface !

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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
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Je vais être clair, j'ai adoré cette lecture ! Moi qui me plaint souvent que certains titres sont trop souvent déjà-vus, qu'ils se ressemblent tous, qu'il n'y a pas de prises de risques, j'ai été comblé avec ces deux premiers tomes.

Plusieurs choses m'ont accrochées dès le départ, à commencer par le style graphique. J'adore l'effet crayonné, parfois un peu brouillon, cela rend le tout assez fantastique. de plus, la force première de la mangaka réside dans les expressions faciales de ses personnages et dans la gestuelle de leur corps. On sait immédiatement ce que ressentent les personnages et plus particulièrement Legoshi (le loup), s'il a peur, s'il ne veut pas se faire remarquer, ou si au contraire, il sort les crocs. Visuellement, ce titre est vraiment superbe.

L'histoire est intéressante car l'on a deux camps qui s'opposent (Carni vs Herbi) mais jamais la mangaka ne tombe dans un discours écolo ou moralisateur. Il est logique que dans l'univers de Beastars, le fait de manger de la viande soit interdit, car cela reviendrait à manger ses voisins ^^ Cela fait donc, de base, des clivages, mais l'institut essaie au mieux de guider tous ses élèves sans qu'ils renient pour autant leur nature.

Et on voit clairement que c'est difficile pour les deux camps. Les Herbi ont souvent un peu peur quand un Carni s'énerve, et de fait, les Carni doivent être toujours sur le qui-vive pour prouver qu'ils sont des gens biens. Legoshi et Louis représentent d'ailleurs très bien les deux faces de la société, et pour Louis, le fait de vouloir être le Beastar semble être un but ultime afin de se hisser au dessus de tous.

D'ailleurs, on peut dresser un parallèle supplémentaire avec notre société car on peut assimiler le Beastar à ce qui se fait déjà dans les Universités Américaines avec leur vaste réseaux d'influences qui font qu'on retrouve souvent des présidents ou des personnages puissants qui sont issus de prestigieuses fraternités (ou sororités) universitaires.

Beastars est donc un vrai coup de coeur, qui bouscule les codes des genres et qui propose un récit adulte dans un milieu pourtant scolaire, avec des meurtres, des réputations, des ragots, des sournoiseries, et plus que jamais, des personnages qui essaient de trouver leur place dans la société et de s'accepter tels qu'ils sont.
Lien : https://chezxander.wordpress..
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(Cette critique concerne les deux premiers tomes)

Il était difficile cette semaine de passer à côté de la sortie des deux premiers volumes de Beastars, aux éditions Ki-oon. En effet, l'éditeur a mis le paquet pour faire de cette sortie un événement à la hauteur du manga en question, premier de son auteure Paru Itagaki, auréolé d'un beau succès puisque son onzième tome arrive prochainement au Japon et qu'il a déjà décroché de nombreuses récompenses. Et pour fêter comme il se doit l'arrivée de ce petit phénomène en France, Ki-oon a eu la bonne idée de nous proposer les deux premiers volumes le même jour. Qu'en est-il donc de cette histoire d'animaux aux comportements humains ?

À l'institut Cherryton, herbivores et carnivores vivent dans une harmonie orchestrée en détail. La consommation de viande est strictement interdite, et les dortoirs sont séparés en fonction des régimes alimentaires. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes… Mais la culture ne peut étouffer tous les instincts. Quand le cadavre de l'alpaga Tem est retrouvé déchiqueté sur le campus, les méfiances ancestrales refont surface !

Nous suivons donc le loup Legoshi, élève de première à l'institut, et éclairagiste du club de théâtre, fortement soupçonné par ses camarades d'être l'auteur du meurtre. En effet, malgré sa timidité et son air réservé, il n'en reste pas moins un loup et certains pensent que ses instincts de prédateur pourraient avoir pris le dessus. Dans ce climat assez pesant, nous suivons principalement dans ces deux premiers tomes les membres du club de théâtre, dont Louis, un cerf et la véritable vedette du club, se préparant pour le rôle de sa vie.

L'auteure qualifie elle-même son manga de « récit sur l'humanité, et tous les personnages sont des animaux ». La quatrième de couverture nous rappelle également que nous sommes là face à une allégorie de notre société, ce qui a très clairement guidé ma lecture de ces deux premiers tomes. En effet, je cherchais dans les différents développements le moindre détail qui me permettrait d'établir une correspondance avec notre monde et avec les comportements humains. Et de ce point de vue, ces deux premiers tomes se révèlent déjà très riches.

L'univers se dévoile très rapidement, et permet d'appréhender l'organisation sociale de l'institut ainsi que les règles qui le régissent. Car comme précisé plus haut, la consommation de viande est interdite dans cet univers afin que les « carni » et les « herbi » puissent vivre ensemble, ce qui ne va pas sans quelques problèmes qui sont déjà évoqués à plusieurs reprises puisque certains animaux doivent taire leur instinct pour respecter ces règles., à l'image de Legoshi, le personnage principal sur lequel je reviendrai par la suite.

On voit durant ces premiers tomes la façon dont s'organise la vie quotidienne des élèves, la façon dont les repas sont élaborés pour répondre aux besoins à la fois des carni et des herbis. On nous présente également le principe de l'éco-journée. Deux fois par semaine, tous les animaux, en fonction de leur espèce doivent passer une heure dans une pièce adaptée à leur biologie afin de les aider à supporter le quotidien. Ainsi, ce simple détail est lourd de sens puisqu'il met bien en avant le fait que les animaux doivent lutter contre leur nature, ce qui est selon moi la thématique principale du récit pour le moment. La notion de Beastar est également abordée (et risque d'être un élément clé de l'histoire). le titre de Beastar permet de commander à tous les élèves, quel que soit son espèce, et les Beastars deviennent les leaders de la société par la suite. On voit ici clairement l'équivalent dans nos sociétés humaines…

Tous ces éléments permettent également de crédibiliser l'univers. En expliquant le quotidien au sein de l'institut, on est enclin à croire au monde développé ici, renforçant le sentiment d'immersion et donnant envie d'en voir davantage. C'est un des points qui frappe dans ces deux premiers tomes : l'auteure fait preuve d'une aisance étonnante pour à la fois développer un début d'intrigue, poser très naturellement les bases de son univers, et caractériser ses personnages.

Car s'il y a bien une qualité que je mets au-dessus des autres dans ces premiers tomes, c'est la caractérisation des personnage, et en particulier de Legoshi. Étant le personnage principal, c'est à travers ses yeux que l'on voit le monde, et ses pensées sont celles que l'on partage le plus (même si on a également droit à de bribes concernant les autres). Or, Legoshi est passionnant. C'est un loup, mais également un adolescent (il a 17 ans). Il se retrouve dans cette période où l'on se cherche, où l'on peut avoir du mal à assumer ce qu'on est et où on peut se mettre facilement en retrait. Et c'est en l'occurrence ce qu'il vit, sa condition de loup fait qu'il effraie les autres. Il peut même en agacer certains (notamment le cerf Louis, qui ne supporte pas qu'un de ses prédateurs naturels s'écrase comme il le fait). On pourrait résumer le personnage en disant que c'est quelqu'un de visiblement gentil et sensible, mais qui a peur de sa nature profonde de violent prédateur.

Et cette nature est mise en avant d'une façon absolument brillante dans le premier tome, lorsqu'il se retrouve de nuit à surveiller l'entrée du gymnase alors que des camarades à lui y sont pour répéter. Il se met à sentir l'odeur d'un autre animal (une lapine) et n'arrive pas à s'empêcher de se jeter dessus. À ce moment-là, il se retrouve en lutte avec une petite voix matérialisée à l'image sous la forme d'un petit bonhomme, qui prend de plus en plus d'ampleur jusqu'à devenir un immense loup. Il s'agit bien évidemment de l'illustration de son instinct qui prend le dessus. Il sera fort heureusement interrompu et ramené à la raison avant d'avoir pu commettre l'irréparable, mais il aura quand même blessé le bras de la lapine.

Cette scène est clairement celle qui m'a le plus marqué car elle développe un sous-texte passionnant selon moi. J'ai expliqué au début de l'article que je lisais en recherchant des correspondances avec les comportements humains et notre société, et en l'occurrence je n'ai pas pu m'empêcher de voir cette scène comme une agression sexuelle. Comme si Legoshi était l'incarnation d'un prédateur sexuel sur le point de commettre un viol. Il n'est pas allé au bout fort heureusement, mais sa réaction ensuite montre qu'il se dégoutte d'avoir failli céder à ses pulsions sexuelles. La différence de gabarit entre les deux personnages et la façon dont Legoshi tient sa proie me donne même l'impression qu'il pourrait être question de pédophilie (ce qui concorde d'autant plus que certains pédophiles expliquent être dégoûtés d'eux-mêmes et de leurs pulsions qu'ils n'arrivent pas à contrôler). Ceci rend la scène vraiment puissante émotionnellement et marquante.

Mais Legoshi n'est pas le seul personnage à bénéficier d'un traitement de premier choix, je dirai même qu'aucun personnage important n'est mis de côté pour le moment. Louis est par exemple très intéressant et va surement bénéficier de développements conséquents par la suite. On sent le personnage qui souffre de la trop grande attention qu'il attire et de la pression que ça engendre chez lui (au point de le rendre un peu fou ?). Et enfin, la fameuse petite lapine agressée par Legoshi, qui se nomme Haru, est également un personnage qui m'a beaucoup touché.

Le chapitre 4 est un petit flash-back qui revient sur elle alors qu'elle est entre les griffes de Legoshi (je le précise car le situer ici n'est pas anodin, vous verrez). Elle est une lapine de race totalement banale, contrairement aux lapins arlequin qui ont tendance à la martyriser. Au-delà du discours sur le mépris de classe, elle se fait également malmener car elle a tendance à coucher avec beaucoup de garçons, et a une mauvaise réputation à cause de ça. Ainsi, montrer cet élément en même temps que la séquence d'agression, où elle se laisse faire en espérant qu'il la mange vite, met en avant la culpabilité que l'on cherche injustement à faire ressentir aux personnes victimes d'agression sexuelle. Et le comportement de Haru lors de sa première rencontre de jour avec Legoshi développe encore davantage les problèmes de la lapine.

Legoshi va la voir pour demander des roses pour le club de théâtre (elle fait partie du club de jardinage). Et alors qu'il lui donne un coup de main pour jardiner, il s'aperçoit tout d'abord qu'elle a totalement oublié son agression, comme s'il s'agissait d'un événement tellement traumatisant que son esprit a préféré l'éluder. Mais il va également se retrouver dans une position très délicate puisqu'elle va vouloir le remercier en lui proposant du sexe. Elle va se dévêtir devant lui et il s'enfuira alors qu'elle tentera de lui enlever son pantalon. Ainsi, il semblerait que Haru souffre de problèmes liés à la sexualité, ce qui rend d'autant plus pertinente la métaphore du viol lors de son agression par Legoshi.

Ces thématiques et ces développements de personnages m'ont particulièrement étonné et ont grandement contribué à l'impact de ces deux premiers tomes. J'ai d'ailleurs passé sous silence plusieurs autres éléments et thématiques car j'ai peur de vous perdre en route. le mieux serait de lire à votre tour ces deux premiers tomes de grande qualité.

Avant de conclure, un petit mot sur le travail d'édition de Ki-oon, qui est comme à l'accoutumée d'excellente qualité. Les jaquettes bénéficient de magnifiques illustrations mises en valeur par un effet de relief sur les personnages que je trouve très plaisant. Et surtout, la traduction d'Anne-Sophie Thevenon est absolument brillante, remplie de jeux de mots et d'expressions qui utilisent le champ lexical animalier. Je vous laisse les découvrir, c'est un régal !

En résumé, c'est lorsque l'on a les plus grosses attentes que la déception risque le plus d'être au rendez-vous. Mais dans le cas de Beastars, nulle déception puisque le récit, bien que très différent de ce à quoi je m'attendais, dévoile dès ces deux premiers tomes une grande richesse. Les thématiques sont déjà très variées, des plus attendues aux plus originales. C'est d'ailleurs sur ces dernières que j'ai souhaité me focaliser, car elles m'ont particulièrement touché. Ainsi, l'attente avant le troisième tome sera dure, mais heureusement, on pourra se replonger avec plaisir dans les deux premiers pour mieux en extraire toute la richesse et la profondeur. On a en tout cas les premières graines d'une future grande oeuvre !
Lien : https://apprentiotaku.wordpr..
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• « Beastars, tome 1 » de Paru Itagaki, publié chez les Editions Ki-oon.

• J'ai commencer cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio d'Avril, cherchant une BD dans laquelle le personnage principal est un animal anthropomorphe, dans le but d'étendre ma "culture" BD.

• Je dois l'avouer, j'ai étonnement apprécié cette lecture, sans toutefois aller jusqu'à la qualifier d'exceptionnelle. C'est clairement le genre de manga que je n'aurais jamais été consulter de par moi-même, tant ce qui semblait en transparaître, paraissait être à l'antipode de ce qui pourrait me plaire. Je dois encore une fois l'avouer, je pensais me confronter à un récit totalement différent de celui-ci.. j'y voyais un manga surfant sur la vague étrange (à mon sens, mais sans toutefois vouloir y porter un jugement !) de ce fanatisme pour les oeuvres avec pour personnages des animaux anthropomorphes, sans réel intérêt, sans surprise, tournant autour de romance "cucul la praline" qui dépassée un certain point me rebute facilement. Pour l'instant, je semble m'être tromper.. Encore une fois, je découvre ce manga par le biais de mon ami, fan de ce genre animal prononcé et bronies, que je remercie. Sans ce genre d'ami, je ne connaîtrais jamais ses univers.

• Comme je le précisais auparavant, je m'attendais à une romance à l'eau de rose beaucoup trop soporifique, qui m'aurait provoqué un sentiment de malaise en conséquence de son côté animal. En vérité, c'est une oeuvre bien plus portée par le genre seinen (intrigue généralement destinée pour un public mature et averti), avec une dimension plus sombre et réfléchie que je ne l'aurais cru.

• Dès le départ, les bases sont mises en place, à savoir, que dans cet univers il n'y a aucun êtres humains (même si cela n'est nullement précisé, on le comprend rapidement), et il existe deux groupes principaux des animaux présents dans ce manga : les Carnivores et les Herbivores. La mise en opposition de ces deux camps est plutôt intéressante et amène à des situations et des comportements proches du racisme dû à la peur (Sa ne vous rappel pas une réalité bien proche de la notre ?..), mais aussi un personnage principal nuancé et très bien choisi pour appuyer cette différence. Les apparences sont trompeuses, même si l'instinct de certains de ces animaux prédominent rapidement leur conscience, les herbivores ne seront clairement pas tous des innocents et les carnivores pas tous des coupables.

• Un autre sujet centrale de ce manga semble porté sur le rejet des autres et de soi-même. L'intrigue se passant dans un milieu scolaire, cela n'est pas si étonnant, la période de jeunesse étant celle la plus difficile dans l'acceptation de soi et des changements physiques qui en découlent. Une mise en avant de la sensibilité que j'apprécie beaucoup, ayant moi aussi été dans ce cas de figure à une certaine époque, et dont j'ai garder quelques cicatrices.

• L'univers intrigue également beaucoup, tant il semble avoir réellement avoir très réfléchis par la mangaka, que cela soit dans ses décors et ses installations adaptés à chaque type d'animal, dans ses détails qui ajoute du réalisme (avec par exemple des affiches utilisant le mot "ébrouer" pour la façon de se sécher sous les douches..) mais également dans leur alimentation. Car oui, la consommation de viande est catégoriquement prohibée, devant en conséquence offrir un moyen équivalent de subvenir aux besoins nutritionnels de nos carnivores. À ce sujet, un point m'a tout de même interpeller.. la présence d'oeufs dans le menu des carnivores qui me semble bien étrange étant donner que des volatiles font partie intégrante de ce monde.. Cela m'a légèrement perturber.

• le dessin est très beau, et l'ont reconnait bien chez l'artiste un héritage du dessin féminin du manga, avec néanmoins un petit je ne sais quoi qui lui apporte sa touche d'unicité. Les traits sont très précis, un soin particulier semblant y avoir été fait. le style graphique apporte un réel cachet à certaines scènes.

• Un premier tome en très bonne voie et qui je l'espère, ne tombera pas dans la facilité que je craignais au départ. Pour le coup, je continuerais certainement l'aventure..
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Une école où herbivores et carnivores se côtoient dans une ambiance vegan. Idée utopique et potentiellement pousse au crime ; c'est d'ailleurs la douloureuse expérience que fait un alpaga à l'ouverture de l'ouvrage. Quand au coupable... il ne le crie pas sur tous les toits mais ne semble pas non plus décider à faire son mea culpa.

Cela reste un tome d'introduction, donc il se passe peu de choses finalement, la mangaka nous présente surtout ses personnages et le contexte dans lequel ils évoluent et les enjeux qui les animent.
L'originalité graphique de cette série, c'est les traits de Paru Itagaki qui s'apparentent bien plus à de la bande dessinée occidentale qu'à du manga - certes, Jirô Taniguchi l'a fait avant, mais cet élément mérite d'être signalé.

Derrière le scénario un peu simple, plusieurs questions pourront amener les jeunes à réfléchir ; l' "excuse" de l'anthopomorphisme ne tiendra pas longtemps, après un bon entrainement à coups de fablesDe La Fontaine personne ne s'y tromperait !

Une série originale qui trouvera sans doute son public d'amateurs.
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𝕭𝖊𝖆𝖘𝖙𝖆𝖗𝖘 𝖉𝖊 𝕻𝖆𝖗𝖚 𝕴𝖙𝖆𝖌𝖆𝖐𝖎
☆☆☆☆☆

Des êtres humains transposés en animaux pour mieux dénoncer les failles et les tabous de notre société, une multitude de thématiques abordées avec justesse et profondeur... une série de manga aussi intéressante qu'haletante dans laquelle nous suivons des personnages très diversifiés, attachants et aux caractères forts.

𝐴 𝑙'𝑖𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡 𝑑𝑒 𝐶ℎ𝑒𝑟𝑟𝑦𝑡𝑜𝑛, 𝑢𝑛𝑒 𝑟𝑖𝑣𝑎𝑙𝑖𝑡𝑒́ 𝑟𝑒̀𝑔𝑛𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑒𝑟𝑏𝑖𝑣𝑜𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑛𝑖𝑣𝑜𝑟𝑒𝑠, 𝑐𝑟𝑎𝑖𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑣𝑢𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑝𝑎𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑝𝑒𝑟𝑑𝑟𝑒 𝑙𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑜̂𝑙𝑒 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑑𝑖𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒𝑟 𝑑𝑒 𝑚𝑎 𝑣𝑖𝑎𝑛𝑑𝑒. 𝑆𝑒́𝑝𝑎𝑟𝑒́𝑠 𝑠𝑒𝑙𝑜𝑛 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑟𝑒́𝑔𝑖𝑚𝑒𝑠 𝑎𝑙𝑖𝑚𝑒𝑛𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒́𝑟𝑒𝑛𝑡𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑝𝑒̀𝑐𝑒𝑠 𝑐𝑜ℎ𝑎𝑏𝑖𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑟𝑒́𝑒𝑙𝑙𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑠𝑒 𝑐𝑜̂𝑡𝑜𝑦𝑒𝑟 𝑝𝑎𝑟 𝑠𝑜𝑢𝑐𝑖 𝑑𝑢 𝑟𝑒𝑔𝑎𝑟𝑑 𝑑𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑐𝑒𝑙𝑎 𝑝𝑜𝑢𝑟𝑟𝑎𝑖𝑡 𝑎𝑣𝑜𝑖𝑟. 𝐶𝑒𝑡 𝑒́𝑞𝑢𝑖𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑐𝑢𝑙𝑒 𝑙𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟 𝑜𝑢̀ 𝑇𝑒𝑚, 𝑢𝑛 𝑚𝑎𝑚𝑚𝑖𝑓𝑒̀𝑟𝑒 𝑚𝑒𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑𝑢 𝑐𝑙𝑢𝑏 𝑑𝑒 𝑡ℎ𝑒́𝑎̂𝑡𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙'𝑒́𝑐𝑜𝑙𝑒 𝑒𝑠𝑡 𝑟𝑒𝑡𝑟𝑜𝑢𝑣𝑒́ 𝑚𝑜𝑟𝑡, 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑎𝑢𝑐𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑛 𝑎𝑔𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟. 𝐿𝑒𝑔𝑜𝑠ℎ𝑖, 𝑢𝑛 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑙𝑜𝑢𝑝 𝑔𝑟𝑖𝑠 𝑡𝑟𝑒̀𝑠 𝑟𝑒𝑑𝑜𝑢𝑡𝑒́ 𝑒𝑠𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑑𝑒 𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑐𝑡𝑒́ 𝑑𝑒 𝑐𝑒 𝑚𝑒𝑢𝑟𝑡𝑟𝑒. 𝑃𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑒́𝑡𝑎𝑖𝑡 𝑙𝑒 𝑚𝑒𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑎𝑚𝑖 𝑑𝑒 𝑇𝑒𝑚, 𝑝𝑎𝑟𝑐𝑒 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑙'𝑢𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑒́𝑙𝑒̀𝑣𝑒𝑠 𝑙𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑙'𝐼𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡. 𝑀𝑎𝑖𝑠 𝑚𝑎𝑙𝑔𝑟𝑒́ 𝑙𝑒𝑠 𝑎𝑝𝑝𝑎𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑎𝑑𝑜𝑙𝑒𝑠𝑐𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑖𝑚𝑖𝑑𝑒, 𝑠𝑒𝑛𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑒𝑡 𝑝𝑒𝑢 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑙𝑢𝑖 𝑞𝑢𝑖 𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑜𝑖𝑛 𝑑'𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑎𝑔𝑟𝑒𝑠𝑠𝑖𝑓.

𝑈𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑒́𝑡𝑖𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐ℎ𝑎𝑟𝑛𝑒𝑟 𝑣𝑎 𝑛𝑎𝑖̂𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑎𝑟𝑛𝑖𝑣𝑜𝑟𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 ℎ𝑒𝑟𝑏𝑖𝑣𝑜𝑟𝑒𝑠 𝑞𝑢𝑖 𝑡𝑒𝑛𝑡𝑒𝑛𝑡 𝑑'𝑎𝑓𝑓𝑖𝑟𝑚𝑒𝑟 𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑎𝑢𝑡𝑜𝑟𝑖𝑡𝑒́𝑠 𝑒𝑛 𝑑𝑒𝑣𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡 𝐵𝑒𝑎𝑠𝑡𝑎𝑟𝑠, 𝑙'𝑖𝑚𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝐶ℎ𝑒𝑟𝑟𝑦𝑡𝑜𝑛.

Complexe, riche et prenante, cette histoire remet en question notre société, ses failles et ses défauts à travers des métaphores et des comparaisons intelligentes. Amours interdits, corruptions, combats idéologiques, questions identitaires, amitié, sexualité, adolescence et engagements politiques, des sujets actuels qui font réfléchir et changer les aprioris.
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critiques presse (6)
LeMonde
09 avril 2019
La jeune mangaka Paru Itagaki livre une critique de la société et des rapports entre dominants et dominés au sein d’un pensionnat à l’anglaise peuplé d’animaux.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BDZoom
28 février 2019
Beastars, c’est un peu le reflet de la société. Il y a les bons, il y a les méchants. Ils ont ceux que l’on pense gentils et il y a ceux qui font peur sans raison. Derrière ces stéréotypes se cache une vérité bien plus complexe que ce manga sait exploiter sans tomber dans le mélodrame facile. Paru Itagaki signe là une œuvre remarquable qui mérite amplement son succès au japon et peut être maintenant en France. En plus d’une histoire qui tient la route et qui sait évoluer intelligemment, elle est embellie par un dessin d’une clarté rare.
Lire la critique sur le site : BDZoom
ActuaBD
06 février 2019
Un manga aux traits fins, fluides, légers dans un contexte complexe. Paru Itagaki soigne sa qualité graphique d’un trait qui contraste avec la torture psychologique des protagonistes principaux : la peur d’être un monstre, d’être une victime, d’être soi-même.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
25 janvier 2019
Avec son dessin faussement simple qui peut passer du mignon au terrifiant au détour d’une case, le bestiaire de Paru Itagaki a du cachet [...] Le très bon rendu des animaux et des décors élégamment exécutés vibre entre crayonné et sensibilité. On n’avait plus pris un tel plaisir à lire et admirer un récit d’animaux anthropomorphes depuis Blacksad !
Lire la critique sur le site : BoDoi
Actualitte
24 janvier 2019
Poétique, cruel, différent, intriguant voire angoissant, Beastars est définitivement d'un genre unique. Ce manga qui dépasse la métaphore animale de la société devient presque malsain tant il est plein de comportements calculateurs.
Lire la critique sur le site : Actualitte
BDGest
18 janvier 2019
Cette allégorie fine et complexe se partage entre mystère, drame et thriller, le tout, sur fond de théâtre. Avec onze tomes déjà sortis au Japon où elle a été multi-primé, Beastars se révèle une très bonne surprise de ce début d'année. Le plaisir ne fait que commencer !
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Beastars séduit d’emblée par son graphisme très particulier qui diffère de ce qui se fait habituellement en manga. Paru Itagaki a un style bien à lui et qui mélange à merveille les caractéristiques des animaux et les attitudes des humains. On est ainsi complètement émerveillé par son coup de crayon à la fois si réaliste… et si absurde. Quant aux émotions humaines, il parvient à les retranscrire avec une facilité déconcertante dans son dessin. Ainsi, la posture et les bras ballants de Legoshi trahissent sa gêne et sa timidité, la tête haute et le dos droit de Louis, le cerf, mettent en lumière son charisme débordant, le regard malicieux et le petit sourire de Haru, la lapine, témoignent de l’attitude rebelle et revêche qu’elle doit adopter pour pallier sa petite taille. Chaque animal a sa personnalité propre qui se ressent au premier coup d’oeil.

L’histoire ensuite vient parfaire le coup de crayon de Paru Itagaki. On va suivre le cheminement de Legoshi, ce jeune loup en pleine adolescence peu sûr de lui et qui tente tant bien que mal de se fondre dans la masse en réprimant ses instincts de carnassier. Il est, dès lors, toujours en proie à un combat intérieur très violent qui oppose ce que la société attend de lui et ce qu’il est vraiment. Un combat intérieur qui sera sans aucun doute le fil conducteur de cette série toujours en cours et qui risque de prendre de l’ampleur étant donné que le jeune loup semble éprouver des sentiments pour… une lapine. Mais Legoshi n’est pas le seul en proie à des questionnements, car tout autour de lui c’est une série d’animaux qui s’interroge sur leur identité, leurs désirs et leurs rêves.

Véritable allégorie de notre monde, Beastars aborde avec justesse les thèmes inhérents à l’adolescence qu’il s’agisse de la sexualité, du harcèlement, ou encore de la découverte de soi et de sa place dans la société. Un manga hors-norme qui va faire sans conteste parler de lui et c’est tant mieux ! On attend d’ailleurs avec impatience l’anime qui sera disponible sur Netflix à la fin de l’année !
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-Est-ce que les autres petits animaux sentent aussi parfois leur corps entier trembler... au rythme des battements de leur propre coeur?
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- Est-ce que les autres petits animaux sentent aussi parfois leur corps entier trembler, irrésistiblement au rythme des battements de leur propre cœur avec l'impression qu'ils vont s'évanouir s'ils n'y prennent garde ? (p. 122-123)
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Tem, un alpaga, a été attaqué et tué par un carni de l'école. Dans notre monde, c'est le plus grand des tabous ! Personne n'a vraiment envie d'aborder le sujet et les ténèbres insondables qui affleurent à la surface du quotidien.
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- Ne t'inquiète pas, ça ne changera pas grand chose! J'ai l'habitude qu'on me déteste ou qu'on ait peur de moi...
Sous une brise de printemps un peu fraîche, j'ai regardé sa silhouette tassée par le chagrin s'éloigner dans la nuit jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
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