J'ai beaucoup aimé ces deux nouvelles. Elles nous montrent à voir la face cachée de cette économie japonaise si fleurissante dans les années 2000, cette culture où les femmes quittent leur emploi dès le mariage, et où le culte vouait à l'entreprise dépasse de loin ce que nous pouvons imaginer en Occident. le rythme de travail est lui aussi abordé, avec pour une fois une légère critique de la part d'une des narratrices. Ce petit livre nous fait découvrir une facette du Japon contemporain qui m'a beaucoup intéressé, et la description des plats, c'est toujours un régal à lire (même si je ne suis pas sûre que l'on apprécierait les mêmes plats...).
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Deux récits d'une cinquantaine de pages chacun qui ont pour points communs d'avoir des narratrices et un rapport avec le travail. La première histoire est acide, drôle, sans complaisance avec la société patriarcale et sexiste japonaise. La seconde est une belle histoire d'amitié.
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Deux nouvelles ayant pour point commun de tourner autour du monde du travail voire de l'absence de travail et du célibat.
La première nouvelle parle d'une jeune femme célibataire et sans emploi. Elle est regardée comme une étrangeté, un objet de curiosité et d'empathie. Ce regard est t'il si Japonnais que ça ? Pas sur...
La deuxième nouvelles concerne le monde du travail, et alors là on est sur du typiquement Japonais et cette courte histoire sans grand intérêt, disons le tout net, ne demande qu'à être complétée par d'autres ouvrages plus pointu sur le sujet, on reste sur sa faim. Fin d'ailleur inattendu...
Parfois amusant, rarement drôle, distrayant sans plus. Une lecture qui ne restera pas dans les annales.
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Deux récits originaux
1) Le Jour de la Gratitude au Travail
Kyôko, la narratrice, 36 ans, toujours pas casée, est en rogne ! Elle a perdu son boulot et il faudrait en plus qu'elle remercie humblement la société le jour de la Gratitude au Travail ? Pour couronner le tout, la voisine d'en face et sa mère ont arrangé un déjeuner avec Nokyama Kiyoshi...
"Kyôko et Kyoshi" sur un gâteau de mariage, ça vous ferait envie vous ?
Une nouvelle mordante, enlevée, moderne, tonique sur la condition féminine au début des années 2000. C'était ( c'est ?) pas jojo au japon... Le caractère bien trempé de la narratrice cache son désenchantement.
2) J'attendrai au large
La narratrice Oikawa se rend dans l'appartement vide de Futo. Elle l'appelle. Il lui répond qu'il est là avec un hoquet...Or Futo est mort trois mois plus tôt....
Retour en arrière...Tous les deux sont de la même promotion universitaire et ont été engagés en même temps à Fukuoka ( Sud de l'archipel) chez un fabricant d'équipement sanitaire....occasion pour nous de découvrir le monde de l'entreprise en même temps que les protagonistes: intégration , hiérarchie, relations entre collègues, mutations... C'est ce qui m'a plu...L' histoire, qui partait bien, m'a déçue et la qualité littéraire encore plus.
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Ce petit volume, qui a obtenu en 2005 le prestigieux prix Akutagawa, regroupe deux récits sur le thème du monde du travail japonais vu par une jeune femme. Le premier qui donne son titre au recueil met en scène la narratrice Kyôko, dans deux scènes de dialogue. Elle a perdu son boulot depuis qu'elle a molesté son patron qui avait tendance à tripoter ses employées. A 36 ans, sa mère et une femme âgée avec laquelle elle a sympathisé lui arrangent une rencontre, car il serait temps qu'elle se marie ! le face-à-face avec un homme parfaitement macho et ne pensant qu'à son boulot sera l'occasion d'un échange croustillant, qu'elle réévoquera, ainsi plus généralement que les affres du monde du travail nippon, avec une ex-collègue de travail qui a réussi à se recaser dans un nouveau job. Au passage, elle n'oublie pas de dire qu'elle n'aime pas les enfants, ce qui sans être évidemment une généralité chez les japonais, peut interpeller sur la gestion de leur vie intime et familiale, la natalité étant comme chacun sait particulièrement et structurellement, historiquement basse au Japon. Le ton est percutant et frais, humoristique, c'est une petite histoire qui se lit avec plaisir, sans être spécialement révolutionnaire.
Dans J'attendrai au large, nous suivons les premiers pas dans la vie active, puis leurs premières années d'évolution, au gré des mutations, de la jeune femme narratrice Oikawa et d'un ami et collègue de travail, Futo, dont l'embonpoint ne cesse de s'accroître, mais qui néanmoins réussit à se marier avec une charmante collègue, Mlle Iguchi. Futo propose à Oikawa un drôle de serment mutuel : que le survivant des deux détruise le disque dur de l'ordinateur de l'autre, pour préserver le secret le plus cher du défunt. Lorsqu'il décèdera accidentellement, elle s'exécutera, mais il aura malencontreusement laissé des traces papier de son secret...qui prêtera plutôt à sourire, voire à rire. J'avoue que je me suis dis tout ça pour ça, mais c'est bien japonais, le côté éviter à tout prix de se taper la honte et de perdre la face.
Ces deux récits publiés en 2004 ont le mérite de resituer le contexte dans les quelques années suivant l'éclatement de la bulle financière. C'est le désenchantement, la fin du rêve nippon, de cette croissance exceptionnelle qui a porté le Japon à la deuxième place parmi les puissances économiques mondiales. Les jeunes japonais découvrent la précarité professionnelle, les femmes sont toujours traitées avec machisme, et le travail en très grandes firmes est finalement assez ennuyant et peu motivant. Les gens différents peuvent aussi êtres ostracisés, dans une société aseptisée où il faut plus qu'ailleurs encore se conformer sans cesse à la norme sociale. De ce point de vue, ces récits sont intéressants. Ils sont aussi légers et se lisent d'une traite.
Cependant, ils ne font qu'effleurer le sujet, le traitement est trop rapide, les thématiques sont finalement plutôt traitées comme des anecdotes. C'est dommage, la photographie est faite en mode panorama, champ large, on ne peut pas dire qu'on apprend énormément de choses que l'on ne sache déjà du monde du travail japonais. La promesse n'est donc pas totalement tenue, loin de là, le pitch est survendu.
Un petit livre sympa, sans plus, et l'éditeur français n'a d'ailleurs pas édité depuis d'autres ouvrages de l'auteur, si toutefois il y en a eu d'autres au Japon.
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