Mystère rue des Saint-Pères est le premier opus d'une série de polars très précisément datés, écrits par un duo des deux soeurs : Liliane (née en 1940) et Laurence Korb (née en 1951), publiant notamment sous le pseudonyme de
Claude Izner. Je suis donc séduite par cette première intrigue et surtout par la personnalité du héros central, le beau Victor Legris.
Il est élégant, plaît aux femmes, vit en symbiose avec un père adoptif japonais, a été élevé à Londres par un père hautain et distant. Il tient avec son associé Kenji Mori une boutique de négoce de livres rares, rue des Saint-Pères, mais vraisemblablement dispose de revenus suffisants pour lui permettre de ne pas s'éterniser dans la boutique où le jeune commis, Joseph, féru de romans noirs, fait la liaison.
Sans le vouloir, Victor Legris se trouve impliqué dans une série de morts suspectes. Plusieurs personnes, apparemment sans aucun lien entre elles meurent subitement, piquées par une abeille … Mais Victor découvre que plusieurs de ces personnes se trouvaient ensemble à un moment ou à un autre. Et que certains de ses proches figurent dans cette liste. Il ne comprend pas ce qui se passe, tandis que les meurtres continuent. Toutes ces péripéties se déroulent dans le cadre de l'Exposition Universelle et spécialement sur les espaces de la Tour Eiffel.
On suit pas à pas l'élégant Victor dans les rues du centre de Paris, en fiacre (on dit un sapin), dans les allées et à l'intérieur des pavillons de l'exposition, dans les merveilleux passages couverts de la rive droite. Victor se pique maintenant d'écriture pour son ami Marius Bonnet, récent fondateur d'un quotidien à sensations « le Passe-Partout », où il fait la connaissance de la belle caricaturiste rousse Tasha.
Tous les personnages d'une saga à rebondissements sont donc en place dans ce premier roman à l'écriture alerte et imagée, qui « donne à voir » le Paris de cette fin de siècle d'une extraordinaire modernité. J'ai déjà acheté le second volume, je sais que je vais à nouveau me régaler ….