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Citations sur Le seuil (77)

De la foire aux fourmis, les yeux sont les cigales.

p.167
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LA MÉTAMORPHOSE DU MONDE


L'insistance qu'ont les flammes à mettre les points
sur les i
Le départ est fixé au lendemain de la course
On applaudit les nains qui du doigt atteignent
le nombril des saisons
Les oiseaux participent à la métamorphose du monde
S'envoler pour permettre à l'étoile de voler enfin
La tête en bas les pieds n'ont plus leur raison d'être
sinon de crever les nuages
Le feu a pris dans les maisons L'homme pour lui
ne réclamait pas tant de chaleur
mais

p.233

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Le milieu d'ombre 1955
À Gabriel Bounoure

LA TORTUE


Toute à sa lenteur
comme l'aiguille à
l'heure elle détruit
l'immobilité
de la nuit pierreuse
devenue chemin
Le but est grenade
fendue par l'attente
aux écailles larges
La soif a les yeux
mornes des brasiers
qu'elle décourage

p.266
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CHANSON
DE LA FEMME ASSISE

C'est une femme assise
Rongée des soleils.

Ses larmes autrefois
ont boisé la terre.
Son cœur est en feu.

C'est une femme assise
Sur mes genoux. Distraite,
Elle compte les jours.
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PETITE CHANSON
POUR L'EAU TRANSPARENTE

Un géant cueille l'étoile. Il a les mains brulées. Un nain
pêche l'étoile. Il a les mains glacées. Ils se tournent le dos jusqu'au matin; car l'un allume l'eau quand l'autre l'éteint.
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LES CONDAMNÉS
  
  
  
  
dans le jardin des tirelires Fière jeune fille
que le soleil éloigne
on dresse l'échafaud sur l'absence
Le couperet aux fines aiguilles à coudre la mort
le couperet aux franges de lune pour le sourire du bourreau
Siècle de pendus on dresse l'échafaud pour les retardataires
zébrés de langue-au-chat La vie n'a plus de secret
Seuls les yeux le regard seul attend interroge
On dresse l'échafaud sur l'épouvante de la foule
L'herbe demande à se faire entendre on la repousse
L'herbe sur qui le condamné à mort oublie qu'il va bientôt
  mourir
Le couperet de houppe d'oiseaux à tourmenter le vent
à poudrer les joues de jeunes épouses du vent
L'implacable couperet aux idylles de sapins de Justice
un monde déchu est suspendu à sa chute
un monde de la langue dehors dont les pieds ne touchent plus le
  sol
et que le vent indifféremment balance
Je me souviens de tous les visages J'ai mis du temps à les
  reconnaître
aussi longtemps que le jour
On dresse l'échafaud sur l'impatience Le maître avec sa
  pierre ponce
frotte les maigres doigts tachés d'encre des écoliers humiliés
Tu lis je lis des mots d'innocence
que le couperet interrompt
On dresse l'échafaud sur chaque Dimanche
Une tête tombe dans le cahier ouvert
On dresse l'échafaud sur la mémoire du bourreau
sur la mémoire de la vie et de la mort
sur la détresse de l'amour
sur une tresse coupée
sur une coupe
sur un cou
brisé
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LE POIDS DE LA NUIT



extrait 3

Je te connaissais
par tes pensées
pour elles séduisantes
pour le paysage exaltant que tu incarnes
je te connaissais
pour la rosée pour le grain de blé
pour la mer
Miracle d'un corps proportionné
gracieux et nu
Ici et beaucoup plus
ailleurs
où tu erres sans souvenirs
j'apprends aveugle
à te ressembler
Cette nuit
posée sur la nuit
comme une abeille sur la rose
comme l'onde
sur l'eau
Une nuit et puis l'autre
identique
recomposant le monde
à notre image
par ta seule volonté
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LA SOIF DE LA MER


Extrait 2

Il ne faut pas que tu cherches
à comprendre
lasse ni à te lever
pour t’en aller
J’ai dispersé les routes
J’ai noyé les poteaux indicateurs
Il n’y a plus que l’espace
vide
la nuit seule
entre toi et tout
Il ne faut pas que tu te révoltes
Tu briserais la lampe
qui brille sur tes genoux
tu perdrais le monde
nous ne saurions plus qui nous sommes

[…]
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Légère, le vent qui passait a soulevé la robe de la source.

p.166
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Le fond de l'eau
1946

Je parle de toi
non de ma lampe d'ombre
de mon pas de lévrier
Le vent dans le talon de l'or
le vent dans la margelle du puits
le vent dehors dedans
L'on ne s'entend plus

Je parle de toi
Une foule répond
Des fourmis sans voix sans cris
Et pourtant
le silence tue comme la mort
le soleil règne seul à naître

... Je parle
du miroir de tes yeux secrets
toutes les sentinelles du désespoir
toutes les vrilles du versant embaumé
La rue se vide la ruée s'abîme

Je parle de qui je ne connais pas
de qui je ne connaîtrai jamais que les mots
pour toi poupées défigurées

Ici personne
ibis du songe mort-né
papillon arraché au lierre
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