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EAN : 978B0896RKF8S
Fayard (19/08/2020)
3.38/5   12 notes
Résumé :
Christmas Island, territoire australien, au large de Java.
Isolé depuis des centaines de millénaires, ce petit bout de jungle semble depuis peu subir en accéléré le destin de la planète toute entière, entre errances migratoires et crise écologique. Et c’est là qu’un garçon se trouve aux prises avec les vertiges et les éblouissements de l’adolescence, cette période où là aussi tout s’accélère.
Que pèsent alors les angoisses collectives lorsqu’on explore... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Laisser passer quelques semaines entre la lecture d'un roman et la rédaction d'une chronique comporte de sacrés risques (surtout chez moi car s'ajoutent à cela l'âge et la mémoire qui flanche...) Mais c'est aussi un très bon test pour savoir si ledit roman résiste au temps...
Ainsi, j'ai lu L'île de Jacob de Dorothée Janin, titre qui a reçu le prix Maison Rouge 2020 (distinction littéraire made in Pays Basque). C'est vraiment un roman tout en atmosphère et dont l'écriture précise, détaillée (je n'aime pas le mot « ciselé ») avait retenu mon attention. L'action a lieu sur une île qui existe vraiment : Christmas Island, territoire australien, au large de Java (un micro-point sur une carte!). le lieu est réputé pour ses innombrables crabes rouges qui envahissent littéralement l'île (y compris les habitations - beurk!) au moment de la mousson, métaphore du cancer qui ronge notre société confrontée à une crise écologique sans précédent.
Adolescent, le narrateur a vécu sur cette île avec son père, un scientifique appelé sur place pour tenter de décimer une invasion de fourmis voraces qui s'attaquent aux fameux crabes (tout ça, à cause du réchauffement climatique, évidemment!). Faut les laisser faire, me direz-vous… Eh bien non, parce que les crabes rouges attirent les touristes qui veulent les photographier, voilà pour l'argument économique… auquel on préférera peut-être l'argument écologique: n'oublions pas que cette île a vécu des centaines de millénaires coupée du reste du monde et que, sans intervention humaine, les crabes continueraient à se faire rougir au soleil et que sans exploitation de mines de phosphate la biodiversité se porterait comme un charme.
Par ailleurs, se trouve aussi sur l'île un centre de détention qui recueille les demandeurs d'asile, centre dont personne n'aime parler, comme si l'on y avait recours à certaines pratiques peu avouables.
Bref, pendant que l'entomologiste s'occupe des petites bestioles (tout en étant bien persuadé de son inefficacité) (il dit d'ailleurs à son fils « - Je suis venu assister au désastre. Ce n'est pas tous les jours que l'on voit la destruction d'un écosystème. Tu es un privilégié, tu vas voir l'extinction d'un monde. Des millions d'années d'autarcie, et tout ça qui se désagrège en quelques années. Juste parce que l'homme y a foutu les pieds. »), bref, pendant que le père assiste impuissant à la fin d'un monde, le fils (le narrateur) fait des rencontres : des filles (sales bêtes que les hormones, tiens!) et un homme très beau, très mystérieux et profondément dépressif (le Jacob du titre) qui va initier le narrateur à la plongée. Les relations entre les deux personnages resteront assez troubles, mélange de fascination, de jalousie et d'amour aussi peut-être…
Je me rends compte que résumer un tel texte n'a absolument aucun sens (mais je ne supprime pas… je ne me suis pas cassé la tête pour rien, hein !) parce qu'au fond, tout tient par l'écriture : en effet, l'autrice a su créer une atmosphère de fin du monde, étrange, envoûtante, réellement étouffante, comme si la mort rôdait constamment… Franchement, c'est réussi !
Oui, incontestablement, l'écriture de ce texte est intéressante (c'est juste essentiel, me direz-vous et vous aurez raison!). En revanche, ce qui m'a gênée, c'est, dans le fond, l'abondance des sujets abordés (même si l'on voit bien ce qui les fédère) : le travail du père (que l'on abandonne vite d'ailleurs et c'est bien dommage je trouve… j'aurais aimé le suivre un peu dans ses recherches, ses soirées de picole… oui, j'avoue (ah, ah!) le père m'intéresse plus que le fils… ), les rencontres du fils, son éveil des sens etc etc (ses copines et notamment ce Jacob qui arrive selon moi un peu tard dans le livre) et bien sûr, les grandes questions qui sous-tendent le texte à savoir : écologie et crises migratoires. Bref, je trouve que tout ça, finalement, ça fait, peut-être un peu beaucoup…
Mais bon, pourquoi pas dans le fond...
Allez, j'ai aimé ce texte et je suis d'accord avec les membres du prix Maison rouge : ce roman mérite d'être distingué ! ( d'ailleurs, s'ils veulent m'inviter à Biarritz l'an prochain, qu'ils n'hésitent pas - d'autant que (bon d'accord, ça n'a rien à voir avec la littérature mais…) le gâteau basque et moi, pour le coup, c'est une VRAIE histoire d'amour...
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Le récit s'ouvre sur le narrateur qui va retrouver par hasard une amie d'école, Vicky. Avec elle, il va se souvenir de l'année scolaire passée à Christmas Island, lorsqu'il avait décidé de suivre son père dans le cadre de son travail. C'est là qu'il fera la rencontre de Jacob, un jeune homme un peu plus âgé que lui et avec lequel il entretiendra des liens étroits d'amitié.

C'est un roman d'atmosphère qu'a voulu créer Dorothée, et en ce sens, je peux affirmer qu'elle a réussi son pari aisément. Malgré tout, l'ambiance ne me suffit pas toujours pour me convaincre et j'avoue que l'histoire en elle-même a beaucoup peiné à démarrer.

Pourtant, je dois dire en avoir appris énormément sur cette petite île où l'auteure plante son décor. J'ignorais tout de la faune qui habite Christmas Island. le père du narrateur est avant tout convoqué pour tenter de trouver une solution aux fourmis qui déciment les populations de crabes, lors de leur migration. J'ignorais totalement cela, et c'est donc une véritable immersion que propose Dorothée.

Quant au fond de l'histoire, le lecteur suivra surtout le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom. Pendant toute son année scolaire, j'ai pu observer son évolution. Au fil de ses rencontres et de ses expériences, notamment amoureuses, le jeune homme va se forger un caractère, jusqu'au moment où il fera la rencontre de Jacob.

Le rythme est lent et je ne peux pas dire que ce soit forcément pour l'intrigue que je vous conseille ce roman. Ce serait davantage pour une atmosphère, presque en huis-clos, et qui est très bien rendue.

La plume de l'auteure est très particulière. Je ne suis pas sûre d'avoir été en mesure d'en apprécier pleinement sa qualité indéniable. Certes, c'est remarquablement écrit mais je me suis parfois perdue dans la longueur du phrasé et j'y ai trouvé beaucoup de digressions, en plein milieu de certains paragraphes.

Un roman d'atmosphère, pour lequel l'intrigue passe presque en second plan. La plume est de qualité, même si parfois j'ai eu du mal à totalement m'adapter au style de l'auteure. Une lecture intéressante.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le narrateur a seize ans lorsqu'il s'installe sur l'île de Christmas Island, « dix degrés, vingt-neuf minutes, vingt-quatre secondes, sous l'équateur. ». Son père, docteur en biologie et spécialiste du comportement et de l'écologie des fourmis, y a été appelé pour définir une stratégie contre une invasion de fourmis jaunes qui déciment les crabes rouges, emblèmes des lieux. La mère a renoncé à suivre ce mari qui l'écrase et a préféré retrouver sa liberté. 

Sur place, le jeune garçon cherche sa place jusqu'à sa rencontre avec Jacob Cazaly, moniteur de plongée pour lequel le narrateur éprouve aussitôt une véritable admiration et qu'il se met à fréquenter avec assiduité. Jusqu'à ce que tout change.

Le récit nous plonge dans l'intimité d'un adolescent en pleine quête de soi, de repères et de modèles. Ses amitiés avec Jacob et Vicky, elle aussi adolescente, mettent en exergue la grande solitude dans laquelle se trouve le jeune garçon qui n'arrive pas à installer une communication avec son père qui sombre peu à peu dans l'alcool. 

C'est aussi l'âge des toutes premières fois et celui où tout prend une importance capitale : l'amour, l'amitié, les moments de honte, les instants de partage.

À côté de ce récit qui retrace une étape charnière dans la vie d'un jeune garçon qui devient adulte, Dorothée Janin met aussi le doigt sur des sujets de société à travers la description de cette île qui se délite lentement, son écosystème irrémédiablement abîmé par l'homme. En toile de fond, le camp de détention où des migrants sont enfermés et dont les habitants aimeraient pouvoir ignorer l'existence. Les tourments du narrateur semblent alors rentrer en résonnance avec les crises mondiales.

Dorothée Janin crée une atmosphère oppressante et chaotique mais aussi terriblement captivante. Ce roman dégage une réelle puissance d'évocation et nous embarque totalement sur cette île étrange.
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Autant l'avouer tout de suite : je n'ai pas vraiment choisi ce roman ! J'étais en train de lire la 4ème de couverture lorsque ma bibliothécaire m'a indiqué qu'il était temps que je quitte les rayons et fasse enregistrer mes emprunts ! du coup, je suis partie avec ce roman de Delphine JUNIN que je regardais par curiosité plus que par réel intérêt ! 
C'aurait pu être une belle rencontre, un heureux hasard mais ce fut une lecture en demi-teinte … Bien qu'un peu complexe par moment, le style de l'auteure m'a pourtant beaucoup plu ; les descriptions sont précises, les mots bien choisis, les émotions sont restituées avec sincérité et profondeur. C'est vraiment ce qui m'a le plus touché dans ce livre, trembler, sentir, rougir, vibrer, … avec les personnages.
Mais je n'ai pas adhéré à l'histoire… Lors d'une rencontre due au hasard, deux amis se remémorent leur adolescence sur une île et plus particulièrement un événement qui les a tous deux changés à jamais, et qui les a conduits à se perdre de vue. Un début plein de promesses ! Mais trop de thèmes sont abordés dans ce roman sans être totalement explorés ou sans que l'un d'entre eux soit mis en avant en particulier et c'est bien dommage ! Car on y parle (un peu) d'écologie, de l'immigration et de sa gestion sur cette petite île perdue du Pacifique, des rapports filiaux, de la dépendance aux drogues, des errances de l'adolescence, entre l'amour, l'amitié, la recherche de soi, … et au final, de la trahison et de l'échec ! Pour moi, les sujets de ce livre sont nombreux, trop nombreux et trop peu développés. Mais c'est peut-être ce qui est voulu par l'auteure d'ailleurs…
En résumé, j'ai découvert avec ce roman une plume intelligente et sensible mais sans avoir trouvé de véritable fond à l'histoire transcrite.
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Je remercie infiniment les Éditions Fayard ainsi que Netgalley pour ce service presse numérique.

Nous découvrons le narrateur à Paris où il retrouve Vicky, une amie d'enfance en compagnie de laquelle il va se replonger dans le passé.

À l'aide de flashbaks, Dorothée Janin nous invite dans l'adolescence du narrateur passée à Chrismast Islands. Son père, entomologiste, est en mission sur l'île pour la débarrasser de l'encombrante population des fourmis jaunes.

Grâce à une écriture fluide, élégante et aérienne, nous sommes rapidement immergés dans l'univers du jeune homme. Nous le suivrons ainsi peu à peu tandis qu'il s'adapte à son nouvel environnement. Parmi les personnes auxquelles il s'attachera, nous retrouvons Vicky. Mais également un certain Jacob Cazaly. Professeur de plongée, il est réputé pour ses liaisons sulfureuses avec les touristes de passage.

Alternant huis clos oppressants et découverte d'un lieu à l'atmosphère pesante et envoûtante, j'ai beaucoup apprécié la manière subtile avec laquelle l'auteure parvient à nous immerger dans l'histoire tumultueuse de ses protagonistes.

Roman retraçant le parcours initiatique du narrateur, l'Île de Jacob mêle le thème de l'écologie à celui de la migration. Dorothée Janin nous offre une parenthèse intéressante et captivante grâce à la manière avec laquelle elle parvient à insuffler la tension tout au long de la lecture.

Mon seul regret est de n'avoir pas pu profiter pleinement de l'intrigue plus longuement et pouvoir me glisser le temps de quelques chapitres supplémentaires aux côtés de ses personnages.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le premier jour de classe, j’avais un but : renaître, différent. Dans cet endroit où personne ne me connaissait, je me jurai d’arracher ma peau ancienne, celle dont j’avais honte. Les paniques de faible, l’embarras corrosif, la terreur embusquée. Les laisser loin derrière moi, m’en défaire à jamais.
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L’ascenseur s’ouvre. Un enfant trapu avance un pied je lui souris par réflexe il me regarde avec haine. Comme quoi un échange humain intense peut avoir lieu entre deux personnes qui ne se connaissent pas, ne se sont jamais vues et ne se reverront jamais.
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Videos de Dorothée Janin (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dorothée Janin
Pauline Carayon rencontre l'autrice Dorothée Janin pour discuter de son roman "La Révolte des filles perdues", publié chez Stock et sélectionné pour le prix Goncourt 2023. A ses côtés l'historienne Véronique Blanchard, dont le travail sur la mutinerie des jeunes filles de Fresnes de 1947 a influencé l'autrice.
Dorothée Janin a bénéficié d'une bourse de création du CNL pour l'écriture de cet ouvrage.
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