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EAN : 9782070344215
176 pages
Gallimard (30/10/2008)
3.9/5   20 notes
Résumé :
Un écrivain mêlé à d'étranges rituels en l'honneur de la Vierge noire de Manosque, une inconnue ivre de chair et de mots et ses fantasmes sadomasochistes raffinés, l'exquis paradis d'un petit village basculant dans une folie meurtrière, les clameurs d'une Marseille illuminée par les mystères du ballon rond et les rêves éperdus de ses taulards, quelques songeries sur les toits aux couleurs de Giono, un homme enlevant pour quelques grammes d'amour un nourrisson la nui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Maudit le jour - René Frégni - Nouvelles - Folio - Écrit en 2006 - lu en juin 2020.

Seulement 3 critiques, quelle tristesse, avec la mienne cela fera quatre, les fans de René Frégni, où êtes-vous, réveillez-vous !!!

Quelques nouvelles écrites sur ses cahiers à carreaux qui ne le quittent jamais
et me voilà transportée dans l'univers de René Frégni que je connais bien et qui me fascine toujours.

Étant donné que cela prendrait des pages et des pages de faire une chronique de chaque nouvelle, il y en a huit, je vais donner pour chacune quelques mots clé. Croyez bien que c'est très dur pour moi, je vous réécrirais bien tout le livre !

LA VIERGE NOIRE - Une statue, un rubis de grande valeur, une femme à la beauté diabolique, des souterrains sous une église, un homme noir...Frissons.

JE VOUS OUVRIRAI LES YEUX BANDES - Une énigmatique infirmière ravissante, une chambre d'appartement, du sexe, point d'amour ici,
un meurtre. Réalité ? Fiction ? Rêve ?

DANS TROIS HEURES JE VERRAI LE DIABLE - le petit village de la Bastidonne, un écrivain, un stade de foot, des minots, un caveau sans nom, une bille blanc-bleu une "marseillaise, un bras d'homme coupé, une arrestation, un éditeur dans les yeux duquel on voit "le diable dans son berceau noir".
Diabolique.

LES 23 MARCHES - La prison, Giono, les toits de manosques, les 23 marches d'une bibliothèque, Pauline, mystère.

VIRAGE SUD - le petit café matinal sur la place, les femmes "et leurs jambes merveilleusement dorées", les souvenirs, la prison des Baumettes, des hommes perdus "qui ont depuis longtemps oublié qu'ils ont été des enfants", l'atelier d'écriture, le foot. Nostalgie.

UN HOMME DANS LA VILLE - 1988 Toulon, salon du livre, un loubard sorti de prison la veille qui se prend pour le héros d'un roman, un restaurant, un journaliste. Incroyable !

LES PLUS BEAUX CHANTS D'AMOUR MONTENT DES PRISONS - Marseille, les Baumettes, l'atelier d'écriture, Paolo qui a été un enfant martyr, une jeune femme "plus éblouissante que le jour", un mariage. Beau.

L'HOMME QUI PASSE - La nuit de Noël, des ivrognes, une église, une chambre d'hôpital, la maternité, une petite Marie nouvelle-née. Chagrin, souffrance, douceur.

Un petit bijou de lecture. le tout enrobé des belles phrases de René Frégni,
de son écriture aérienne, de ses descriptions qui ressemblent à des petits tableaux, de ses intrigues, de son amour des gens de peu, de ce mélange de vérité et de fiction qui font de cet écrivain un homme tellement humble et humain.

La dernière nouvelle, Un homme qui passe est tout simplement bouleversante.

Cher René,
J'ai une fois de plus été séduite par votre livre Maudit le jour. J'ai presque fini de vous lire j'arrive au bout de vos écrits, il m'en reste deux, alors, s'il vous plaît, continuez à écrire.



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Babounette a raison : réveillez vous pour vous précipiter sur ces pépites!
Des nouvelles ciselées, toujours en fond d'écran sa Provence natale où va s'inscrire pêle-mêle un thriller à la " Da Vinci code", quelques cavalcades sur les toits de Manosque, un hommage à Giono, le meutre d'une infirmière..un escalier de 23 marches, la prison et la première des religions à Marseille : le football.

L'écriture est toujours aussi envoûtante, les intrigues de ces nouvelles restent mystérieuses, le mélange de fiction et de réalisme interfèrent avec subtilité...sur ces étranges fantasmes qui mènent à quelques folies meurtrières,...toutes ces pulsions de vie et de mort que René Frégni décrit si bien.

Impossible de ne pas penser à vos nouvelles au détour d'une ruelle à Manosque ..l'écho de votre plume raisonne toujours à mes déambulations estivales dans cette belle région.

Et je continuerais à vous lire et à vous relire..à poursuivre ma balade Frégnienne avec bonheur!
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Plus je lis les livres de René Frégni et plus je me sens émerveillée. Maudit le jour est un recueil qui contient huit nouvelles précédées d'un avant-propos.

Les récits sont tour à tour de type autobiographique ou fictionnel; parfois les deux certainement. Manosque et Marseille flamboient sous la plume de l'auteur, même lorsque ses histoires l'emportent dans de ténébreuses obscurités souterraines. Même en noir, ses intrigues portent une lumière extraordinaire.

René Frégni fait chatoyer la langue française, lui qui vint aux lettres et à l'écriture par des chemins de traverse - et en passant par la case prison dans le froid et l'humidité d'une caserne de Verdun, si rude pour le Provençal qu'il est.
Beaucoup d'émotions et d'humanité se détachent de ses textes. Notamment lorsqu'il parle de ses ateliers d'écriture aux Baumettes. C'est un sujet récurrent dans son oeuvre et il est très poignant de découvrir les textes des prisonniers, emplis de leurs blessures, de leurs peurs et de ce qu'ils ne pourraient confier à personne d'autre qu'aux pages libres de leurs cahiers. le récit de Paolo dans "Les plus beaux chants d'amour montent des prisons" est bouleversant.

On lit dans les pages de René Frégni sont amour vif pour la vie, son écoulement dans les rues de sa ville ou dans une communion profane autour du cuir d'un ballon, pour les femmes et la sensualité qu'elles apportent à sa contemplation du monde. Même si certaines ont de curieuses et perverses attitudes comme dans "Je t'ouvrirai les yeux bandés".

Enfin, un gros coup de coeur personnel pour "23 marches", ce magnifique hommage à son prédécesseur provençal, Jean Giono. Fâché avec l'école et les livres, l'auteur ne le découvrit qu'à 19 ans, toujours dans sa prison meusienne, par l'entremise d'un aumônier au "regard tranquille". Celui-ci apporta de la chaleur à ce déserteur du Sud transi dans le climat du Nord-Est grâce à Colline. Coup de foudre littéraire et début d'un amour durable pour l'oeuvre de Giono, le jeune René évadé rejoignant Manosque et Angelo sur les toits de la ville.

Lire René Frégni, c'est recevoir au creux de soi une boule de lumière et d'émotions diverses qui tiennent chaud au coeur et ravive les couleurs d'une réalité qui fait parfois grisé mine. Monsieur Frégni, de tout coeur, un grand merci!
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Huit nouvelles assez différentes des unes des autres. Poétique, polar, biographie ? Avec pour toile de fond la Provence. J'ai été particulièrement attendrie par « Un homme dans la ville » avec cet homme qui sort de prison et rencontre René Frégni à un salon du livre et se prend pour lui. Ou encore cette autre rencontre avec cet illettré en prison qui finira par une belle histoire d'amour.
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René Fregni anime des ateliers d'écriture à la prison des Baumettes à Marseille
Ces nouvelles, lues il y a quelques temps déjà, parlent donc d'enfermement. Celui que l'on subit et celui que l'on s'invente. Mais entre douleur, solitude, colère ou désespoir, il y a les mots de René qui viennent se poser sur la page comme un baume sur les cicatrices...
Alors il suffit de glisser entre ses phrases qui nous bercent pour trouver la liberté, celle de l'enfance, celle des rêves et de l'imagination, une fraternité de mots et d'amour qui vous étreint le coeur.

Vierge noire :
Le rubis est une goutte de sang qui éclabousse l'éternité

Dans 3 heures, je verrai le diable :
La petite musique du café qui passe dans le filtre heureux des jours
C'est dans les ténèbres qu'on ouvre grand les yeux

Les 23 marches :
Les galipettes du destin allaient m'envoyer bouler par delà les frontières
(Jean Giono) : je venais de recevoir la foudre
En quelques mots, toute mon enfance entra dans ma cellule : le village de St Maime calciné par l'été sur son échine d'éboulis et de thym, l'odeur du fumier de poules et d'un bassin qui tourne, le bruit rond des pigeons le matin sur les tuiles, la perle d'or que le soleil a jetée par le trou d'un volet et qui roule doucement sur le ventre d'une commode, puis allume soudain toute la chambre en touchant le cuivre du lit.....
Ma solitude me servait de chapeau.


Virage Sud :
Lentement la prison est entrée en moi, c'est elle qui m'habite.
Ces hommes n'ont plus d'âge, leur patrie, c'est le temps,
Très peu ont le privilège de s'échapper sur des échelles de mots
La cour de promenade, un puits creusé par les bâtiments sévères et les miradors.
La prison des Baumettes est une cité interdite gardée par de hauts miradors

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Contre le corps chaud et la tendresse de l'homme, le bébé avait bien dormi. Maintenant, il avait faim. Ses petites mains s'ouvrirent, se fermèrent, s'ouvrirent encore avec la grâce lente des anémones de mer. Page 159

L'homme marchait maintenant dans la plaine. Un sourire semblable à celui de la maman flottait encore dans ses yeux. La petite Marie ne le saurait sans doute jamais, elle avait offert à cet homme perdu une fabuleuse nuit de Noël et la force d'avancer un peu plus loin vers des villes inconnues.
Là-bas, sur les plateaux de lavande, les petites mains bleues de l'aube écartaient la nuit. Page 161

L'homme qui passe.
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Les prisonniers et les footballeurs ont en commun cette forme de voyage que l'on nomme transfert. Ceux-ci vont d'un club à l'autre liés par des milliards, les autres d'une maison d'arrêt à une maison centrale les pieds entravés par des chaînes, des bracelets aux mains.

"Virage sud"
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J'ai eu longtemps la tentation de puiser dans ma vie pour écrire des romans, depuis quelques temps j'ai l'étrange sensation que la fiction de mes livres devient à chaque pas la réalité de ma vie, et je descends chaque matin boire un vrai café dans une ville sortie de mes songes.

Page 13 - Avant-propos.
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Depuis un moment la route entre les chênes verts, les pins et les quelques petits labours où dort encore la brume. Soudain les collines basculent du côté de l'aube et le ciel embrase sur ma gauche de hautes falaises pourpres. En bas, au creux d'une vallée pas plus large qu'un bol, j'aperçois le village ; entre deux vignes rouges, l'or se pose sur chaque maison. C'est là que je vais. Après deux virages qui sont un chef-d'oeuvre de volupté un panneau annonce "La Bastidonne".

-les 23 marches-
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Quand j’arrivais à Manosque, Giono venait de mourir. Un soir de novembre 70, j’allais au cimetière voir cet homme qui me laissait pour la vie, dans la tête, un immense soleil.

- Les 23 marches -
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Videos de René Frégni (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de René Frégni
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