Citations sur Les Mystères de Druon de Brevaux, tome 4 : In anima vili (19)
Tout, ou presque, s'achète lorsqu'on y met bon prix.
- Les chevaliers de l'ordre du Temple n'ont pas réputation de mazettes, bien qu'on les couvre aujourd'hui d'obscénités. La mémoire des chrétiens est bien déroutante, leur reconnaissance encore plus. Ces moines-soldats ont défendu avec vaillance les leurs et leur foi, sans jamais faiblir, ne ménageant ni leur sang, ni leur vie, et on les accuse aujourd'hui de tous les maux, afin de pouvoir les exterminer en bonne conscience.
Il leva le visage et inspira goulûment l'air glacial et vivifiant. Le ciel dégagé se parsemait d'une multitude d'étoiles. Une demi-lune éclairait son chemin, complice de sa promenade sylvestre. Il y voyait un signe faste. Une houle de reconnaissance le submergea. Tout n'était-il pas admirablement parfait, comme si Dieu lui-même avait veillé à l’agencement des événements ? Une absolue plénitude l'envahit et il frissonna de bonheur. Un bonheur bien fugace que tempéra aussitôt un regret, presque un ressentiment. Avec qui partager ces instants de perfection ? A qui tenter d'expliquer que la main de Dieu se trouvait derrière toutes choses, même les plus infimes, parfois les plus incongrues ? Personne ne pouvait l'aussi bien comprendre que lui. Telle était la marque de son élection mais aussi de sa malédiction : la solitude.
La poésie, la musique, une belle main d’écriture, les manières de table, tout comme la parure lorsqu’elle n’est pas ostentatoire, mais simplement élégante, ajoutent à la beauté des jours et nous rendent la vie plus aimable.
Le monde recèle tant de merveilles, tant de magnifiques mystères, tant d’odeurs, de couleurs, d’êtres divers… Vous êtes si jeunet, si vert encore… pourtant, vos yeux ont tant absorbé de beauté…
Reprendre des forces. Égarer leurs poursuivants en se terrant quelque temps. Puis partir à nouveau. Fuir où nul ne retrouverait plus ni la femme ni l’enfant. Se défaire de tout désir, de tout espoir. Avancer d’un pas, puis d’un autre.
Les chiens ou chats sont moins stupides que nombre d’humains. Ils ne se soulagent pas où ils dorment, enterrent le plus souvent leurs excréments et ravalent leurs vomissures de sorte à ne pas alerter l’odorat de prédateurs.
Dieu, que les hommes sont bêtes à chercher le diable dans les bêtes ! Espèrent-ils ainsi ne plus le voir en eux ? On ne se débarrasse pas de la mauvaiseté à si bon compte. Pis, on l’encourage en lui offrant des habits d’invisibilité.
Rien ne pue davantage qu’une créature humaine à l’agonie.
Le silence énerve et déséquilibre. On a alors tendance à le vouloir meubler de mots, quitte à trop parler.