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4,52

sur 2493 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pfiou ! je viens de refermer ce pavé de presque 1000 pages, à l'instant, et je ne sais pas quel bout commencer !

Quelle claque !

Peu inspirée, déjà par la taille impressionnante du volume, et par le résumé qui laisse entrevoir des manigances politiques fort peu à mon goût, je me suis laissée convaincre par les notes et les critiques dithyrambiques attribuées à ce bouquin.

Grand bien m'en a pris ! Envolées, les 980 pages ! dès le premier chapitre, la richesse du vocabulaire séduit et transporte.
On découvre notre narrateur, Benvenuto Gesufal, un personnage anti-héroïque, peu recommandable, mais avec un courage et un code d'honneur bien à lui, et pour lequel on se prend malgré tout d'affection rapidement.

Dès le début, on nous plante un décor de duplicité, de fourberies, de négoces et autres jeux politiques pour "gagner la guerre" et sauver Ciudalia, la capitale de la République, une cité fortement marquée de Renaissance italienne, personnage à part entière.

S'ensuivent de nombreuses aventures toutes plus trépidantes les unes que les autres, relatées avec la verve acérée de Benvenuto, ce salaud gentilhomme (oui, c'est le terme qui me vient pour le qualifier, car je n'ai pu m'empêcher pendant toute ma lecture de faire des parallèles avec l'oeuvre de Scott Lynch : Benvenuto et Locke Lamora, Cuidalia et Camorr...). le tout avec un soupçon de magie, d'elfes, de nains, de chevaliers...

Bref, j'ai été tenue en haleine jusqu'au bout, sans un instant de répit, me délectant au fil des pages du langage peu châtié et des faux-semblants....jusqu'au dernier mot !
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Plus le gâteau est gros, plus on a les crocs." Cette analyse militaire implacable d'une concision remarquable est signée Benvenuto Gesufal. Fine lame, truand hissé au rang de conseiller privé, tueur à gages membre de la Guilde des Chuchoteurs et maître espion du Podestat de Ciudalia, Benvenuto ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il s'agit d'exposer les stratégies diplomatiques des nobles pourris jusqu'à la moelle. Leur fidélité étant chevillée à la position qu'occupe leur maison sur l'échiquier politique et tributaire de leur ambition. Embarqué sur une galère, Benvenuto est missionné pour assassiner l'héritier d'une grande famille qui, bien qu'appartenant au même camp, est promis à une brillante carrière et risquerait de faire ombrage au Podestat. À son retour, la gueule fracassée après avoir pourri un temps dans les geôles ennemies, la paix avec Ressine est entérinée. L'entente entre les partis est de courte durée. La duplicité du Podestat, oeuvrant en secret pour servir ses intérêts, ainsi que l'implication de sa main armée dans des tractations de paix aux concessions douteuses, attisent les rivalités. "Gagner la guerre" ce sont les confessions de Benvenuto Gesufal, tête brulée lasse de jouer les marchepieds et d'être balloté au gré des conspirations fomentées, des alliances scellées et des trahisons réitérées. Couché sur le papier, le récit de ses tribulations à travers le Vieux Royaume s'avère un pied de nez efficace pour égratigner la postérité de celui qui l'a mandaté en dévoilant les calculs tactiques auxquels ce dernier s'est livré en vue de confisquer le pouvoir. Puisant dans les enseignements de Machiavel, "Gagner la guerre" de Jean-Philippe Jaworski est un roman d'aventures épique et flamboyant. Digne héritier des romans de cape et d'épée à la Dumas, "Gagner la guerre" est gorgé de sang, porté par un souffle romanesque exceptionnel et une énergie vibrante à la Tim Willocks, par la gouaille truculente d'un héros tourmenté, un ferrailleur impénitent au charme railleur. L'univers baroque, le style pétulant, la verve de l'auteur font de ce premier roman une formidable initiation à la fantasy.
Lien : http://www.booksnjoy.com/gag..
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Mes parents m'ont gentiment offert ce superbe bouquin pour Noël. Admirez un peu l'édition « déluxe ». Elle est superbe, reliée, avec marque-page intégré. le livre sent bon le papier, s'ouvre parfaitement et se cale sur les genoux pour un bon moment de lecture. En plus, son poids en fait un argument de choc à asséner aux fâcheux qui disent que de toute manière, la fantasme, c'est que des histoires de prophétie et de dragons, et qu'il n'existe pas de bons auteurs français. N'hésitez pas à leur appliquer le livre sur le crâne (pas trop fort quand même, histoire de ne pas l'abîmer, le bouquin, hein, pas le crâne), et puis plongez-vous dans la lecture de ce superbe ouvrage.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : c'est un excellent livre. Si comme vous vous suivez un peu ce qui se dit sur la blogosphère, vous avez sûrement déjà lu des critiques dithyrambiques de « Gagner la guerre », eh bien elles sont méritées.

le style est exceptionnel : à la fois recherché et plein de gouaille. C'est un mélange d'argot et de vocabulaire recherché (presque antique par moments), et ça passe tout seul. Si, si. J'admire profondément cet autour pour nous livrer une pose aussi travaillée qui se dévore aussi facilement. Impressionnant.

Et s'il n'y avait que le style ! L'histoire est extrêmement prenante. J'adore la culture italienne De La Renaissance, j'adore les histoires de manipulations politiques, j'ai été servie avec toutes les intrigues qui agitent Ciudalia. Benvenuto, ancienne petite frappe, assassin, bras armé de l'un des hommes les plus puissants de la cité, est plongé jusqu'au cou dans les manigances de son patron. Parfois il parvient à deviner ce qu'il a en tête, d'autres fois, il se fait surprendre et doit improviser (et Benvenuto se montre très doué pour l'improvisation).

Les dialogues sont percutants, les retournements de situation nombreux, et, même si Benvenuto est un assassin, il n'est pas idiot, et nous permet de comprendre les rouages de la politique ciudalienne et les non-dits derrière les mots et attitudes.



Le rythme de l'histoire est très bon et ne faiblit jamais. Beaucoup d'éléments, sans importance en apparence, trouvent leur place au fil de l'histoire, pour qu'au final, tout s'éclaire (même s'il reste quelques zones d'ombres autour du sorcier Sassanos : comment a-t-il réussi à convaincre Bellisario de revenir ? Quelle est la source réelle de ses pouvoirs ? Quel sort réserve-t-il à la sorcière ?).



Les personnages sont extrêmement travaillés, Benvenuto en tête. Étant le narrateur, il tire le haut du panier et m'a séduit avec sa gouaille et son esprit vif. Ce n'est pas un homme bien, il est volontiers rustre et violent, mais c'est un personnage fascinant. Il est plein de ressource, rarement là où on l'attend, et derrière ses attitudes bravaches, on devine des fêlures et blessures pas encore refermées.

Le clan Ducatore est aussi mis à l'honneur : entre le père qui ferait passer les Médicis pour des enfants de choeur et la fille, mélange de haine, d'amour, de duperie, d'intelligence et d'innocence, il y a de quoi faire. Sans parler du sorcier Sassanos, inquiétante ombre qui garde son mystère jusqu'à la fin.



Au final, un seul regret : que pour le moment il n'y ait pas de suite, car j'adorerai savoir ce qu'il va advenir de Léonide Ducatore, de Clarissima, et bien sûr, de ce cher Benvenuto.



En résumé : un livre génial, à lire de toute urgence !
Lien : http://catherine-loiseau.fr/..
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Je n'irai pas par quatre chemins, ce livre est un énorme coup de coeur pour moi. Un très bon cru de fantasy, qui plus est, écrit par un écrivain français. Ils sont encore trop rares dans le paysage de la fantasy et méritent vraiment d'être plus connus. Ne vous laissez pas impressionner par l'épaisseur du livre, une fois dans l'histoire, il se lit vraiment tout seul. À tel point, qu'à 200 pages de la fin, je me sentais déjà nostalgique et c'est avec regret que j'ai quitté ses personnages.

Benvenuto Gesufal est un assassin de la guilde des Chuchoteurs, à la solde du premier magistrat de la République. Embarqué sur un navire en plein conflit contre un royaume voisin, il s'apprête à remplir un contrat. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu, notre homme n'a pas le pied marin et la galère est prise en chasse par l'ennemi. Reverra-t-il Ciudalia, cette ville aussi attirante que dangereuse, et quel accueil lui sera-t-il réservé à son retour ?

Dès les premières lignes, j'ai adhéré à l'écriture de Jean-Philippe Jaworski. Il est vrai qu'il faut un petit temps d'adaptation, car le langage est recherché et de nombreux termes qu'il emploie sont spécifiques à navigation et à la guerre. Mais cela ne fait que renforcer la crédibilité du récit et le rend complètement immersif. On est plongé dans un autre temps, un autre univers. Par contre, ce qui m'a donné plus de fil à retordre, c'était d'assimiler les noms et prénoms des personnages. Ils sont relativement nombreux et leur sonorité se ressemble beaucoup. Il vaut mieux être attentif.

Benvenuto est un personnage haut en couleur, que j'ai vraiment adoré. Narrateur de l'histoire, il fait preuve d'une grande éloquence, tout en maniant avec brio le langage fleuri des bas quartiers. Très sarcastique (si vous me suivez un peu, vous devez savoir à quel point j'adore ce genre de caractère), il ne se prive pas pour nous servir des répliques truculentes et son humour au vitriol. À plusieurs reprises, il s'adresse directement au lecteur en faisant allusion à une motivation cachée derrière le divertissement que nous procure son histoire. Voilà un personnage qui sait se rendre paradoxalement attachant, même lorsqu'il est détestable.

Autre paradoxe, moi qui ne suis pas particulièrement férue de politique dans la vie réelle (euphémisme inside), c'est une dimension qui me plait beaucoup dans la fantasy et la SF. Ici, il est question d'une civilisation dont le régime politique est en apparence louable, mais qui est régi par des hommes pourris jusqu'à la moelle. Tous sont corrompus et il est difficile de savoir à qui accorder sa confiance, puisque chacun ne sert que ses propres intérêts avant tout. Autant de duplicité, vous vous en doutez, fait naître de beaux retournements de situation et une histoire loin d'être linéaire.

Dans le cas de Benvenuto, être le pantin de tels personnages n'a rien d'enviable, mais on se rend rapidement compte que personne n'est épargné. Même les puissants se retrouvent finalement esclaves : de leur gloire, de leur orgueil, de leur honneur et de Ciudalia. Rares sont les coeurs qui échappent à l'emprise de cette ville.

Pour conclure :
Si vous aimez la fantasy, je ne peux que vous recommander ce livre. L'écriture y est riche, le personnage principal difficilement égalable et l'intrigue vraiment prenante. Je n'ai pas été déçue du voyage ! Vivement le prochain livre de l'auteur.
Lien : http://a-demi-mot.blogspot.b..
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Une claque !

Pour avoir quelques lectures de ce genre à mon actif, je peux affirmer que Jean-Philippe Jaworski n'a rien à envier à R.R. Martin, Hobb ou autre Abercrombie.

Ce pavé me fait de l'oeil depuis un moment mais faute de temps et de motivation, j'ai repoussé son commencement, jusqu'à ce que quelques lectures Young Adult me donnent envie de m'attaquer à plus gros, pour changer.

On commence avec un récit au point de vue interne raconté par don Benvenuto Gesufal, homme assez louche, solitaire, et qui ne semble pas apprécier la compagnie de ses semblables, surtout quand il se retrouve penché sur le bastingage d'une galère, à rendre son déjeuner.

Et à partir de là, tout s'enchaine. On part dans une grande épopée qui ne s'essouffle jamais. Où chaque situation mène à un nouveau rebondissement. Où toute action est calculée dans ses moindres effets.

On mélange un savant dosage de politique, de guerre, d'action, de répliques bien senties et réfléchies, et on n'a vraiment pas le temps de s'ennuyer.

Le style est une vraie pépite. Chaque tirade, chaque phrase fait mouche. le vocabulaire est d'une richesse sans pareil. Et malgré tout, ça se lit sans aucun souci.

Benvenuto déroule sa fable et bâtit sa légende. On voyage avec lui, on pense avec lui, on se bat avec lui. Pour un homme de main à la morale douteuse au service de l'homme le plus puissant de la République, il est d'une intelligence et d'une finesse rare. Il est cultivé, possède une bonne connaissance des arts, n'est pas dupe sur les motivations de ses interlocuteurs et sait retourner les situations à son avantage par la parole. Bref, ce n'est pas juste une brute qui tape sur tout ce qui bouge sans réflexion. Cela le conduira d'ailleurs bien malgré lui à sortir de l'ombre et à prendre une place plus exposée sur l'échiquier politique de son patron.

J'ai adoré comme il est question d'intrigues (surtout politiques) dans tout le récit. Tout est jeux d'ombres, manoeuvres cachées, sous-entendus, rumeurs, etc. Moi qui d'habitude déteste la chose politique, j'ai trouvé mon bonheur dans ce tissu d'intrigues, où chacun tente de deviner les desseins cachés de ses interlocuteurs en suivant le fil de ses paroles. Ça semble presque facile et évident lorsque chacun expose ses réflexion (Ducatore restant le maitre en la matière, mais notre serviteur Benvenuto n'est pas en reste, côté intuition et réflexion).

Bref, malgré l'épaisseur de ce bouquin (qui me faisait peur les premières pages, car je ne savais pas où je trouverai le temps de m'y consacrer), j'approchais de la fin en déplorant peu à peu le petit nombre de pages qui me restaient avant la conclusion. Et tournée la dernière page, j'en aurais demandé encore !

Si vous êtes amateur de fantasy, je ne peux que vous recommander la plume de cet auteur qui fait la part belle à la littérature française du genre, et qui change agréablement de ses homologues anglophones.
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La semaine dernière, j'ai fait mes valises, verrouillé la porte de ma chambre et j'ai embarqué pour Ciudalia. Guidée par Benvenuto Gesufal, assassin de la Guilde des Chuchoteurs, conseiller et maître espion du machiavélique Podestat Leonide Ducatore, dans cette cité où les luttes de pouvoir, et l'opportunisme politique font rage, j'ai fait un voyage sublime de plus de 900 pages dans une aventure folle, riche en rebondissements et en combats haletants.
Jaworski emprunte aussi bien aux intrigues de la Renaissance italienne qu'au fonctionnement de l'Empire romain pour créer un Etat où les principes de Machiavel trouvent leur expression la plus flamboyante. Ainsi la narration nous propulse dès les premières pages au coeur de l'action, dans la guerre qui oppose la Cité de Ciudalia à Ressine, aux côtés de Benvenuto, qui manoeuvre avec toute la duplicité et la rouerie qui le caractérise pour « Gagner la guerre », quelque qu'en soit le prix.
Hormis son intrigue maîtrisée de bout en bout, il y a aussi dans ce roman une incroyable galerie de personnages, tous caractérisés avec talent : ils se croisent, s'affrontent, et se trahissent, dans une course pour le pouvoir où tous les coups sont permis. du palais du Podestat aux bas-fonds de Ciudalia, on voyage aux côtés d'un Nécromancien, on rencontre des Elfes peu recommandables et des peintres admirés. Jaworski déploie également beaucoup d'ardeur dans la description des lieux et on imagine Ciudalia dans toute sa magnificence, digne héritière de Florence ou de Venise, ses toits, sa vue sur la mer, ses ruelles et ses places, ses faubourgs et ses palais.
Quant à Benvenuto, notre narrateur, c'est l'homme le plus détestable, l'enfoiré le plus complet, ce qui ne l'empêche ni d'être drôle, ni de se battre avec panache et intelligence.
Une intrigue bluffante, des personnages fascinants, des descriptions puissantes et enfin un style très élaboré qui séduit par son inventivité et sa précision (même s'il demande un petit temps d'adaptation), du grand art!
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Les livres cultes (du moins, brandis comme tels) me sont toujours un peu suspects, de même que les films cultes, d'ailleurs. La fantasy m'est très suspecte aussi, les derniers trucs que j'ai lus dans ce genre étaient des daubes bourrées de clichés mille fois vus et revus. Aussi, j'ai longtemps différé de lire ce Gagner la guerre, bien qu'ayant lu une nouvelle dans le même univers qui m'avait fait très bonne impression (dans laquelle le héros est un elfe baladin dont je me demande si on ne le voit pas apparaître dans ce roman, justement). Finalement, c'est la lecture des deux premiers (très bons, surtout le 2d) tomes de l'adaptation BD qui m'a décidé à franchir le pas. Et 1 000 pages plus tard, je confirme : j'ai pris une sacrée calotte.
Si l'on excepte, vraiment pour chercher la petite bête, quelques (mini) longueurs sur le voyage aller-retour entre Ciudalia et les Marches Franches, et des grossièretés que j'ai trouvées parfois trop modernes dans la bouche d'un personnage de medfan, il n'y a pas grand chose à dire d'autre que bravo.
Un style très littéraire et imagé, un vocabulaire à faire pâlir l'Académie française (ça fait tellement du bien !), une intrigue machiavélique, des personnages pour le moins hauts en couleurs, des descriptions à couper le souffle (et Dieu sait si j'ai du mal avec les longues descriptions en général), une bonne dose d'humour noir, de l'action, le souffle de l'aventure, une bonne dose de philosophie parfois, et puis un renouvellement total du genre (avec un monde très proche de notre Renaissance européenne telle qu'elle était, c'est-à-dire sombre, glauque, sans pitié, et une magie bien présente qui passe pourtant comme une lettre à la poste), et l'art de prendre tous les clichés à contrepied, jusqu'au dénouement tout simplement énorme.
Sur 1 000 pages, le gars ne se relâche quasiment jamais, et c'était son premier bouquin... Pas assez de deux mains pour applaudir.
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Le premier mot qui m'est venu à l'esprit en terminant Gagner la guerre fut... "Waouh !". Bon, je vous l'accorde, ce n'est pas vraiment un mot mais... waouh ! Quelle claque ! Si je devais qualifier ce roman par un adjectif, ce serait "Riche".

Riche, par sa densité d'une part. Car c'est un bon pavé, parfait pour les longues soirées d'hiver !

Riche également par le sens du détail de l'auteur pour décrire son univers. le coeur même du récit de Gagner la guerre est résolument politique. Et dès les premières pages, il nous plonge dans les intrigues politiques, la versatilité des hommes d'État cuidaliens, les complots, les manigances... Jean-Philippe Jaworski, au travers de la plume de Benvenuto, nous fait découvrir les 1000 nuances de son univers. Il n'est pas avare sur les descriptions, aussi bien celles de la ville que des moeurs. Cela peut paraître lourd pour ceux qui n'apprécient pas les déluges de détails dans un roman, mais à mes yeux cette richesse donne toute sa consistance au récit.

Riche, le roman l'est également par sa panoplie de personnages aussi imparfaits les uns que les autres, à commencer par son personnage principal et narrateur, Benvenuto. Jean-Philippe Jaworski a l'audace de nous faire partager le récit au travers des yeux d'un assassin sans foi ni loi, pour lequel il pourrait être difficile d'avoir de l'empathie. Pas un héros donc. Mais pas de héros au pays des loups ! Hommes et femmes sont tous aussi corrompus les uns que les autres. Cela les rend du coup beaucoup plus imparfaits, et ainsi plus humains.

Riche, enfin, par le style et la plume de l'auteur. La gouaille et le langage de Benvenuto au fil de son récit donne un véritable piquant au roman. J'ai beaucoup aimé qu'il joue avec le lecteur en s'adressant parfois directement à lui, nous renvoyant à notre position de lecteur/spectateur du roman. Il nous rappelle qu'après tout, tout n'est que fiction ! D'ailleurs, quelle crédibilité peut-on accorder à un narrateur comme Benvenuto ? Et s'il enjolivait ou au contraire passait sous silence certains détails du récit pour influer sur notre vision des choses ? Ce jeu subtil avec le lecteur m'a beaucoup amusé.

Vous l'aurez compris, Gagner la guerre est un roman d'une incroyable complexité, tout en nuances et en subtilité. La consistance du roman ne transparait pas seulement par sa longueur mais aussi par la densité du récit.... Quoi ? Vous êtes encore là à finir de lire cette critique ? Foncez lire Gagner la guerre plutôt !!
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Pour résumer un un mot : Génial !
Jean-Philippe Jaworski embarque son lecteur dans un récit palpitant qu'on a du mal à lâcher. Tout y est : magnifique écriture, de très belles descriptions, une intrigue qui ne cesse de rebondir et surtout, des personnages fascinants. Ici, point de méchants ou gentils, chacun a sa part d'ombre et de lumière, pour notre plus grand plaisir.
Bref, je vous recommande vivement d'aller à la rencontre de Don Benvenuto au plus vite.
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Un univers fortement inspiré De La Renaissance italienne et légèrement teinté de "fantasy" (un poil de nécromancie, une pincée d'elfes). Un grand roman d'aventure porté par une langue argotique irrésistible et un personnage principal, gredin de la pire espèce, qu'on adore dès le premier chapitre. Une réussite incontestable loin des clichés éculés du genre : ici la guerre est terminée, il s'agit surtout de savoir qui, parmi les vainqueurs, tirera à lui toute la couverture. Un roman imparable que jai maintes fois conseillé pour un résultat toujours identique : un grand merci.
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