Hasard d'une brocante, ce livre est un peu spécial pour moi car il ne fait pas partie des genres que je lis d'habitude : le vocabulaire, les tournures de phrase, tout est très chatié, très "littéraire classique" avec cependant un parler paysan de l'époque fort sympathique!!!!
l'histoire se passe donc en 1944 et raconte la vie de Vincent, 10 ans, et de sa famille. Dans une vie où l'on ne se parle pas ou peu, où les secrets sont enfouis, où pour apprendre le goùt de la vie il faut d'abord en faire les frais...
Dans un contexte où se mêlent guerre, résistance, adultère, et des questions sans fin sur les agissements de chacun, Vincent cherche la vérité -vérité de ses origines mais aussi vérité de toute chose...
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A propos de mon père, j'entendais prononcer à voix basse le mot cancer. Je croyais que c'était le tatouage de son bras : une sorte de crabe. Ma mère disait aux voisins : "Mon Louis est sur le chemin de la tombe !" Comme il faisait aussi le fossoyeur, le titulaire de la fonction étant prisonnier, je traduisais : le père va creuser un trou au cimetière.
Dans son vieux pyjama trop grand de ceinture et trop court de jambes, sans ses magnifiques cheveux blancs, l'agent général n'était plus lui-même. Il perdait dix centimètres, il avouait sa maigreur, il vmontait sa poitrine creuse et ses frêles chevilles de vieillard. Ses yeux un peu globuleux, sous les paupières épaisses s'étaient mis à briller comme si... Oui, Renaud Chabellac pleurait; J'eu enfin un élan de tendresse pour cet homme fort qui se sentait coupable et qui avait un air de vaincu.
Un jour que j'avais oublié mes bretelles, la demoiselle en profita pour me faire tomber par surprise ma culotte sur les chevilles. Je me laissais admirer par les filles, tout ni du bas, complice, gêne, fiérot.
Michel Jeury en conférence aux Utopiales 2010
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