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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une drôle de fille...

Voilà une histoire que j'ai terminée le coeur serré, meurtri, avec un goût amer.

Celui de la face cachée de l'âme humaine, analysée finement par Armel Job.

Un roman à l'atmosphère psychologique dérangeante mais tellement bien décrite.

Où l'on découvre les petites faussetés, les mensonges, les secrets, les hontes et trahisons d'un petit village, d'une famille, du "qu'en dira t'on".

Que cache t'on derrière les apparences?

Lorsqu'on gratte le vernis, que découvre t'on au sein des familles qui ont pignon sur rue?

On découvre parfois des "drôles de filles" comme Josée qui n'a pas été dotée de cadeaux de la vie.
Les fées ne se sont pas penchées sur son berceau. Elle n'en demeure pas moins une fille touchante, naïve de par son innocence, manquant cruellement d'amitié et d'amour.

On découvre aussi l'étroitesse d'esprit d'une famille, des habitants d'un village, les commérages, les jugements, les cancans, les petites jalousies qui détruisent.

Insidieusement, sournoisement, toutes ces petitesses, ces mentalités bornées, étroites,... tissent une toile qui rend le quotidien intolérable.

Un roman d'ambiance, où chaque personnage est finement analysé, où l'on se rend compte qu'il en faut peu, pour qu'une famille vole en éclat.

A découvrir! Vraiment
Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Premier livre que je lis de cet auteur. Et véritable coup de coeur !
L'auteur dénonce avec une grande justesse les travers de l'âme humaine.

On est à la fin des années 50, l'action se situe dans un petit village où tout le monde se connait...tout est dit.
Un très bon livre qui dénonce l'hypocrisie, le poids de la rumeur, l'importance du qu'en dira t-on...
Un livre sur les faiblesses, la jalousie, la betise humaine, la méchanceté.
J'ai souvent souri face au personnage de Ruben, lâche entre tous.
J'ai aimé le personnage de Madame Michaux, sage et courageuse...avec cependant ses limites de mère.
Astrid m'a énervée, Gilda a réussi à me toucher, femme blessée, après m'avoir agacée.
J'ai été émue par Josée, innocente parmi eux.
Un livre qui ne laisse pas insensible.

Vraiment un bon moment de lecture !
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A la fin des années 50, à Marfort, village imaginaire de Belgique, la famille Borj accueille une nouvelle apprentie dans la boulangerie familiale.
Josée, une orpheline de guerre qui a gardé quelques séquelles du traumatisme de la disparition brutale de ses parents dans un bombardement. Elle souffre notamment d'une léger retard mental et de crises d'épilepsie.
Cette jeune fille fragile est la candeur incarnée. Dotée d'un physique avantageux et d'un don incroyable pour le chant, elle ne va pas manquer de susciter chez les Borj comme dans tout le village, convoitise et jalousie.

Armel Job livre un récit intriguant à l'ambiance rurale oppressante. Il dresse le portrait d'une société en pleine évolution qui perd ses repères. Les fifties apportent leur lot de chamboulements: arrivée du rock'n'roll et des premières discothèques, modernisation et américanisation des cafés et restaurants, nouvelles tendances vestimentaires,...
Face à l'inconnu, les habitants de la campagne se méfient et conservent leurs travers. Les ragots vont bon train et continuent de compliquer la vie de ses victimes, souvent féminines.

Au sein de la famille Borj, l'arrivée de Josée va mettre au jour de lourds secrets de famille. Les différents protagonistes féminins offrent une palette assez précise et juste des relations entre femmes. La jalousie, la solidarité, la compassion, une richesse de sentiments destructeurs ou réparateurs.
Quant aux hommes de cette famille, on peut dire qu'ils ont un vrai problème avec la gent féminine. Leur rapport au sexe opposé, plein d'ambivalence et de violence, est très problématique.
L'auteur expose leur façon d'interpréter les gestes et le langage, explore pour dénoncer les raccourcis pris par certains hommes.

Un roman surprenant qui se termine d'une façon terrible et magistrale.
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Il me semble bien qu'Armel Job a réussi ici l'un de ses tout meilleurs romans. C'est une merveille simenonienne. On connait ses recettes : la vie quotidienne des gens simples, des petites villes imaginaires en Wallonie dans les années 50 ou 60. Ce récit y plonge de suite, goulument, d'autant qu'il se passe dans une boulangerie où une jeune orpheline est placée comme apprentie.
Très vite, ce qui pourrait passer pour une vie terne et grise va générer une ambiance lourde, glauque, par les non dits, les silences pesants, les allusions lourdes et surtout le qu-en-dira-t-on de ces villes de province où tout le monde connait tout le monde, s'épie et cancane.
Cette ambiance lourde et malsaine met mal le lecteur pourtant lointaine témoin. L'hypocrisie permanente en rajoute à plus soif.
On sent que quelque chose va éclater, mais quoi au juste ? Un règlement de compte social ou familial, mais lequel ?
Les choses s'aggravent car à l'hypocrisie sociale et son revers de jalousie se rajoute l'odieux de l'injustice devant les honneurs royaux d'une reine musicienne.
On se sent de plus en plus mal. le talent d'Armel Job est fascinant.
Et puis arrive, non pas un éclatement mais bien une explosion. Ce fut comme un feu d'artifice : cela explose de tous les côtés et quand l'on croit le feu fini, arrive alors l'ultime feu majestueux qui couronne et le ciel et le roman. Une apothéose magistrale.
ABsolument magique.
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Page Facebook: Pascale Bookine
Blog: pascalebookine.eklablog.com

«Le destin n'est pas une puissance occulte. Ce peut être tout simplement une dame bien mise en imperméable beige qui entre dans une boulangerie un samedi matin. Elle-même ignore qu'elle s'apprête à ruiner la vie de personnes contre lesquelles elle ne nourrit aucun noir dessein. Elle a franchi le seuil avec les meilleures intentions du monde. Si elle savait sur quel gouffre ce seuil bée, n'en doutons pas, elle quitterait les lieux aussitôt.» ****

Car madame Vandelamalle n'a aucune mauvaise intention lorsqu'elle demande à Ruben et Gilda Borj d'engager une jeune orpheline de guerre, Josée, en tant qu'apprentie dans leur boulangerie, bien au contraire. Certes, Josée est un peu simplette et même épileptique, mais elle est charmante, elle sait compter et elle sera une compagnie agréable pour la fille des Borj, Astrid. Elle chante en outre divinement bien –ce qui lui vaudra d'être remarquée à la chorale lors de la messe de minuit et de déclencher ainsi des événements inattendus.

«Une drôle de fille» plonge son lecteur au sein d'une famille de province en apparence banale mais qui, comme toutes les familles ordinaires, a son lot de secrets, de rancoeurs et de non-dits : un mélange explosif auquel il suffit parfois d'une étincelle. Et comme tout bon village qui se respecte, Marfort a son serpent, la rumeur, qui profite de la moindre brèche pour instiller son venin…

Les habitués d'Armel Job retrouveront le style qui le caractérise, avec ses expressions savoureuses («sinon elle va basculer sur le côté et il passera la nuit à l'hôtel du cul tourné»), ses clins d'oeil aux accents du terroir («au lieu de «maintenant», elle a prononcé quelque chose comme «métnau») et ses touches d'humour («chez un clerc frais émoulu du séminaire, une cohorte de jeunes vierges sans doute n'éveillait pas que des élans mystiques»). Mais aussi une observation très juste de l'âme humaine et des réflexions profondes, que l'on a envie de noter pour s'en souvenir : «le pire mal, c'est celui qu'on fait à ceux qui ne peuvent pas se défendre parce qu'ils ne voient même pas que c'est mal» ou encore «Les moments de grand bonheur sont si rares dans la vie qu'on les compterait sur les doigts d'une main. Après, lorsqu'on en recherche le souvenir, le plus souvent, ils se dérobent, ils n'en rétrocèdent que le regret. Pour qu'ils reprennent vie vraiment, il faut une coïncidence miraculeuse ou la puissance de certains rêves. Alors, parfois, on peut retrouver jusque dans sa chair les émotions enivrantes éprouvées dans ces jours heureux.»

Je remercie monsieur Armel Job d'avoir eu la gentillesse de me faire parvenir ce roman, que je vous recommande sans hésiter.
Lien : http://pascalebookine.eklabl..
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13 septembre 1958, Marfort. Léopoldine Vandelamalle pousse la porte de la boulangerie Borj. Elle ne vient pour acheter du pain ou des gâteaux mais pour représenter l'oeuvre nationale des orphelins de guerre.

Gilda Borj, la patronne, pense qu'elle vient demander l'aumône mais à son grand étonnement, c'et une apprentie qu'elle leur propose. Josée, sa protégée a seize ans, l'âge de leur fille Ingrid, elle souffre d'une légère déficience mentale due aux bombardements qui ont causé la mort de toute sa famille.

Madame Vandelamalle parvient à convaincre les Borj, et surtout Gilda, qui ne serait pas contre d'un peu de temps libre pour vaquer à d'autres occupations. Ruben, le boulanger n'est pas enthousiaste à cette idée mais veut faire plaisir à sa femme.

Josée arrive un beau matin, promet d'être bien sage, mais contre toute attente, l'arrivée de l'adolescente va mettre Marfort en ébullition et fissurer la belle entente qui unit le couple Borj…

Armel Job est l'auteur de plusieurs romans psychologiques qui cumulent de bons avis, j'ai donc eu envie de le découvrir avec Une drôle de fille et j'ai bien fait car j'ai beaucoup aimé cette histoire, les personnages qui la jalonnent et les thématiques que l'auteur explore.

Dans cette petite bourgade puritaine de la fin des années 50 encore marquée par la seconde guerre mondiale, on suit donc Josée, orpheline un peu simplette mais douée pour le chant, qui va bouleverser la tranquille famille Borj et toute la communauté.

Avec sa plume fluide et addictive, Armel Job nous propose un récit où l'amour maternel, la jalousie, les ragots, la méchanceté tiennent une grande place mais les relents de la guerre sont aussi très présents.

Le père de Ruben, grande figure de la résistance locale mais aussi amateur de jeunes filles, plane comme une ombre sur le récit et permet de mieux cerner le couple Gilda / Ruben, leur état d'esprit et les décisions qu'ils prennent.

On sent également dès les premières pages que l'histoire va mal tourner, comme dans un thriller psychologique, les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, la tension monte crescendo et les révélations pleuvent sur le passé des différents protagonistes de l'histoire jusqu'au point final.

Vous savez combien j'affectionne les histoires de famille bourrées de secrets, plus ou moins honteux, avec Une drôle de famille, j'ai été bien servie.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
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Une lecture sympa malgré quelques longueurs, lue entre deux thrillers psychologiques, ça change, c'est parfois émouvant, on râle après le comportement de certains personnages, beaucoup de sentiments un peu tabous sont abordés, évoqués, dans un style très agréable à lire.
Lien : https://leslecturesdemarie.h..
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Une peinture au vitriol d'une petite commune belge, et des conséquences que les rumeurs peuvent engendrer.
Une écriture très intelligente, incisive.
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Quel plaisir de lire les noms de rue de ma ville., de revivre les années 50 d'après guerre avec les personnages. mais aussi quelle envie d'aller leur tirer les oreilles pour qu'ils agissent avec plus de bonté et sans perversité.
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Je ne connaissais pas la plume d'Armel Job, auteur belge, mais c'est avec plaisir que je me suis plongée dans son roman La drôle de fille. L'intrigue se déroule dans une boulangerie appartenant à la famille Bjork depuis plusieurs générations. Rundy le père est boulanger, sa femme quant à elle s'occupe de la vente. la vie s'écoule paisiblement autour de leurs deux enfants jusqu'au jour où Mme Vendelamalle vient frapper à leur porte pour leur proposer de prendre Josée en apprentissage. Orpheline de guerre, Josée ne sait presque pas lire mais excelle en calcul. Epileptique, ses crises font peur à ses patrons, mais chacun est séduit par sa voix. Petit à petit rumeurs et convoitises vont s'apparaître autour de la personne de la jeune fille.

J'ai particulièrement aimé l'ambiance gourmande de la description de la boulangerie. Les noms des spécialités belges, la farine, l'odeur du pain sont très présent dans le récit. L'évocation de ces différents éléments en ferait presque saliver le lecteurs. Tout y est présent le goût des patisseries, la vue de la croûte qui craque, mais surtout l'odeur des pistoles bien cuites.

Je me suis également plongée dans cette galerie de portraits où les personnages ne sont pas aussi serviables qu'ils le laissent paraître. Entre bassesse et jalousie, Josée a du mal à être acceptée par ses nouveaux employeurs loin d'être bienveillants avec elle. Car derrière une histoire somme toute banale se cachent de nombreux secrets de famille. L'ambiance est grisante entre récit historique et thriller, avec une montée de la tension jusqu'à la révélation finale.
La plume de l'auteur simple et fluide saura voir captiver.

Entre secrets de famille et tensions psychologiques, Une drôle de fille est un livre qui restera dans ma mémoire.
Lien : http://unlivredansmatasse.bl..
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