AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221259580
306 pages
Robert Laffont (10/02/2022)
3.97/5   106 notes
Résumé :
Dans quel engrenage sommes-nous entraînés lorsque les circonstances de la vie nous poussent à modifier des faits trop têtus ? Un père à soi explore avec une virtuosité époustouflante les effets, parfois terribles, de nos arrangements avec la réalité.

Une belle complicité, une entreprise paysagiste prospère, deux grands enfants à l’université : tout sourit à Alban et Lydie Jessel. Jusqu’à ce coup de téléphone d’une jeune inconnue, un soir, alors qu’Alb... >Voir plus
Que lire après Un père à soiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (32) Voir plus Ajouter une critique
3,97

sur 106 notes
5
12 avis
4
14 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Michelle, atteinte d'un cancer en phase terminale, voulait qu'Alban sache que sa vie durant, elle n'avait jamais aimé que lui.
Virginie, qui a accompagné ses derniers jours, rapporte le souvenir de cette histoire à Alban.
Le passé lui revient, bouleversant sa vie actuelle.

Dans ce roman, Virginie et Alban nous expliquent leurs comportements et pourtant nous ne cessons de nous interroger sur les zones qu'ils laissent dans l'ombre.
Alban est ainsi empêtré dans l'histoire de sa jeunesse avec les errements d'un homme ordinaire.

Le livre a une tonalité belge, outre les produits locaux consommés (les bières Tripleboeuf et Lupulus, le corned-beef Target, les pistolets au jambon, la bouteille de Spa, les pralines Galler, les cigarettes Belga) et les mots et expressions particulières (j'aurais pu avaler mon couteau et ma fourchette en même temps que le menu de Lydie, une siroperie, une jatte de café, attendre une miette, tu le savais, capon !, faire une niche, un chien dans une boucherie, en être bleue, je me suis étrillé jusqu'au sang, le haut bout de la table, avoir la tête chaude, j'ai cassé le morceau…), il se dégage de cet écrit une langueur et une atmosphère particulière.
En matière de belgitude, mes références littéraires sont limitées et je ne peux que penser à Simenon pour son atmosphère, ses héros attachants d'humanité et ses descriptions d'états plutôt que d'actions.

L'auteur ne tire pas l'élastique du suspens, il nous en affranchit même et pourtant il distille des rebondissements qui rythment son récit.
Le quotidien de chacun s'affole à cause des mensonges aiguisés par les enjeux affectifs.

Si les dialogues sont savoureux, ce sont aussi les non-dits et les mensonges qui “font des noeuds aux cheveux” des personnages et délitent leurs situations.

Dans ce roman sentimental, les manques affectifs d'un père à soi nous entraînent dans une histoire prenante et crédible.
Commenter  J’apprécie          521
Alban Jessel et sa femme Lydie forment un couple à qui tout sourit : une entreprise de jardinage prospère, une belle complicité, deux enfants à l'université.
Un soir, un appel téléphonique rappelle Alban à son passé, pas bien mystérieux au premier regard pourtant.
L'aide-soignante, au bout du fil, Virginie lui avoue qu'elle a recueilli des confidences d'une certaine Michelle qui aurait été la petite amie d'Alban. Il accepte de rencontrer Virginie et la fragilité s'installe pour Alban qui apprend qu'il aurait eu une fille. D'ailleurs, on le devine dans le titre "Un père à soi".
La personnalité trouble de Virginie qui nous emmène dans les engrenages du mensonge, les failles d'Alban vont être décortiquées très finement par Armel Job même si les évènements se révèlent sans grande surprise. C'est très agréable de découvrir la façon dont l'auteur les analyse et les voit, avec une empathie qui se communique sauf pour une scène bien précise.
le roman se déroule près de Charleroi , aux alentours de Liège et à Liège au marché dominical de la Batte, au café qui rappelle "Le pendu de saint Pholien" de Simenon.
Tout comme lui, l'auteur entre dans la vie des gens que l'on peut croiser tous les jours.
J'ai lu celui-ci avec beaucoup de plaisir même si j'avais eu une petite perte d'attrait pour ses deux derniers livres.
Par précaution, je l'ai acheté chez Mijade en poche lors de mon passage à la Foire du livre de Bruxelles : une édition très agréable à lire, un peu dans le format des livres de chez Babel Sud.
Je lirai bien sûr son dernier roman bientôt.

Commenter  J’apprécie          489
La première chose que je fais quand je vois un livre non encore lu de cet écrivain, je m'en empare. Mais déjà, j'ai un petit doute : vais-je adorer comme au début, lors de la lecture de ses premiers romans, ou vais-je être déçue ?
Eh bien ici, c'est la seconde option…

Armel Job nous démontre ici les dangers du mensonge et de la dissimulation. Je ne vous dévoilerai rien de l'histoire, mais je vous dirai qu'il s'agit de paternité (oui, bon, le titre le révèle déjà), de secrets, de famille, d'actes commis dans la jeunesse, de révélations au seuil de la mort qui peuvent tout bouleverser.
Non, je ne dévoile rien car tout s'imbrique au fur et à mesure des pages, qui viennent démentir ce qui a été révélé, puis retournent en arrière pour changer de narrateur.

C'est cela justement qui m'a été passablement pénible : voir les points de vue différents avec moultes tergiversations pas spécialement intéressantes.
Armel Job qui excellait dans ses premiers romans (oui, je sais, j'y reviens toujours, mais bon Dieu que c'était jouissif de lire « Tu ne jugeras point », « la femme manquée », « Baigneuse nue sur un rocher ») et même dans les suivants, parce qu'il révélait à mots contenus la psychologie de ses personnages, nous explique ici en long et en large toutes les émotions par lesquelles passent les 2 protagonistes.
Et pour moi, trop, c'est trop. Rien ne se laisse plus deviner, tout nous est conté.
Quel dommage…

Vu sur la 1e de couverture : « La dissection au scalpel de l'humain dans ses complexités et ses paradoxes »… Eh bien je préfère le vague, les zones où l'esprit vagabonde, plutôt que le trop concret, trop découpé, où l'oeil est guidé avec netteté.
Commenter  J’apprécie          3210
Ce nouveau roman d'Armel Job est un gros coup de coeur pour moi.

Ca faisait pas mal de temps que je n'avais pas lu un roman de cet auteur. Et c'est intéressant parce que j'ai pu poser un regard neuf sur sa façon de travailler.

Tout à d'abord, l'écriture est très classique, extrêmement soignée, avec des phrases élaborées et un vocabulaire choisi qui met à l'honneur notre belle langue française. Cette écriture reste néanmoins fluide et accessible à tous.

Tout en étant classique, Armel Job nous produit ici un roman choral, format qui a le vent en poupe. Et pour cause, le lecteur est dans les pensées de deux personnages du roman et connaît donc le cheminement de chacun.

Avec l'écoulement du temps, j'avais un peu oublié la construction particulière des personnages d'Armel Job. Celui-ci nous décrit des personnages auxquels nous pouvons nous identifier personnellement de prime abord, une situation dans laquelle chacun de nous pourrait se retrouver sans le vouloir... et puis, le premier choix auquel le personnage est confronté donne lieu à une solution totalement inattendue. On croit savoir où l'auteur va nous emmener, mais on a chaque fois tout faux ! Une décision entraînant son lot de conséquences, on en vient à avoir de l'empathie pour le personnage principal qui se met dans une/des situation.s totalement inattendue.s. Cependant, les choix faits ne sont pas complètement farfelus. Ils sont totalement crédibles et psychologiquement explicables.

Je me suis délectée de ce roman dont je ne peux que vous recommander la lecture.
Commenter  J’apprécie          280
Quand il reçoit cet appel de Virginie, Alban, la cinquantaine, heureux chef de famille et chef de son entreprise des 'Jardins de la Meuse' est loin de se douter de l'existence d'un enfant naturel dont il serait le père.

Là où Armel Job est fort, c'est comme les personnages semblent vrais. Là où il est grand, c'est, à travers l'intériorisation des pensées de Virginie et d'Alban, décortiquer comment peuvent germer ces petits mensonges, cette imposture.

Je repensais à ma rencontre avec l'auteur lors des 'Matins du livre' à Huy. Il n'avait aucun plan en commençant son roman. C'était en faisant vivre ses personnages qu'évoluait le récit.

Enchaînant avec 'La doublure' de Mélissa Da Costa, je n'ai pu que regretter l'écriture incroyablement sobre et efficace d'Armel Job.
Commenter  J’apprécie          310


critiques presse (1)
LaLibreBelgique
05 mai 2022
Le nouveau thriller psychologique d'Armel Job interroge le besoin de paternité et ses secrets.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
D'expérience, ayant vécu avec un universitaire, elle n'avait aucune considération pour les études. "Plus l'enseignement est poussé, disait-elle, plus il te pousse dans un cul-de-sac. Tu prends Gilbert, il connaît Spinoza sur le bout des doigts, mais pour tout le reste, c'est un parfait imbécile." La seule instruction valable à ses yeux consistait à fréquenter les génies de la littérature qui, eux, s'interrogent sur la vraie vie.
(p. 159)
Commenter  J’apprécie          150
Je vais faire rire de moi: en 1996, à vingt-trois ans, si j’oublie bien volontiers deux ou trois expériences en camp de vacances, qui tenaient plus de la gymnastique que du plaisir, je n’avais même pas connu en un seul flirt digne de mention. J’avais été interne dans un collège de garçons, où le beau sexe se résumait à la Vierge Marie. Ensuite, à l’institut d’agronomie, j’avais dû bûcher comme un malade […] Nos parents se saignaient aux quatre veines pour que mes deux soeurs et moi, nous ayons ce qu’ils appelaient « un meilleur avenir ». On n’avait pas le droit de les décevoir.
Commenter  J’apprécie          70
- Si j'avais été au courant, naturellement, je serais venu à l'enterrement.
- Je ne l'ai pas fait savoir. [Mon mari] m'avait demandé de garder ça pour moi. Il ne voulait pas déranger les gens. Il s'est vu partir, sais-tu. Il avait même choisi son cercueil, un bon marché, enfin si on peut dire, ils sont tous chers.
(p. 70)
Commenter  J’apprécie          90
Lorsque nous rentrons d’une balade en forêt, nous avons sans le savoir dérangé et écrasé des centaines de vies sous les feuilles du sentier. Dans la vie, c’est pareil. Ce que recouvrent nos traces, nous l’ignorons. Le jour où, par hasard, un dégât nous revient que nous avons provoqué, nous sommes tentés de rebrousser chemin pour réparer. Le problème, c’est que marcher vers l’arrière cause autant de dommages que de marcher vers l’avant. (p.9)
Commenter  J’apprécie          60
Contrairement à ce que l’on croit, les anges ne tombent pas du ciel. Les anges sont des enfants comme les autres, auxquels il pousse des ailes invisibles sous l’effet de l’amour de leurs parents. L’aile gauche pour la mère, la droite pour le père. Ou l’inverse. Le hic avec ce genre d’enfants, c’est que parfois ils s’envolent. Alors seulement on comprend qu’ils avaient des ailes. Plus tard, de toute façon, ce serait trop tard. Elles tombent toutes seules. (p.240)
Commenter  J’apprécie          50

Videos de Armel Job (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Armel Job
Interview d'Armel Job, principalement à propos de son roman "Une drôle de fille". Il répond également à quelques questions sur son processus d'écriture.
autres livres classés : belgiqueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (229) Voir plus



Quiz Voir plus

tu ne jugeras point

qui est le tueur?

Denise
Antoine
Mme Maldague

9 questions
366 lecteurs ont répondu
Thème : Tu ne jugeras point de Armel JobCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..