Hawaï Solitudes

Nous sommes sur l'île de Maui, à Hawai.

Charlène, jeune femme d'une trentaine d'année, s'occupe seule de son jeune fils Brandon et de son père, âgé et impotent. le vieil homme tombe dans un escalier et décède. Charlène, qui avait mis sa vie entre parenthèses depuis sept ans, démissionne et se concentre désormais sur un seul but : passer le concours de médecine. Brandon gère la vie de famille tant bien que mal et recherche son chat, Batman qui a disparu. Et c'est le moment choisi par Robbie, le frère de Charlène, un musicien hippie qui avait pris ses distances, pour revenir à Maui et renouer avec sa famille.

Hawaï solitudes est le récit d'une famille dont la vie va changer d'une manière brutale ; le deuil se conjugue avec le chaos liée à la toute nouvelle liberté - Charlène, Brandon vont apprendre à se reconstruire en partageant leur vie avec Robbie qui tente de renouer tant bien que mal des liens assez distendus.
Il n'y a ni vrai début ni fin à cette histoire, mais un instantané de vie, sur un décor de champs de canne à sucre. L'histoire se termine aussi simplement qu'elle avait commencé - à nous d'imaginer la vie future des trois héros....

J'ai beaucoup aimé ce petit roman graphique d'une centaine de pages, la manière dont l'auteur joue avec les couleurs et particulièrement l'orange pour souligner les aspects importants du texte.
De petites pointes d'humour - comme la comparaison du chat Batman au petit Roi Lion - parsèment ce texte simple, tout en retenue.
Une lecture qui m'a beaucoup émue, qui m'a parlé de sacrifices, de la famille, du sens que nous donnons à notre vie et à notre façon d'y parvenir.

Je remercie Masse Critique de Babelio ainsi que les Editions Gallimard Bande Dessinée de m'avoir adressé Hawaï Solitudes pour en faire la critique.

J'aime ces bandes dessinées sans message explicite ni morale, qui se terminent en queue de poisson mais dont émane une émotion diffuse. le titre français l'évoque très bien, cette mélancolie, cette solitude qui traverse ce récit de part en part. Celle de cette femme qui s'est occupée seule de son père pendant sept ans et qui choisit maintenant de suivre sa voie, son fils livré à lui-même dont le chat a disparaît, ou encore le frère de l'une et l'oncle de l'autre qui débarque dans ce foyer qui se disloque. le récit est court, vite lu, mais on peut s'attacher à chacun des trois personnages tour à tour car ils ont tous une réelle profondeur.
On est à Hawaïi, "pays" du soleil et du surf et pourtant, on y est seuls sans réelles attaches, semble-t-il. Les corps semblent flotter... le trait clair, le choix des plans dans les cases et les mises en page renforcent cette impression, tout comme les implicites et les ellipses.
Je sais déjà que je garderai une forte impression de cette petite lecture qui m'a laissée sur ma faim, j'en aurais voulu plus, un gros album par exemple, un vrai roman graphique!
Merci à Babelio et à Gallimard pour cette découverte.

Le trait est minimaliste, réaliste et froid, c'est un dessin en bichromie, un bleu marine et un orange vif, l'orange n'apparaît pas sur toutes les pages, comme voulant marquer des moment forts. On est à Hawaï, on découvre une vie de famille, Brandon vit avec sa mère et son grand-père. Quand ce dernier meurt, le frère de sa mère réapparaît dans leur vie. C'est un récit tout en pudeur, sur les relations familiales, les choix de vie, le repli sur soi, l'incommunicabilité. Assez juste et délicat, mais pas vraiment passionnant, le graphisme froid n'aide pas à rendre le récit touchant et émouvant. Pour moi, c'est une lecture en demi-teinte.

Encore merci à ma médiathèque de pouvoir me faire découvrir autant de belles bandes-dessinées.

L'île de Maui à Hawaï est la deuxième plus grande de l'archipel et est réputée pour ses champs de canne à sucre. C'est sur ces terres que vit Charlène et son fils. Elle galère entre son travail d'infirmière, s'occuper de son fils et enfin de son père âgé. Un jour son frère débarque et une nouvelle page s'ouvre.

De belles couleurs dans cet album, bleu marine, blanc et orange essentiellement, qui donnent beaucoup de caractère à cette lecture sans compter que j'ai trouvé les personnages très intéressants et intrigants.

Coup de coeur !

Je cherchais à savoir pourquoi la BD ne remportait pas une note plus élevée en détaillant les chroniques mais force de constater que les mauvaises notes ne sont pas étayées alors on ignorera le pourquoi du comment...

Je vais vous dire pourquoi il faut lire Hawaï Solitudes :
D'abord parce que les teintes autour du bleu et du orange monochrome font tout le charme de la lecture.
Le graphisme est épuré et les images suffisent à ressentir l'histoire sans en faire des tonnes avec les mots.
L'histoire de cette mère célibataire qui vient de perdre son père dont elle s'occupait depuis très longtemps renforce le vide. Elle ne semble pas se préoccuper de ce deuil car elle a l'impression d'être passée à coté de sa propre vie et surinvestit à la place ses études de médecine... laissant son frère et son fils seuls face à cette tragédie.

C'est une bande dessinée, certes avec un thème difficile, le deuil. Mais d'une sensibilité qui m'a touchée. Cette famille dysfonctionne à cause de nons-dit, et de silences. Malgré tout, on sent que malgré les regrets de chacun et la peine, il y a une volonté de pardonner, de reconstruire, de s'excuser.

[Pour ceux qui émettent un doute sur la fin, je ne peux m'empêcher de voir dans ces naissances, un signe de vie, de renouveau. Contrer le destin, car malgré la peine, la vie continue. Donc quelque chose de doux et de prometteur. ]

En somme, une BD qui mérite d'être lue !