Ármann, Helena, Daníel et Gunnlaugur, des amis d'enfance, décident de se retrouver le temps d'un weekend, au coeur des montagnes islandaises, pour chasser la perdrix. Mais une tempête de neige les contraint à s'abriter dans un refuge, transformant dès lors ces retrouvailles en un véritable cauchemar.
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Au départ, ce thriller avait tout pour me séduire. Un probable huis clos, des secrets, un imprévu censé faire monter la tension. Alors, qu'est-ce qui a bien pu déraper au point de me faire décrocher de ma lecture ?
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À qui la faute se présente comme un roman choral, qui, comme le veut la tradition, nous plonge tour-à-tour dans la tête de chacun des protagonistes. Un parti pris intéressant, grâce auquel on comprend rapidement que les relations entre les “amis” sont loin d'être idylliques. D'ailleurs le reste du temps, on ne peut pas dire qu'ils cherchent à entretenir un lien les uns avec les autres. À tel point que je me suis demandé pourquoi ils ont accepté ces retrouvailles.
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Surpris et épuisés par une tempête de neige, les quatre amis se dirigent vers un refuge, menés avec assurance par Ármann, “guide autoproclamé”, “voyagiste expert, comme il l'aurait sans doute formulé.” C'est à partir de ce moment que les choses se gâtent et que l'intrigue se met en place. Ce qu'ils vont découvrir dans ce refuge va les terrifier et bouleverser tous leurs projets.
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Il faut savoir que j'ai vécu ce moment comme un cliffhanger, mes pensées défilant à toute vitesse sur ce qui pouvait bien se trouver derrière cette porte – et j'ai l'imagination fertile. C'est à partir de là que tout, du scenario aux comportements des protagonistes, m'a paru incohérent et surjoué. Je ne prétends pas que je ne perdrais pas mon sang-froid en de pareilles circonstances, loin de là. J'ai simplement trouvé que les réactions des personnages étaient absurdes et très théâtrales. Les mots aussi m'ont semblé assez excessifs.
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L'auteur abuse, à mon sens, de ces sortes de cliffhangers que l'on retrouve tout au long du roman. Un choix qui m'a agacée, notamment car j'avais l'impression de revivre sans cesse les mêmes évènements, sans pour autant avancer dans la narration.
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Je n'ai pourtant pas abandonné ma lecture, non pas car je me devais de l'écouter dans son intégralité, mais plutôt car je gardais espoir que ce thriller pourrait devenir captivant. J'avais en tête
Dix âmes, pas plus, dont j'avais beaucoup apprécié l'ambiance et la tension, aussi je pensais retrouver au moins cela dans le récit. Hélas, force est de constater que mon tensiomètre est resté à zéro tout du long.
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Heureusement, je peux généralement compter sur l'alternance passé/présent pour raviver mon intérêt et attiser ma curiosité. Cela dit, même l'histoire des protagonistes n'a pas sauvé la mise, d'autant que ces derniers sont assez imbuvables et manquent tellement de crédibilité, que même pour une fiction, ce n'est pas agréable. Gunnlaugur, notamment, m'a exaspérée. Tout chez cet homme m'a rebutée, sa frustration, sa personnalité, ses pensées. Seule Helena m'a semblé un peu plus profonde et digne d'intérêt.
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Concernant l'intrigue en elle-même, elle est plutôt intéressante, même si l'on devine aisément de quoi il retourne. Un point qui ne me dérange pas (plus) dans les thrillers si j'estime que la construction offre un minimum de tension, ce que je n'ai pas ressenti ici.
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Pour conclure,
À qui la faute est un thriller qui ne m'a pas captivée. Je n'ai été convaincue ni par l'histoire ni par les protagonistes, cela étant, cette déception ne m'empêchera pas de lire d'autres romans de l'auteur.
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Mon avis sur la version audio Audiolib, lue par
Slimane Yefsah :
Bien qu'il s'agisse là d'un roman choral,
Slimane Yefsah est seul à nous raconter cette histoire. Je répète souvent que je préfère de loin un seul lecteur que plusieurs, mais j'avoue m'être posé la question concernant ce roman en particulier. L'écoute ne m'a pas spécialement emportée, mais m'aurait-elle pour autant semblé plus captivante s'il y avait eu plusieurs voix ? Sincèrement, je ne pense pas. Les protagonistes étant très théâtraux, pour ne pas dire caricaturaux, le narrateur n'est pas à remettre en cause. J'avais d'ailleurs apprécié sa prestation dans
Les soeurs de Montmorts de
Jérôme Loubry, que je vous conseille au passage.
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Roman lu dans le cadre du Prix Audiolib 2023.
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Ma chronique complète est sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres