Quatre amis (on se demande bien ce qui les réunit, ces quatre là, tant les ressentiments et les tensions entre eux sont forts...) partent en week-end dans l'endroit le plus sauvage d'Islande. Au programme : nuit en refuge, crapahutage dans la neige et partie de chasse pour dégommer d'innocentes perdrix… Pris dans la tempête, ils se réfugient dans un relais de chasse où commence un huis-clos prétendument angoissant. Survivront-ils tous à cette nuit ? s'interroge la quatrième de couverture, jamais avare de punchlines survitaminées pour attirer le lecteur. Accablé par l'ennui, je me suis en fait rapidement totalement désintéressé du sort de ces quatre quidams. L'intrigue (si on peut appeler intrigue cette succession de révélations tirées par les cheveux) est truffée d'invraisemblances et les personnages sont caricaturaux. Et je ne parle même pas du cinquième, celui qui les attend sur place, mutique et armé, et qui perfore à lui tout seul le plafond du ridicule. Cela m'a parfois fait penser à ces films de série Z pour ados où les héros, prisonniers dans un lieu clos où rôde un serial killer, décident de se séparer pour partir à sa recherche. Quant au style de narration choisi, un enchaînement de chapitres ultra-courts (2 à 3 pages maximum) adoptant alternativement le point de vue de chacun des personnages et donnant ainsi son titre au chapitre (Daniel, Gunnlaugur, Helena, Armann, Daniel, Gunnlaugur, Helena, Armann… en boucle jusqu'à épuisement du lecteur), ce n'est rien de dire qu'il ne m'a pas convaincu. Cela hache inutilement le récit et entraîne des répétitions d'actions qui n'ont, au final, que peu d'intérêt. Ou comment avancer en faisant du surplace. Sans parler de la cinquantaine de pages blanches que cela entraîne... Bonjour le gaspillage !
Reste, pour se tenir éveillé, le caractère sauvage de l'Islande reculée, bien que n'importe quel endroit isolé du monde avec neige et blizzard aurait pu faire l'affaire.
Après « La dame de Reikjavik » et « Sott », que j'avais très appréciés, le décalage est rude. J'en suis même à me demander si c'est bien le même auteur qui a commis ce «
À qui la faute » non pas glaçant mais totalement insipide...