Les mages en séries, leurs longues barbes et leurs pouvoirs surnaturels.
Les guerriers bodybuildés, chevauchant fiers destriers, fouraillant de l'épée, bousillant à la hache, bref massacrant à tout va, buvant pas mal aussi, violant à l'occasion et, parfois même, se faisant cléments voire galants et attentionnés.
Les entités maléfiques à la mord-mois-le-noeud, toujours logées en des lieux inhabitables, gouffres volcaniques, montagnes désolées et surgissant à l'improviste du fond des ages, mues par d'obscures et inextinguibles volontés de domination.
Les princesses, arrogantes ou naïves, potiches le plus souvent prétextes à de longs paragraphes rasoirs décrivant leurs mises et leurs atours, entraînant la multiplication des tomes et, se faisant, des bénéfices des heureux éditeurs.
Les amazones affriolantes, les filles de joies lascives et autres perfides maquerelles laissant entrevoir l'idéal féminin fantasmé des auteurs.
Les royaumes légendaires, leurs souverains en armures festoyant en leurs ancestrales demeures entourées de marais fétides, refuges d'ignobles créatures squameuses sans parler des forêts mystérieuses peuplées de gnomes et autres goules sanguinaires....
C'est bon, ça va, la barbe!
Du lu et relu!
Je sais je l'ai déjà écrit ici à propos de quelques-uns de ces conteurs parfois géniaux, souvent besogneux et heureusement plus rarement, méprisables, à l'image de
Terry Brooks, le maître indiscutable du plagiat. Décidément lui je ne le lâche pas!
Mais alors bougre d'idiot, objecteront quelques impertinents, pourquoi s'entêter à lires un genre qui vous excède tant?
Et bien pour finalement tomber sur cette "Caverne de glace noire" par exemple.
Bien sûr on retrouve ici la plupart des ingrédients que je singe plus haut, sauf qu'avec J.V Jones, bien secondée pas son traducteur, la mayonnaise prend.
Son univers tient debout, elle décrit sans lasser, elle digresse utile ou badin sans nous perdre, la violence est souvent extrême mais pas gratuite, le verbe parfois cru mais à-propos.
Tout bien quoi.
Après plus de quarante années de bonnes et de moins bonnes rencontres en territoire de Fantasy, la découverte de cette saga glacée est une sorte de récompense à la persévérance.
Les bonnes surprises sont rares, ne boudons pas notre plaisir quand elles se présentent. Je retourne illico me plonger dans le second tome de "L'Épée des ombres" et il m'en restera encore deux pour affronter le deuxième confinement.