Marie Mineur née en 1831 est une femme féministe belge. Ouvrière dès l'âge de 8 ans dans la cité lainière de Verviers.
Marie est interpellée, vers 1872, par les propos de Mina Puccinelli, une communarde active de la première internationale.
Ensuite, Marie Mineur, avec Hubertine Ruwette, crée une section féminine de l'Association internationale des Travailleurs, la Ière Internationale. Marie s'engage alors dans l'action militante. Elle exprime ses griefs à l'aide de mots simples à l'encontre de la bourgeoisie dans le "Mirabeau", feuille anarchiste et révolutionnaire verviétoise. Ensuite, elle devient oratrice lors de multiples réunions politiques, où elle invite les femmes à rejoindre la lutte en faveur de leur émancipation.
Elle y défend une double cause : lutte contre l'abrutissement des esprits que génère la religion et pour l'instruction des femmes. Elle incite à l'engagement des femmes au sein d'associations, en particulier la Section des Femmes belges de la Ière Internationale ouvrière, mais aussi à l'union de tous les travailleurs pour réaliser la révolution sociale. Rapidement, elle ne se limite plus à la région verviétoise et prend la parole dans le bassin de Liège, à Bruxelles, puis dans le Hainaut.
Porte-parole des femmes, engagées dans l'action anarchiste et révolutionnaire dans les années 1870, Marie Mineur va orienter davantage son action dans la lutte en faveur de la laïcisation de la société, sans abandonner son combat féministe. Elle est une des fondatrices du cercle L'Athéisme (1877), dans lequel elle milite en faveur de funérailles civiles, de cours d'instruction laïque et pour création d'écoles rationalistes.
Elle décède dans le plus complet anonymat en 1923 et il faudra attendre les années 1970 pour que son souvenir redevienne vivace lors de la création d'un mouvement féministe qui se nomme "Les Marie Mineur".
Dans ce livre, fort bien documenté et qui a demandé à son auteur Freddy Jorris plus d'un an d'enquête, nous avons la chance de découvrir ou redécouvrir la vie militante de cette femme hors du commun.
Le contexte et la vie ouvrière de l'époque y sont remarquablement décrits. On sent la passion pour la justice sociale de son auteur. Parfois, le cadre historique prend un peu la place de la vie de Marie Mineur mais comment la situer, comprendre son action sans ce descriptif. On ressent très fort la richesse de la recherche qu'a demandé l'écriture de cette biographie. le livre est parfois ardu à lire mais la vie de Marie Mineur est passionnante.
Ce livre a le mérite de nous rappeler dans quelles conditions exécrables vivaient les ouvriers, leur femme et les enfants mis au travail plutôt qu'à l'école. Il permet de comprendre pourquoi, un si petit pays que la Belgique et surtout la Région Wallonne d'avant la grande de guerre était la deuxième puissance économique du monde. Sans les courageux combats et luttes ouvrières des communards et des premiers syndicalistes, qu'en seraient-ils des progrès sociaux actuelles que la politique d'austérité qui s'installe en Europe à tendance à rogner de plus en plus.
Il remet en lumière une femme courageuse, de conviction, que je place dans mon Panthéon féministe au côté des
Louise Michel,
Rosa Luxemburg, Mariana Ginesta et toutes celles qui luttent et lutterons pour les droits de la femme, la liberté, l'égalité et la fraternité.