il y a des erreurs de casting.. celle-ci en est une !! quelle idée ai-je eu d'ouvrir ce roman? le poulpe, la série , je connaissais un peu le ton déjanté, Gabriel le libertaire mais là quelle déception ..
Un Gabriel au fond du trou, dépressif , grossier , ergotant des vannes à deux balles. Une histoire où à chaque page une seule question s'impose à quand le coma éthylique?
Dommage l'idée d'une ballade en péniche sur l'Escaut m'avait séduite. Je suis descendue à l'écluse suivante ...
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La nostalgie de l’Occupation. Tu sais, quand on dit l’Occupation, en Belgique, chez nous, c’est autant 14-18 que 40-44. Aucune espèce de scrupule, en plus. Et soutenu au travail par on ne sait quelle hiérarchie qui n’est même pas sur le terrain, les actionnaires… Je peux te dire que tous ses collègues sont contents qu’il soit passé dans le poivrier, rien de le dire. Ils ne le diront pas. Même la police n’est pas mécontente. Et les juges idem. Ils en avaient marre d’entasser les dépôts de plaintes et les non-lieux.
Regarde Mélusine (la chatte) comme elle se lave le cul. C'est ce qu'on appelle s'appliquer, non ? C'est comme ça qu'on fait son métier. Eh ben moi, c'est pareil. Quand je défèque, je me lave à grande eau et à grand savon. Ça épargne le caleçon. Le trou du cul, ça doit être propre comme un sifflet. C 'est comme ça qu'elle disait, ma grand-mère.
Moi, ce que je fais, c’est le métier, pas le travail. C’est le métier qui m’a fait ce que je suis, pas le travail. Hein, tu comprendras jamais ça, la différence. Quand tu fais le métier, tu travailles pas, rien à voir. Tu t’amuses pas forcément, mais tu fais exactement ce que tu sais faire et bien faire. Même qu’exceptionnellement, le jour du miracle, tu inventes quelque chose d’inédit. C’est rare. C’est pas le travail, c’est pas le boulot, ça, mon vieux, c’est le métier. T’as jamais rien entravé aux nuances.
Le métier, en fait, c’est la conquête du travail, la plus noble conquête de l’homme sur la servitude. Le métier coupe l’herbe sous le pied du travail. Le travail, c’est le stade infantile du métier – je n’ai rien contre les stades infantiles, hein, mais à condition de passer adulte, quoi ! Tu comprends ça ou j’urine dans un instrument à cordes ? La seule aristocratie qui mérite ses privilèges, c’est l’aristocratie du travail, c’est-à-dire le métier.
Mélusine la câline n’aime ni les coups de pied ni les samedis. Ce qu’elle recherche dans la vie : s’étirer, ne rien branler, somnoler au plus près d’une source de chaleur. Le samedi, c’est le jour où sa sainte démone patronne se changeait en vipère.
Aujourd’hui, c’est dimanche. Elle n’attaque pas, mais elle devient cinglée.
Et les deux chatons emboîtent le cri de leur mère.
Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivain Serge Joncour est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Entretien animé par Nicolas Herbeaux, France Culture.
Serge Joncour, né en 1961, a mené toutes sortes d'activités en parallèle, dont maître-nageur et publicitaire, avant de se lancer dans l'écriture de poèmes, de nouvelles et enfin de romans. En 1998, il publie son premier roman Vu aux éditions du Dilettante. Il a alors 37 ans. Depuis il a publié plus d'une quinzaine de livres, dont U.V. (2003) qui a obtenu le prix France-Télévision, L'Idole (2004) récompensé par le prix de l'Humour noir, L'écrivain national (2014), prix des Deux Magots 2015, Repose-toi sur moi (2016), prix Interallié et élu Meilleur roman français 2016 du Magazine LIRE, Chien-Loup qui a obtenu le prix Landerneau 2018… Tous ont fait l'objet de nombreuses adaptations. Ses récits mettent en scène des personnages en quête d'identité et décrivent les épreuves de la vie contemporaine. En 2020, Nature humaine reçoit le prix Fémina. Il est aussi, avec Jacques Jouet, Hervé le Tellier, Gérard Mordillat et bien d'autres artistes et écrivains, l'un des protagonistes de l'émission de radio « Des Papous dans la tête » de France Culture.
En savoir plus : https://www.bnf.fr/fr/agenda/serge-joncour
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