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305 pages
H. FLOURY (31/07/1926)
3/5   2 notes
Résumé :
Malgré tant d'années déjà écoulées, n'est-il point encore trop tôt d'essayer de découvrir ce dont on fut acteur et spectateur ; n'est-ce point trop de témérité que de conter ce qui nous a entouré. Le temps a-t-il suffisamment fait déjà son oeuvre d'apaisement pour que l'on puisse juger des gens et des choses en toute impartialité. Et, de ma part, n'est-ce point un peu de présomption que d'en écrire sur le peintre prodigieux qui fut l'ami dès l'enfance.
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A cette époque, l'Angleterre était beaucoup plus insulariste qu'aujourd'hui, à peu près complètement réfractaire à notre peinture et à notre mouvement d'idées en avant. Il y avait bien quelques très rares exceptions parmi des peintre et des littérateurs, admirateurs de Manet, de Degas et de Whistler, mais tout le bouillonnement intellectuel et artistique qui existe en France, de 1884 à 1897, se heurtait à l'incompréhension de la masse britannique, sans idée propre, entièrement docile admiratrice du Préraphaëlisme et de la royal Academy ; toute l'imagerie des Alma-Tadema, Burne Jones, puis des Marcus Stones, mythologique et sentimentale, habillée du classique péplum, concordait, d'ailleurs, avec celle de nos Salons officiels.
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Jusqu’à présent, régnait seule, sans conteste, l’Ecole des Beaux-Arts, et ses pontifes de l’Institut. Tous les ans, mêmes rites solennels, auxquels était convié le monde à la mode ; mêmes exhibitions dans le Salon des Artistes français, des cercles Volney….
Les noms et leurs peintures, identiques à eux-mêmes tous les ans, pareillement reviennent, avec leur portraits, leurs grandes et leurs petites machines anecdotiques, mythologiques, héroïques, militaires ou florales ; c’est la cohorte compacte des Bonnat, des Bouguereau, des Cormon, J.P. Laurens, Gérôme, Cabanel, Delaunay….

En 1889, la monotonie créée par le retour annuel, lasse même la Critique dispensatrice des louanges dues à ces défenseurs de l’ordre dans le domaine des beaux-arts, et de cette malheureuse tradition qu’ils trahissent en aveugles.
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Dans la Revue Blanche, pour illustrer un article de Paul Adam « L’assaut malicieux », qui expliquant avec une certaine compassion le cas néo-grec d’Oscar Wilde, Lautrec en a donné un croquis à la plume. Debout, de profil, sanglé dans sa redingote, la main gauche tenant un papier, l’esthète est en attitude de combat devant la cour. … Ce portrait est une chose des plus mordantes et fixe bien l’être étrange qu’était Wilde.

Traité comme un sujet de fresque, ce gros homme, gras, bouffi, blafard, est de face, et tient au premier plan, en buste, toute la mise en page, avec, au loin, dans la brume, la Tour de Westminster et la Tamise. Il respire la suffisance, l’arrogance.

La tache blanche des chairs, du plastron de la chemise et la filasse des cheveux, se détachant sur le noir et les violets du col et du smoking, avaient fait la joie de Lautrec. Si l’on n’a point regardé le faciès à bajoues, le dessin de la bouche petite, ronde et sensuelle, les yeux aigus sous les boursouflures et les poches, le nez d’oiseau de proie, les cheveux collés à plat et séparés par une raie au milieu de la tête, on ne peut nullement comprendre « l’Esthète » rempli de génie à ses heures, maintenant une des gloires de la littérature anglaise, qui fut en même temps tout orgueil et cabotinisme et peut-être un parfait incompréhensif des choses d’art dont il parlait si bien.
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Souvent, le soir, Lautrec partait en compagnie de Conder, tous les deux en habit. Au petit matin d'un jour de mai 1895, il revint avec une sorte d'effroi ; sa curiosité d'aller partout et de voir avait été largement payée par un spectacle shakespearien. Tombé en plein dans la tragédie qui étreignait Oscar Wilde, toute une nuit il avait vécu le drame dans lequel, l'auteur de Dorian Gray, bravant les dieux, plastronnant encore, magnifique et somptueux, se croyait de taille à lutter contre la « respectability » puritaine de la vieille Angleterre. C'était au commencement du procès où accusé de mœurs inavouables par le marquis de Queensberry et d'avoir mené à sa perte son fils, Lord Alfred Douglas, Oscar Wilde avait poursuivi en diffamation son accusateur. Le jury n'ayant se mettre d'accord, le procès fut sans résultat; Wilde, en liberté sous caution eût pu s'expatrier, mais son orgueil lui fit affronter un deuxième procès que le gouvernement, poussé par l'opinion publique, réclamait ; on se souvient qu'il fut condamné deux ans de « hard labour », catastrophe pour l'homme qu'il était.
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Lautrec ne tirait aucune vanité de son illustre origine ; pour tout dire, il n’en parlait jamais ;
… Cependant, devant des nobles, des israélites, comtes du pape de fraîche date, il aimait à sortir brusquement une histoire sur ses aïeux et à jouir de l’effarement de son interlocuteur.

« Quand vos grands-pères auront fait ce qu’on fait les miens, vous pourrez parler d’aïeux. Il y en a qui ont été excommuniés deux ou trois fois par le pape, et, quand le nonce est venu faire ses remontrances, et bien ! savez-vous ce qu’il a fait mon ancêtre ? Il L’a pendu, dépendu, puis rependu à moitié avant que de le renvoyer au pape ! Pas beau ça, hein ! », disait Lautrec. Ou bien encore : « Il y en a un autre qui, ayant eu le dessous en une bataille, fut pris et proprement pendu par son frères qui le détestait.
« …Quand vos aïeux auront fait cela… », disait Lautrec, s’amusant de la mine interdite de son noble.
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