Citations sur La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry a.. (225)
Harold s’avança à petits pas dans sa direction. À mi-chemin, il se sentit tellement embarrassé qu’il prétendit avoir une poussière dans l’œil, mais l’autre attendit. Quand ils furent à moins de cinquante centimètres l’un de l’autre, le vieil homme tendit les bras, comme s’il étreignait les épaules d’un partenaire invisible. Harold n’avait d’autre choix que de l’imiter. Lentement, maladroitement, leurs pieds se dirigèrent vers la gauche, puis vers la droite. Ils ne se touchaient pas, mais ils dansaient ensemble...
Il comprenait que dans sa marche pour racheter les fautes qu’il avait commises, il y avait un autre voyage pour accepter les bizarreries d’autrui. Les gens se sentiraient libres de parler et il était libre de les écouter.
Un vieux bonhomme se mit à haranguer la foule avec un mégaphone.
- Allez-y, achetez tout ce que vous pouvez ! C’est la volonté du Seigneur ! Le shopping est ce qui donne du sens à notre existence ! Jésus est venu sur terre pour faire du shopping !
L’homme n’avait pas de chaussures.
Du coup, la glace fut rompue. Harold et Maureen se sourirent, et elle sentit une complicité entre eux, comme s’ils étaient les seuls êtres au monde qui voyaient juste.
- Ah, les gens ! s’exclama-t-elle en hochant la tête d’un air entendu.
- Il faut de tout pour faire un monde, dit Harold.
Il n’y avait aucune condescendance dans sa remarque, et pas de blâme non plus. Elle était au contraire emplie de générosité, comme si la bizarrerie des autres était quelque chose de merveilleux, et par comparaison Maureen eut l’impression d’avoir l’esprit étroit.
Désormais, Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique; et que c'était cela le dilemme de la condition humaine.
Il n'en revenait pas de se souvenir de tout cela. Peut-être cela venait-il de la marche. Peut-être voyait-on autre chose que le paysage quand on descendait de sa voiture et qu'on se servait de ses pieds.
"Si nous ne nous ouvrons pas, pensa-t-elle, si nous sommes incapables d'accepter ce que nous ignorons, il n'y a vraiment aucun espoir."
"_Tu t'es lancé et tu as fait quelque chose. Et si ce n'est pas un petit miracle d'essayer de trouver sa route quand on ignore si l'on va arriver au bout, je me demande bien ce qui l'est.
"Une vie sans amour n'était pas une vie."
"Il savait qu'il n'avait rien à craindre pour ses confidences. Cela avait été pareil avec Queenie. Il était sûr que s'il lui disait des choses dans la voiture, elle les garderait au chaud parmi ses pensées, sans porter de jugement ni s'en servir contre lui à l'avenir. Il supposait que c'était ça, l'amitié, et il regrettait de s'en être passé pendant tant d'années."
Tout commence par une lettre d'une ancienne amie adressé à Harold Fry et le voilà partit pour 1000km de marche à travers le pays. Un parcours qui lui fera avoir de beaux échanges avec les personnes rencontraient sur son chemin, des situations comiques et des moments d'émotions. Une marche qui n'est autre qu'un dépassement de soi. J'ai aimé accompagné Harold à travers les paysages anglais, eu envie de le soutenir quand le moral était bas. Harold est un personnage tendre auquel on s'attache dès les premières pages. La lettre qui allait changer le destin d'Harol Fry arriva le mardi... fût une bonne lecture.