Comme vous l'aurez compris, notre héros, Harold Fry, reçoit une lettre un mardi et cette lettre va changer sa vie. Eh bien voilà, vous savez déjà tout de l'histoire, vous pouvez dire merci à la traduction française !
Évidemment, j'exagère un peu. Vous connaissez le prénom d'Harold mais ne savez encore rien de lui. Avec le titre, vous ne pouvez pas deviner qu'il s'agit d'un retraité qui s'emmerde royalement dans sa vie bien rangée bien réglée, aux côtés de sa femme avec laquelle il n'a pas eu une vraie conversation - et par là, j'entends autre chose que "Passe-moi la marmelade" - depuis plusieurs années.
Vous ne savez pas non plus qui est l'expéditeur de cette fameuse lettre ni pourquoi elle va changer sa vie.
L'expéditeur est une expéditrice du nom de Queenie, une ancienne collègue d'Harold, qui lui apprend par ce courrier qu'elle est atteinte d'un cancer incurable. Harold est chamboulé par cette nouvelle ; il voudrait faire quelque chose pour Queenie, quelque chose qui aurait plus de sens qu'un simple de retour de courrier pour dire qu'il en est désolé. C'est ainsi que, en chemin vers la boîte aux lettres, il décide de poursuivre sa route jusqu'à une autre boîte aux lettres pour finalement partir retrouver Queenie à l'hôpital dans lequel elle se trouve, à plus de 800 kilomètres de là. A pied, bien sûr, parce qu'Harold, il veut croire en la vie, il veut croire qu'il peut la sauver par un pèlerinage. le voilà donc sur les routes, sans téléphone, sans équipement, pas même avec une bonne paire de chaussures. Et si sa femme ne le comprend pas, c'est dommage, mais ça ne l'empêchera pas de mener son projet à bien.
Tout au long de sa route, Harold va croiser des gens qui s'intéresseront bien évidemment à son histoire - c'est qu'un retraité qui trace la route seul, ça attire un peu l'attention. Tous se posent la même question que nous : cette Queenie, serait-ce un ancien amour ? Une liaison hors mariage qu'il n'a jamais su oublier ? La raison de l'effritement de son couple ? Eh bien que nenni, Harold n'aura de cesse de le répéter ; entre Queenie et lui, il ne s'est jamais rien passé d'autres que de longues discussions dans la voiture, tous deux étant représentants de commerce.
C'est donc au nom de l'amitié qu'Harold s'est lancé ce challenge. C'est beau, c'est vraiment plein de bon sentiment tout ça. Un peu trop d'ailleurs. Tout dans La lettre est enrobé dans une sacrée couche de guimauve. Un périple pareil, long de deux mois, ça n'est pas qu'une suite de beaux jours. Et pourtant, on n'assistera pas à une grosse baisse de motivation, à un pétage de câble ou une quelconque crise où il hurlerait sur tout le monde - et pourtant, Dieu sait qu'il aurait eu ses raisons.
Ce pèlerinage de 87 jours pour Harold Fry n'aura duré que quatre jours pour moi et pourtant, ces quatre jours me semblèrent une éternité. Je me suis ennuyée bien trop souvent et si j'ai tenu jusqu'au bout, c'est uniquement pour être sûre de ne rien rater (spoiler, il n'y avait rien à rater). Toi, lecteur qui hésite encore, je te conseille de passer ton chemin et de te jeter sur un autre livre.
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