Le cahier bleu : Après la pluie

Je n'ai toujours pas compris le descriptif du quatrième de couverture : "Cette intégrale reprend les deux premiers volumes d'une trilogie..." Quel est donc ce troisième album non répertorié ? Mystère... du reste, le texte du dossier est plus dithyrambique qu'instructif.

"Ceci est un livre qui contient deux livres qui contiennent une oeuvre." (128)

Les accros collectionneurs apprécieront, la lectrice de passage n'a pas envie d'être admise au club. C'est dommage parce qu'il y aurait des appréciations intéressantes à piocher (l'influence de Hopper, le découpage des images) mais les grands mots - chef d'oeuvre, pure contemporanéité, incroyable délicatesse - découragent.

Ce n'est pas moi qui aurait refusé une invitation pour une exposition d'Edward Weston ! le clin d'oeil m'a plu. le "cahier bleu" dégage un mystère et un goût d'inachevé qui reste en bouche. J'ai aimé les pistes à retrouver, les indices à aller chercher en arrière - de la page 56 à la page 30, de la page 42 à la page 15.

"Après la pluie", au symbolisme plus poussé sous de faux airs de polar, m'a beaucoup moins interpellée. Une certaine froideur de scénario servant un ésotérisme que je n'ai pas tout à fait décrypté a amoindri le plaisir né de la rencontre avec les personnages.

Du rythme, de beaux cadres, des femmes belles et singulières, des sentiments subtils, des histoires où l'essentiel est aussi hors champs. Et où tout est léger, même le chagrin, même le tragique.