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Le sujet est grave. Je pense sincèrement que la BD peut également traiter de sujet difficile et donc moins "léger" que ce que l'on a l'habitude de lire généralement. En règle générale, la BD est faite pour divertir. Ici, on a l'impression que c'est pour expier un mauvais souvenir du passé qui a rongé son auteur subitement à l'âge adulte bien des années plus tard après les faits délictueux.

Le problème dans cette BD autobiographique c'est que l'on ressent non seulement un réel malaise dans la lecture mais on perçoit véritablement la haine de l'auteur comme un effet auto-destructeur sans espoir. Bien que je comprenne les sentiments de l'auteur et son regard acerbe sur le monde après un tel drame , je m'interroge sur cette démarche sans trop vouloir polémiquer. Après tout, cela regarde son intimité. Oui, mais nous "lecteurs"? Je crois qu'au delà du sujet abordé, c'est la trahison d'un ami qui nous émeut le plus. Ce sujet étant plus vaste, on peut se sentir concerné.

Une BD sans concession auquel il faut laisser le temps d'infuser ou une BD qui cherche à justifier son existence mais ne parvient qu'à prouver sa désuétude? Enfin, l'émotion peut-être recherchée n'a pas eu lieu (comme dans les oeuvres de Tanaguchi où je dois chercher à chaque fois un mouchoir). J'ai été un peu déçu car en lieu et place de l'émotion, j'ai éprouvé un certain malaise pas très salutaire. Pour autant, quelques années après, les scandales de pédophilie au sein de l'Eglise catholique vont mettre cet ouvrage au sein de l'actualité. Bref, on se rend compte que ce n'était pas si anodin.

Le dessin académique à tout crin ne me plaît guère (c'est général à tous ces dessinateurs de l'Ecole "simpliste" dans la lignée de Larcenet). Les traits sont également trop gras. Cependant, ils traduisent assez correctement l'ensemble du propos d'autant que je trouve le découpage assez réussi ce qui rend la lecture agréable.

"Pourquoi j'ai tué Pierre" est le récit autobiographique d'une manipulation, d'une enfance trahie et des conséquences d'un tel traumatisme racontées avec gravité et pudeur. Un ouvrage qui se veut choc! Un ouvrage que j'avais mal jugé. Sans doute me fallait 'il digérer et avoir un certain recul.

Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Livre thérapeutique d'Olivier Ka, qui par ce biais et avec l'aide de son ami Alfred a pu exorciser le monstre en lui, l'alien qui s'est insinué en lui lors d'une nuit traumatisante à l'âge de 12 ans, et qui en devenant adulte l'a rendu profondément mal dans sa peau.
Description simple du mécanisme de l'abus sexuel sur mineur et de la névrose qui s'en suit, jouant sur un savant mélange de confiance envers la parole et les actes des adultes, de culpabilité, de secret, de dégout. le dessin naïf d'Alfred et les aplats de couleur vives puis noires d'Henri Meunier font que l'on s'identifie aisément aux souvenirs aux pensées d'Olivier.
Une émouvante démonstration de résilience, fort courageuse car elle passe par l'exposition au grand public d'une partie de sa vie et de son intimité, jusqu'au final scotchant où on s'arrête de respirer en même temps que les auteurs. Merci de votre confiance, Olivier Ka.
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BD dont le thème est la pédophilie ou plutôt des répercussions qu'un acte pédophile peut avoir sur la vie postérieure de la victime. Etant gauchère visuelle, j'ai quelques problèmes à entrer dans les dessins des BD en général, cela me rebute un peu. Mais j'ai apprécié le contraste existant entre la victime minuscule et son bourreau grand, imposant lors de l'acte et celui, plusieurs années plus tard entre ce bourreau devenu minuscule face à sa victime devenue adulte et plus grande que lui.
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Olivier a grandi entre des parents bohèmes, tendance libertaire et « baignades à poil dans la nature », et des grands-parents plus traditionnels qui tiennent à ce qu'il reçoive un minimum d'éducation religieuse. Quand ils rencontrent Pierre, un curé anticonformiste, tout le monde l'adopte. Olivier aussi, il va l'idolâtrer même, le suivre en colonie de vacances plusieurs années, jusqu'au jour où Pierre va lui demander des faveurs déshabillées…

Cette histoire, on se la prend véritablement en pleine face. Même si l'on connaît le sujet de cette BD, on se laisse avoir par cette fausse légèreté de départ et on se fait avoir, comme cet ado finalement qui se retrouve face au mur, empêtré dans un mélange de pensées confuses et un profond sentiment de trahison. Une confiance solide qui s'envole subitement et violemment pour laisser place à l'incompréhension totale. La culpabilité, insidieuse et de plus en plus lourde à (sup)porter, le malaise que le temps transforme en rage noire, où il n'y alors plus d'autre issue que de tuer Pierre, plusieurs fois s'il le faut.

On découvre le narrateur à différents âges de la vie, de 7 à 35 ans, âge où il réalise et surtout admet que ce qui semblait insignifiant est devenu invivable et insupportable. Olivier Ka privilégie les mots tranchants, ceux qui claquent, pour ce récit autobiographique qui vient du fin fond des tripes.
L'heure pour l'auteur de faire le point sur un événement tragique de sa vie, accompagné dans cette démarche par son ami illustrateur Alfred (le même qui avait adapté de façon remarquable le roman de Guillaume Guéraud Je mourrai pas gibier), qui maîtrise l'art de transmettre une atmosphère à la fois réaliste et pudique.

Le thème de la pédophilie de façon originale et très marquante, la retenue évidente dans la transmission de cette histoire si personnelle, la confusion des sentiments, l'amertume, la révolte et la colère, et enfin le pouvoir libérateur du travail sur soi et de l'écriture. Très fort !

A lire absolument.
Lien : http://casentlebook.fr/pourq..
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Je découvre cet album après avoir lu plusieurs romans d'Olivier Ka... Dès le début j'ai aimé le dessin et j'ai surtout retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume sensible d'Olivier Ka. Et puis, et puis le noeuds dans me ventre ne m'a pas lâché.
On découvre petit à petit l'histoire d'Olivier à 6 ans vacances chez ses grands parents, à 7 avec ses parents. ...à chaque fois rythmée par cette question : pourquoi j'ai tué Pierre? Ce Pierre qu'on ne voit pas au départ et qui arrive au bout de quelques pages. Il m'a tout de suite mis mal à l'aise ce personnage, trop gentil, trop. ..je ne sais pas trop quoi mais il m'a noué le ventre. On découvre la confiance qu'il établit avec Olivier au fil des années puis l'horreur et ensuite le cheminement d'olivier pour réussir à tout évacuer. À la fin de ma lecture je me suis rendue compte que comme Alfred je serrais les dents et les poings.
Un bel album, dérangeant , une écriture très forte, dérangeante aussi, un dessin qui sert très bien l'histoire, le sujet de la pédophilie, de l'agression sexuelle et de la reconstruction est abordé avec force. Âmes sensibles s'abstenir.
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Avec beaucoup de pudeur et de retenue, Alfred et Olivier Ka racontent comment, l'acte pédophile prend corps à travers les yeux d'un enfant. Une histoire pudique, habilement mise en image et en mots. Un parcours douloureux vers l'acceptation et la reconstruction, récit autobiographique d'une terrible manipulation. Un pas vers la guérison grâce au dessin et aux rencontres qui changent une vie. Un album terrible et fort, qui évoque, avec constance et gravité, la pédophilie et rend compte, avec pudeur et sensibilité, de ses conséquences. Un album support des plus intéressant pour expliquer aux plus petits comment se protéger.
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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L'auteur revient sur une terrible expérience dans un album que l'on peut qualifié de marquant et magistral. Une illustration directe, tendue, respectueuse, pour un sujet dérangeant, violente, noire. C'est un récit sans fard, écrit avec force et clairvoyance... Un portrait saisissant où la bonté n'est toujours qu'apparente. Une terrible prise de conscience s'empare du lecteur. Ces pages suggestives et infiniment sensibles deviennent autant de moments d'exutoire profond et de vérité universelle mêlées. Rappel de démons qui agissent dans l'ombre. Preuve de courage pour ne pas oublier un tel passé.
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C'est une lecture de santé publique.
Olivier est un garçon de 7 ans et à chaque étape de sa vie, il revient sur un contexte, une sensibilité, une éducation, une forme de vie qui nous explique pourquoi il a tué Pierre. Cette bande-dessinée est à lire absolument même par des lecteurs pré-adolescents, accompagnés de leurs parents. le crime n'est pas celui que l'on croit, ou presque.
Olivier est élevé par ses parents et, pendant les vacances, va chez ses grands-parents. Il nous conte ses vacances, entre baba-cool attitude des premiers, religiosité des seconds et colonies. Il nous parle de l'avant, du pendant et de l'après... parce qu'il est question d'attouchement, de pédophilie.
Ce geste, cette infamie, cet acte émis par une personne de confiance. (...)
C'est de tout ce qui fait une proximité, une sensualité, une éducation sexuelle dont il est question dans ce livre. (...)
La religion a aussi une place ici. Comme ordre établi, comme garant d'une moralité. (...)
Et puis il y a l'acte, pas explicité, pas accepté (et pas acceptable). Et c'est aussi la culpabilité de la victime qui choque, qui interpelle... un malaise qui se lit à tous les âges, le poids des traditions, des éducations, de l'affectif, cette non-trahison des sentiments.

et encore plus en suivant le lien
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Olivier, élevé dans une ambiance baba cool, est sans histoire et peu farouche. A 12 ans, il part en colonie de vacances avec un ami de la famille, Pierre, qui est curé. Une nuit, Pierre lui demande "de toucher son corps". le souvenir de cette nuit sera indélébile dans l'histoire d'Olivier. Récit autobiographique.
Prix du public 2007 au Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême.
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Ah, je sentais le rebondissement venir, et je luttais contre, oh non, pourvu que ça ne soit pas ça. Et si. Brrr...
J'ai aimé sinon les dessins, le traitement des couleurs, le découpage des séquences. Quel bon duo d'auteurs !
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