Un livre difficile à appréhender par sa construction narrative. Je l'ai lu, relu. Je l'ai ensuite picoré pour mieux comprendre la chronologie de l'histoire. Car l'auteur fait sans cesse des allers et retours dans l'histoire de cette famille de juifs allemands ayant fui leur pays avant la montée du nazisme en 1936. Trois générations dans ce court roman. Trois lieux aussi : Freuderburg, Lyon, Israël.
Ce texte ce sont des fragments. Fragments de vies fracassées. Douleur de l'exil, douleur des camps, douleur de cette vie qui a laissé des traces…
Largement autobiographique, même si la couverture porte la mention roman (« je suis F. Khan la fille de Ruth et René), ce roman retrace l'histoire de cette famille qui se sentait allemande et qui a été ballotté par l'histoire. Cherchant à reconstruire leur vie avec rage, courage et espoir…
Les courts chapitres, dans un désordre troublant, nous entraînent à la suite de cette famille. Ils sont entrecoupés de poèmes
Derrière les barbelés
tristes visages hallucinés
pendant, après
toujours.
De nombreuses anecdotes –plus légères- émaillent ce livre, emplis d'émotion. Car le sujet est lourd, la mort est présente, la folie n'est pas loin. Est-ce pour cette raison que l'auteur n'emploie jamais le je. Elle écrit l'enfant, sa fille, son frère….Et souvent on se demande quel frère ? L'enfant de la mère, de la grand-mère ? Dommage cela complique la lecture.
130 pages ce n'était peut-être pas assez pour dire tout ce que l'auteur voulait dire. Mais ses phrases font souvent mouches car l'écriture est puissante par son évocation.
Ruth tuée par la barbarie
Où est l'homme ?
Le titre (étrange) n'est pas celui noté par Babélio, mais
Au creux LES oubliés, même s'il reste énigmatique il a une autre résonance.
Une découverte, grâce à masse critique. Merci à Babélio et aux éditions Naïve.