Citations sur Pensées en chemin : Ma France des Ardennes au Pays Basque (49)
Le combat n’est pas égal, notre filière bois tend de plus en plus à se limiter à la sylviculture et à l’exploitation de la matière première, les industries de transformation sont chez nous dévastées. Que voulez-vous, ce sont les affaires au temps d’une mondialisation que ceux qui n’en souffrent pas prétendent heureuse.
Ma grande angoisse ne touche pas tant à la vitesses qu'à l'utilisation qui en est faite pour soumettre les esprits à un flux continu de sollicitations, d'informations, d'alertes auxquelles il est important de réagir dans l'instant, de sorte qu'il n'y a plus le temps nécessaire au déploiement de la pensée.
Vivre ces instants, les ressentir, parvenir à être en résonance émotionnelle avec ses perceptions, m'amène logiquement à me demander si c'est cela, être heureux.
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J'imagine une toute belle jeune femme allongée sur la ligne de l'horizon, la silhouette de sa fière poitrine encore adolescente se dessine dans un maelström de lumière engagée dans un rude combat contre les ténèbres, avec des giclées de rouge orangé dans des volutes sombres qui empruntent toute la gamme des bleus, violets et mauves, quelques éclats plus clairs de jaune et des franges vertes. Cet instantané vaut toutes les descriptions littéraires de ce que j'entends par l'émotion engendrée par la beauté et la joie qui en découle.
p 165
Les attaques contre la chasse, les critiques contre ses pratiques agricoles confirment pour cette population que la société moderne a le dessein de détruire les valeurs auxquelles elle est attachée.
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Tous témoignent d'une intolérance exacerbée aux incivilités, mot plus justes que celui d'insécurité peu visible à la campagne et dans les petites cités.
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Au total, si labourage et pâturage ont été les mamelles de la France, les mamelles et les bûches ont été celles du Morvan.
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Là réside aussi un objectif de mon chemin. Convaincre qu'il n'est pas de mot d'ordre plus essentiel que celui de LA FRANCE BELLE, par ses valeurs ancestrales et ce qu'elle continue d'être, par ceux qui l'habitent et la façonnent, par leur travail et leurs réalisations, parfois leur générosité. De cette France belle, il faut savoir être fier.
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Tel m'apparut bientôt être le sens profond de mon périple : inscrire dans le chemin d'une existence ce trajet particulier qui veut être une phrase poétique, c'est à dire un énoncé dont le but principal est de faire ressortir tout ce qui dans le monde peut engendrer une émotion esthétique.
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D'ailleurs, la notion de "fuite" a toujours été étrangère à mon projet, qui s'apparente plutôt à une continuité, fidélité à un rêve ancien et moyen de renouer mon lien organique, momentanément interrompu, avec les espaces et les paysages.
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