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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux nouvelles :
Romanée-Conti 1935.
Première ligne du roman : « Un dimanche d'hiver, tard dans l'après-midi, deux hommes étaient assis face à face dans le restaurant d'un gratte-ciel d'acier et de verre. »
Gros plan sur deux amis japonais qui subliment ce grand vin considéré comme l'un des plus prestigieux domaines viticoles du monde et qu'ils vont savourer en dialoguant. L'écrivain se souvient de son séjour à Paris et de sa rencontre avec une femme. Un texte autour du vin qui met en valeur les cinq sens.

Le monstre et les cure-dents :
Lu il y a trois semaines et déjà presque oublié. Guerre du Vietnam : fascination d'un homme pour un général.
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Avec ce petit livre, les très belles éditions Philippe Picquier nous livrent deux nouvelles de Takeshi Kaikô très différentes l'une de l'autre mais avec comme point commun la mémoire et ses méandres.

Dans la première, celle qui donne le titre au livre, nous sommes assis à la table de l'entrepreneur et du romancier. Les deux hommes se retrouvent dans un restaurant et s'apprêtent à boire deux bouteilles de vin, dont un Romanée-Conti 1935. La première partie est un voyage dans le monde viticole et notamment en lien avec ce grand vin. C'est assez poétique par moment. Puis le romancier, par l'entremise de ses papilles va être replongé dans ses lointains souvenirs, lorsqu'il vivait à Paris. Nous allons le suivre dans sa vie parisienne décousue et notamment ses souvenirs d'une femme qu'il croisa à l'époque.

La seconde nouvelle, le monstre et les cure-dents, se déroule pendant la guerre du Vietnam. L'histoire tourne autour du souvenir également, quelqu'un se souvient d'un général féroce qu'il croisa à plusieurs reprises avec des sentiments différents. Dans cette seconde nouvelle, on ressent la tension et la peur du personnage principal face à cet homme effrayant B.

J'ai aimé ce petit ouvrage trouvé à la Librairie Les Nouveautés dans le 10è arrondissement de Paris.

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Voici deux nouvelles d'un auteur japonais globe-trotter dont la curiosité pour les pays étrangers et d'autres cultures se retrouve aisément dans l'écriture. Kaikô Takeshi fut romancier, essayiste, critique littéraire, et même correspondant de guerre pour un fameux journal japonais. Les deux nouvelles présentées ici nous emmènent respectivement en France et au Vietnam.

« Romanée-Conti 1935 » débute un après-midi d'hiver dans le restaurant d'un gratte-ciel d'acier et de verre à Tokyo. Deux amis quarantenaires, l'un administrateur d'entreprise, l'autre romancier, s'apprêtent à déguster deux bouteilles exceptionnelles de Bourgogne Romanée-Conti, dont l'une est millésimée 1935. Au cours de cette dégustation presque cérémonielle alterneront considérations oenologiques d'une grande élégance et souvenirs personnels, comme remontés depuis les tréfonds de la mémoire grâce à ce vin aux effets de madeleine de Proust. le romancier se remémorera ainsi l'époque où il logeait dans Le Quartier latin à Paris, sa rencontre avec une femme dénommée Gunvor, la sensualité partagée… Lui et son ami boiront le vin et les souvenirs jusqu'à la lie.

« le Monstre et les cure-dents » se déroule au Vietnam, durant la Guerre des dix mille jours comme l'appellent les Vietnamiens. le narrateur est un journaliste qui croise à trois reprises le général B., un personnage aussi atypique qu'effrayant. Cet homme, dont le physique monstrueux évoque un croisement entre le vautour et la grenouille, est toujours accompagné de gardes du corps. C'est un personnage haut placé de la police secrète chargée de l'organisation militaire dans le secteur Saïgon/Gia-dinh. Un homme influent et sans pitié, que tout le monde craint ou respecte. le narrateur va éprouver pour cet homme une fascination persistante, que le destin ne tardera pas à combler de la plus étrange des façons.

J'ai apprécié ces deux nouvelles au style impeccable, jouant d'une belle sensibilité poétique pour la première, et d'une acuité un peu cynique pour la seconde. L'une et l'autre évoquent le passage du temps et l'émoi du présent, ce qui s'écoule et ce qui se dégrade.
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Ce court recueil de 105 pages, comprend deux nouvelles aux arômes vraiment différents. L'une et l'autre sont excellentes.
Romanée-Conti 1935 :
En 1972, en fin d'après midi, un romancier et un entrepreneur se sont réunis dans le restaurant d'un gratte-ciel pour déguster deux grands crus de Bourgogne. Un La Tâche 1966 et un Romanée-Conti 1935. Ils se préparent à partager un moment de grâce inoubliable, prennent moult précautions tout en devisant d'Histoire, de voyages en Bourgogne, de bonne chère, ou d'ivresse. le vin le plus jeune les éblouit et le plus ancien, le plus prestigieux les déçoit : " une momie de vin". Mais alors que la nuit tombe et que la mélancolie s'installe dans " un désert de néons", surgit de la mémoire du romancier l'image d'un amour de jeunesse qu'il avait oublié. Grâce au vieux vin ressuscité, il peut revivre des moments d'une sensualité solaire.
Le Monstre et les cure-dents :
Le narrateur évoque une étrange anecdote qui s'est déroulée à Saïgon pendant la guerre du Vietnam. Il se trouve dans un bar à soldats bruyant et moite. Il boit un Pernod en regardant, avec une certaine lassitude, les soldats américains et les entraineuses vietnamiennes s'activer, dans une salle de plus en plus surchauffée. Quand soudainement un homme entre. Il est flanqué de quatre gardes du corps. le général B. Un homme extrêmement laid. Il commande un Pernod. le serveur est pétrifié. La salle est plongée dans le silence. Curieusement la gestuelle du général est élégante et délicate. le narrateur est fasciné. Il va se renseigner sur cet homme à la réputation terrifiante, le croiser plusieurs fois et un jour enfin, le rencontrer...

A déguster de préférence séparément.





























































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Ce livre est constitué de deux nouvelles, "Romanée-Conti 1935", qui lui donne son titre, et "Le Monstre et les cure-dents". Deux nouvelles totalement différentes, et le choc est grand quand on passe de la première à la seconde !
"Romanée-Conti" célèbre le vin bien sûr et plus il est vieux, plus il est propice à la remontée douce-amère des souvenirs. Les deux amis qui le dégustent ensemble en 1972 remontent le temps avec lui. Et de l'écriture brillante, précise, naît une atmosphère mélancolique, envoûtante, rêveuse...
Aussi, il convient de laisser passer un peu de temps avant d'aborder le "Monstre". D'un gratte-ciel somptueux de Tokyo, que l'on imagine climatisé, le lecteur est transporté brutalement dans la moiteur étouffante de Saïgon, où règne le Monstre, nommé tout simplement le Béria de Saïgon. Précisons que l'action se passe au moment de la guerre du Vietnam, et que l'atmosphère n'est pas tendre !
Personnellement, j'ai apprécié cette nouvelle, déroutante, déstabilisante, d'une absurdité quasi kafkaïenne. Car le mot de la fin, dérisoire, est tout bonnement traumatisant.
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Dans les années 70, au Japon
Deux hommes, deux amis que des modes de vie séparent, se retrouvent pour déguster 2 très bonnes bouteilles de vin dont une de Romanée-Conti 1935.
A travers cette dégustation, l'un des deux va partir dans ses souvenirs et évoquer la rencontre très sensuelle qu'il avait faite à Paris, quelques années auparavant.
Un court roman tout en volupté
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Le plus beau des livres sur le vin ? En tous cas et sans jeux de mots, ici, la « cérémonie » du vin n'est pas un vain mot. Il n'y a peut-être qu'un écrivain japonais qui puisse ainsi chanter le vin et dépasser le vocabulaire souvent imaginativement compassé de l'oenologie.
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1972. Deux amis japonais se retrouvent un dimanche d'hiver, dans un restaurant de Tokyo, autour du plaisir de boire deux bouteilles de bourgogne, dont une de Romanée-Conti 1935. L'un d'eux est écrivain. de ce cérémonial à deux surgissent, inattendus, les souvenirs de chacun, avec pour l'écrivain un voyage à Paris, les yeux et la silhouette d'une femme disparue qui renaît dans la lie du vieux vin. La parenthèse d'une bouteille, plus grande qu'il n'y paraît.

« Aussi violenté, dépossédé, ravagé, affaibli que fût ce vin, il parvenait encore à susciter l'image d'une femme. Depuis toutes ces années et jusqu'à la rencontre avec cette bouteille, il lui était arrivé de se souvenir de Gunvor, mais ce n'était qu'un amas de fragments, la lueur du squelette dansant dans les ténèbres, le giclement du jus de l'orange, les cheveux masquant les yeux et le nez dans un visage qui rit. Jamais il n'aurait imagine qu'elle puisse surgir tout entière de cette bouteille. Il n'en restait qu'à peine. Il lui fallait faire rouler chacune des gouttes entre ses dents. »

« Romanée-Conti 1935 », nouvelle de 1973 est suivi dans ce recueil, traduit en français en 1993, par un autre très beau texte de 1979, « le monstre et les cure-dents ».

Dans une ambiance électrique, de tension et d'épuisement de la guerre du Vietnam, le narrateur japonais échoué à Saigon cherche à déchiffrer l'énigme froide de B., général de l'armée de l'air pro-américain qu'il croise à plusieurs reprises, personnage cruel et incorruptible, homme immensément laid et si mélancolique. L'envers d'un monstre.
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Une première nouvelle vraiment excellente, des descriptions incroyables et un grand plaisir de lecture, même si l'on n'est pas forcément amateur de vin. Dommage que la seconde nouvelle ne soit pas aussi mémorable !
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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