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EAN : 9782877302739
105 pages
Editions Philippe Picquier (19/05/1998)
3.4/5   48 notes
Résumé :
A Tôkyô, un dimanche après-midi, deux hommes absorbés dans la dégustation cérémonieuse d'une vieille bouteille de bourgogne Romanée-Conti 1935, usant de gorgées comme de ponctuations, poursuivent jusqu'à la lie le long texte désordonné de leurs souvenirs au fond d'une bouteille, ou bien la saveur d'un amour endormi. Par un des plus grands écrivains japonais contemporains.
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Deux courtes nouvelles, la première donnant son titre au livre, surclassant largement la seconde.

Dans Romanée-Conti 1935, deux japonais dégustent, en 1972, deux bouteilles de ce bourgogne prestigieux, dont une de la parcelle La Tache, la première âgée de 37 ans, la deuxième de six ans seulement.

Un grand cérémonial pour savourer convenablement ces crus d'exception, ils sont installés dans un luxueux gratte-ciel de Tokyo et non dans "le plus sordide bouge" baudelairien. Ils verront, comme le poète "l'or de sa vapeur rouge" à mesure de leur imprégnation des saveurs de ce vin. Quelle est la meilleure bouteille? Il faut lire cette nouvelle pour le découvrir et adapter en conséquence si besoin la conservation de ses propres flacons.

L'auteur ajoute le récit d'une autre dégustation dans les vieilles Halles de Paris, sur du boudin noir et de la purée, plat rustique, mais le narrateur était ébloui par "les prunelles cendrées" de sa compagne de l'instant et il était en attente de déguster très vite d'autres rondeurs et sucs que ceux d'un bon cru. Ce bref épisode érotique s'insère parfaitement dans ce contexte oeonologique et j'aurais accordé volontiers 5 étoiles à ce récit, n'eût été la lecture de la seconde nouvelle, dont la signification absurde, ou son absence, m'a complètement échappé.
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Deux nouvelles :
Romanée-Conti 1935.
Première ligne du roman : « Un dimanche d'hiver, tard dans l'après-midi, deux hommes étaient assis face à face dans le restaurant d'un gratte-ciel d'acier et de verre. »
Gros plan sur deux amis japonais qui subliment ce grand vin considéré comme l'un des plus prestigieux domaines viticoles du monde et qu'ils vont savourer en dialoguant. L'écrivain se souvient de son séjour à Paris et de sa rencontre avec une femme. Un texte autour du vin qui met en valeur les cinq sens.

Le monstre et les cure-dents :
Lu il y a trois semaines et déjà presque oublié. Guerre du Vietnam : fascination d'un homme pour un général.
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Voici deux nouvelles d'un auteur japonais globe-trotter dont la curiosité pour les pays étrangers et d'autres cultures se retrouve aisément dans l'écriture. Kaikô Takeshi fut romancier, essayiste, critique littéraire, et même correspondant de guerre pour un fameux journal japonais. Les deux nouvelles présentées ici nous emmènent respectivement en France et au Vietnam.

« Romanée-Conti 1935 » débute un après-midi d'hiver dans le restaurant d'un gratte-ciel d'acier et de verre à Tokyo. Deux amis quarantenaires, l'un administrateur d'entreprise, l'autre romancier, s'apprêtent à déguster deux bouteilles exceptionnelles de Bourgogne Romanée-Conti, dont l'une est millésimée 1935. Au cours de cette dégustation presque cérémonielle alterneront considérations oenologiques d'une grande élégance et souvenirs personnels, comme remontés depuis les tréfonds de la mémoire grâce à ce vin aux effets de madeleine de Proust. le romancier se remémorera ainsi l'époque où il logeait dans Le Quartier latin à Paris, sa rencontre avec une femme dénommée Gunvor, la sensualité partagée… Lui et son ami boiront le vin et les souvenirs jusqu'à la lie.

« le Monstre et les cure-dents » se déroule au Vietnam, durant la Guerre des dix mille jours comme l'appellent les Vietnamiens. le narrateur est un journaliste qui croise à trois reprises le général B., un personnage aussi atypique qu'effrayant. Cet homme, dont le physique monstrueux évoque un croisement entre le vautour et la grenouille, est toujours accompagné de gardes du corps. C'est un personnage haut placé de la police secrète chargée de l'organisation militaire dans le secteur Saïgon/Gia-dinh. Un homme influent et sans pitié, que tout le monde craint ou respecte. le narrateur va éprouver pour cet homme une fascination persistante, que le destin ne tardera pas à combler de la plus étrange des façons.

J'ai apprécié ces deux nouvelles au style impeccable, jouant d'une belle sensibilité poétique pour la première, et d'une acuité un peu cynique pour la seconde. L'une et l'autre évoquent le passage du temps et l'émoi du présent, ce qui s'écoule et ce qui se dégrade.
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Ce court recueil de 105 pages, comprend deux nouvelles aux arômes vraiment différents. L'une et l'autre sont excellentes.
Romanée-Conti 1935 :
En 1972, en fin d'après midi, un romancier et un entrepreneur se sont réunis dans le restaurant d'un gratte-ciel pour déguster deux grands crus de Bourgogne. Un La Tâche 1966 et un Romanée-Conti 1935. Ils se préparent à partager un moment de grâce inoubliable, prennent moult précautions tout en devisant d'Histoire, de voyages en Bourgogne, de bonne chère, ou d'ivresse. le vin le plus jeune les éblouit et le plus ancien, le plus prestigieux les déçoit : " une momie de vin". Mais alors que la nuit tombe et que la mélancolie s'installe dans " un désert de néons", surgit de la mémoire du romancier l'image d'un amour de jeunesse qu'il avait oublié. Grâce au vieux vin ressuscité, il peut revivre des moments d'une sensualité solaire.
Le Monstre et les cure-dents :
Le narrateur évoque une étrange anecdote qui s'est déroulée à Saïgon pendant la guerre du Vietnam. Il se trouve dans un bar à soldats bruyant et moite. Il boit un Pernod en regardant, avec une certaine lassitude, les soldats américains et les entraineuses vietnamiennes s'activer, dans une salle de plus en plus surchauffée. Quand soudainement un homme entre. Il est flanqué de quatre gardes du corps. le général B. Un homme extrêmement laid. Il commande un Pernod. le serveur est pétrifié. La salle est plongée dans le silence. Curieusement la gestuelle du général est élégante et délicate. le narrateur est fasciné. Il va se renseigner sur cet homme à la réputation terrifiante, le croiser plusieurs fois et un jour enfin, le rencontrer...

A déguster de préférence séparément.





























































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Avec ce petit livre, les très belles éditions Philippe Picquier nous livrent deux nouvelles de Takeshi Kaikô très différentes l'une de l'autre mais avec comme point commun la mémoire et ses méandres.

Dans la première, celle qui donne le titre au livre, nous sommes assis à la table de l'entrepreneur et du romancier. Les deux hommes se retrouvent dans un restaurant et s'apprêtent à boire deux bouteilles de vin, dont un Romanée-Conti 1935. La première partie est un voyage dans le monde viticole et notamment en lien avec ce grand vin. C'est assez poétique par moment. Puis le romancier, par l'entremise de ses papilles va être replongé dans ses lointains souvenirs, lorsqu'il vivait à Paris. Nous allons le suivre dans sa vie parisienne décousue et notamment ses souvenirs d'une femme qu'il croisa à l'époque.

La seconde nouvelle, le monstre et les cure-dents, se déroule pendant la guerre du Vietnam. L'histoire tourne autour du souvenir également, quelqu'un se souvient d'un général féroce qu'il croisa à plusieurs reprises avec des sentiments différents. Dans cette seconde nouvelle, on ressent la tension et la peur du personnage principal face à cet homme effrayant B.

J'ai aimé ce petit ouvrage trouvé à la Librairie Les Nouveautés dans le 10è arrondissement de Paris.

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Elle choisit du melon avec du jambon de pays, lui, du boudin noir. Un boyau rempli de sang de porc, cuit à la vapeur, et servi avec de la purée de pommes de terre. Lorsque la lame de couteau l’incisait, se déversaient dans l’assiette blanche en dégageant une odeur chaude, particulière, divers éléments d’un brun presque noir, que l’on mangeait mélangés à un peu de purée. Il croyait se souvenir qu’ils avaient également bu un Graves dont il avait oublié l’année. Elle mangeait en silence, mais avec appétit, elle savait aussi apprécier le vin, et elle souriait parfois en lui jetant un regard à l’oblique par-delà le verre. Bientôt, sous l’effet du vin, un éclat couleur de rose se répandit lentement sur ses joues blafardes. Ses prunelles d’un bleu cendré étaient paisibles quand elle souriait, mais lorsqu’elle reprenait une expression ordinaire, le romancier, habitué à déchiffrer des prunelles noires, éprouvait une certaine angoisse.
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- J’ai beaucoup bu durant ce voyage. C’est la première fois que je bois autant. Du bordeaux comme du bourgogne. S’agissant de bourgogne, en Côte d’or, tous les crus, Vougeot, Nuits-Saint-Georges, Gevrey-Chambertin… Et chaque fois, je m’arrangeais pour visiter les caves. Je buvais, dès que la griserie était passée je buvais à nouveau, si bien que j’étais dans un nuage dès le matin. J’avais le cerveau imbibé de vin ! Mais comme c’était toujours des crus d’exception, jamais l’ivresse n’a été pénible. Si le vin est bon, on peut boire et manger sans en souffrir. Bien au contraire, on éprouverait une sensation de légèreté. C’est ce que j’ai compris.
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Quant à la Romanée-Conti… Là aussi, j’ai visité le domaine de fond en comble et je n’ai pas été déçu. Le vignoble, les caves aussi. Il n’y a pas une machine. Dans la pénombre, un bonhomme, tout seul, en train de boucher les bouteilles. C’est tout. Coller les étiquettes est la tâche des femmes, mais elles aussi ne sont que deux. Elles sont assises face à face à l’extérieur des caves et travaillent sans bruit. La manufacture primitive. A l’état pur. Le travail manuel, sans mélange. Je dois dire que c’était émouvant. Une vision idyllique. C’est sans doute le cas de dire : Que c’est bon, nom de nom !
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Lorsque passant la main dans son dos, il eut dégrafé son soutien-gorge, ses seins bombés jusqu'alors comme des proues tressaillirent soudain, se répandirent pour former sur son buste des arcs de cercle moelleux.
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… quand le vin est bon et le repas équilibré, on a beau boire et manger, on n’en souffre pas. Ça n’endort pas, et ça ne soûle pas. […] J’avais l’esprit clair, limpide. C’était donc ça, la sublimation, me suis-je dit. Poussé à l’extrême, l’appétit prend une dimension spirituelle. Une expérience enrichissante.
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