Hiver

Disons-le franchement : depuis le succès de la saga Millénium, tous les éditeurs se livrent une course effrénée pour avoir leur auteur de polar suédois, souvent au détriment de la qualité. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Servi par une traduction épouvantable, comme écrite dans le métro entre Gare de Lyon et Bastille, il reste aussi froid et insipide que la saison qui lui donne son titre. Certes, le personnage de Malin Fors, bourreau de travail et mère célibataire d'une ado qu'elle a parfois bien du mal à comprendre, est plutôt attachant. Mais le parti pris de l'auteur de multiplier les points de vue narratifs, y compris celui du cadavre qui a pour une fois voix au chapitre, est proprement insupportable. Chacun y va de sa petite introspection, d'une page à l'autre, sans qu'on sache bien qui parle et pourquoi. Parfois, l'auteur pousse même le vice jusqu'à entremêler les pensées de Malin Fors et celles du défunt qui la regarde d'en haut, et commente ses moindres faits et gestes sur un ton paternaliste exaspérant. L'intrigue reste assez sommaire, étant donné que, pour une fois, nous n'avons pas affaire à un tueur en série, avec ce que cela comporte de suspense et de rebondissements, mais à un meurtre unique dont la résolution va prendre près de 500 pages. On comprend que l'intérêt du lecteur faiblisse ! Et ce n'est pas peu dire : on a l'impression d'être devant un interminable épisode de Navarro, mais en version suédoise non sous-titrée. Car il y a aussi cette légère difficulté pour le lecteur : tous les personnages ont des noms effroyablement compliqués (et certains se ressemblent, pour ne rien arranger !), ils passent leur temps à parcourir telle ville, telle rue, tel quartier, dont les noms ne nous sont jamais épargnés, comme pour nous vendre un effet de réel à deux sous. Résultat, on a l'impression de lire un catalogue Ikea (sponsor officiel de ce roman, il y est cité au moins vingt fois...), mais sans les images.

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Je déteste quand le meurtrier n'apparaît qu'à la fin du livre. Il ne fait pas partie intégrante de l'intrigue. C'est trop facile comme solution.
Et ce livre est d'une violence psychologique effroyable.
Plus de livre de cet auteur, non, non, non.

Alors que la Suède traverse l'un des hivers les plus froid, un corps est retrouvé nu, pendu à une branche, avec de nombreuses blessures. La thèse du suicide est peu vraisemblable. La victime, dépendante des services sociaux, était souvent chahutée par les jeunes. Des impacts de balles ont également été retrouvés dans les vitres de son appartement. L'homme n'était pas très populaire semble-t-il... Règlement de compte ? Rituel en plein coeur de l'hiver ? Toutes les théories sont permises.

Je ne vais pas conserver un très grand souvenir de ce livre. le début est très lent, et quand je parle de début je sous-entends un très long début puisqu'il faut pratiquement 350 pages pour qu'il commence enfin à se passer des choses intéressantes. le tout est écrit au présent. Si son emploi est bien indiqué sur la fin, participant à l'atmosphère d'urgence et de danger imminent, en revanche sur ces 350 premières pages c'est assez déroutant et rend le tout encore plus ennuyeux.
Peut-être cette lenteur du début est là pour présenter les personnages, mais surtout Malin Fors, que l'on retrouvera par la suite dans trois autres volumes. Mais malgré cela ça ne m'a pas beaucoup aidée à les cerner. Malin Fors, mère d'une adolescente et légèrement portée sur la bouteille, me donne plus l'impression d'une indécise qui ne sait pas comment gérer sa vie... très bel exemple pour sa fille... Bref, vous l'aurez compris, je n'accroche pas particulièrement au personnage. Quant aux autres, l'auteur ne fait que les effleurer ce qui est bien dommage, et aurait peut-être aidé à donner plus de relief au livre.
L'énigme et l'enquête sont plutôt linéaires, pas vraiment de rebondissements. Lorsqu'un élément nouveau fait surface sans pour autant être surprenant, la suite paraît assez logique. Même le final est prévisible. Si, comme je l'ai dit plus haut, il fait naître un sentiment d'urgence, au final le tout retombe très vite et pour ma part, fait un gros flop...
Je vais lire Été à la suite de celui-ci, mais uniquement parce que ma soeur me les a offerts. Sinon, je ne l'aurais pas acheté... Après tout qui sait j'aurais peut-être une bonne surprise sur ce deuxième volume.
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Et un auteur de polar scandinave de plus dans ma bibliothèque, un ! Mais malheureusement, tous les auteurs scandinaves ne se valent pas, et franchement, Mons Kallentoft, car il s'agit de lui, n'a pas été à la hauteur de mes attentes… Je m'explique…
La suite...
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