« le silence est l'arme la plus redoutable de l'âme. »
Voilà un polar qui porte bien son nom,
Hiver….tant l'atmosphère est glaciale, et peu lumineuse. Tout dans l'écriture, les descriptions, les scènes de crime ou de vie tout simplement montrent parfaitement au lecteur que l
e temps semble s'être figé de par le froid, et la nuit presque omniprésente.
Je ne le dirai jamais assez, j'aime les polars nordiques, et là j'ai
été particulièrement gâtée. Car figée ne veut pas dire inerte. L'action suit son court, les personnages vivent. C'est l'environnement qui prend une allure un peu particulière, avec des descriptions précises, fines.
Nous sommes donc au plus profond de l'
hivers suédois, à l'est du pays, au sud de Stockholm, dans la province d'Östergötland, une région industrielle active ( Saab…), un homme, obèse et marginal, est retrouvé nu, mort, pendu à un arbre……Qui est-il , que faisait-il, d'où vient-il, pourquoi lui, comment, par qui ?Telles sont les questions auxquelles vont devoir répondre une équipe de 6 policiers dont Malin, dirigée par Karim Akbar .Ajoutons à ces personnages, un journaliste, qui n'est pas que cela, et une légiste efficace. Notre cadavre gelé va donner du fil à retordre à toute notre équipe, d'autant que les coupables potentiels ne manquent pas ; entre les secrets de familles, une famille de barjots, les inimitiés, les rancoeurs, les sales gosses, et les petites cachoteries entre époux, une assistante sociale atrocement violée et mutilée ( au propre comme au figuré ) et devenue psychotique, Malin et son équipe n'aura pas de trop de 15 jours pour tirer les choses au clair. le suspense est bien gardé, même si , arrivé à un certain moment, on finit par avoir une petite idée, encore que, rien n'est jamais sur….L'auteur distille de page en pages ses indices, tel le petit poucet qui sème ses cailloux.
Mais, le plus fameux, c'est que l'auteur fait parler le mort……car, même mort, lui aussi a des choses à nous dire, et sème, à sa façon ses petits cailloux…..
« C'est bon, tellement bon d'être débarrassé de tous les soucis des vivants. »
« Je sais qui a fait ça, j'ai pu le voir du coin de l'oeil, j'ai vu venir la mort, lente, rapide et noire à la fois. »
Et pour corser un peu le tout, et donner toute sa saveur à ce polar, l'auteur change régulièrement de narrateur, et fait penser tout haut ses personnages.
De fait on ne s'ennuie jamais ; engourdi, vous dis-je, mais vivant !!!
La multiplication des narrateurs n'embrouille pas le lecteur…En tout cas pas moi. Les nombreux personnages sont bien abordés, et très bien intégrés dans un cadre de vie qui rend nos personnages humains (surtout les policiers) et si proche de tout un chacun.
Ce livre lu dans le cadre d'un jury de lecteur est une excellente découverte. J'ai hâte de retrouver l'écriture imagée de
Kallentoft pour d'autres aventures.
Lien :
http://leblogdemimipinson.bl..