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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Théo est un lycéen comme un autre. Un jour, comme tant d'autres, sa famille est touchée par la crise, son père est licencié, et la situation s'envenime, devient insupportable. Sans prévenir, sans laisser le moindre mot, le père de Théo disparaît. du jour au lendemain il n'est plus là, laissant un vide immense. Alors, quand un voisin de la famille dit l'avoir vu, en ville, en compagnie de SDF, le jeune homme fugue à son tour pour tenter de le retrouver, quitte à, lui aussi, se colleter avec la rue…

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Un roman jeunesse facile à lire, très rythmé (avec une structure narration/monologue bien réalisée), et qui mettra un peu de plomb dans beaucoup d'ailes.
L'histoire de Théo cherchant son père n'est qu'un prétexte pour parler de ce monde particulièrement dur, pour évoquer la rue et ses « habitants », les raisons possibles de leurs déchéances, de cette dérive et de ce point de non retour. Un roman pour parler aussi des conditions de vie, des espoirs et des doutes de ces « clochards » qui vivent sur des cartons et tapent le passant. Les mots sont durs, l'auteur ne prend pas de gants, la caricature n'est pas de mise, même si alcool et désespoir vont souvent de paire.
Mais un roman pour évoquer également ceux qui aident, ceux qui sont là et font leur devoir d'humain. Si le livre s'intitule « la maraude », c'est que c'est le nom donné à ces bénévoles, ici de la Croix Rouge, qui vont en aide aux plus démunis, qui leur apportent une soupe chaude et une oreille attentive. Car, avant tout, c'est d'écoute et de contact qu'ils ont le plus besoin ; tous ont une histoire, Marius, Emile, Irène, Carlos, l'Irish, Margot et les autres, ceux-là, hommes, femmes, immigrés, jeunes, vieux, que Théo a rencontrés dans la rue, un parc, sur un banc ou un abri-bus.

Ceux-là que le lecteur doit croiser sans même les voir.

Nul doute que Théo ne regardera plus jamais comme avant les SDF et les naufragés du bitume ; nul doute que le lecteur non plus.
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Un adolescent, Théo, fugue dans la ville voisine à la recherche de son père disparu depuis deux semaines. Il a perdu son travail, il a perdu l'espoir et une voisine l'a aperçu en train de rôder près de la gare alors son fils décide de le ramener à la raison, de le ramener à la maison.
Au fil des pages, les chapitres alternent les étapes de la quête de Théo qui arpente les rues et découvre les modes de vie de ceux qui dorment dehors, avec les points de vue des différentes personnes qu'il rencontre et qui lui racontent un bout de leur vie, expliquant comment ils se sont retrouvés dans cette situation.
Un beau texte sur la difficulté de rester digne dans ces conditions et l'importance de la parole et du contact humain.
J'ai aimé les belles humanités qu'a rencontré Théo sur son chemin : Loïc apprenti au lycée hôtelier et sa grand-mère mais aussi Tony, "Le Galérien" qui aide le garçon dans sa recherche du père.
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Un jour le père de Théo est parti. Il ne supportait plus le chômage, la honte, la colère... Un voisin l'aurait aperçu vivant dans la rue à Grenoble. Théo se donne trois jours pour le retrouver et quitte lui aussi la maison. A travers l'histoire croisée de la quête de Théo et des parcours des différents SDF qu'il croise, Ahmed Kalouaz brosse un portrait tragique et émouvant de la misère sociale. Un roman court et intéressant.
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Ce roman est très beau. Théo veut réellement retrouver son père. J'ai apprécié le fait que l'auteur ne se contente pas seulement de parler de l'escapade de Théo à Grenoble. Il laisse la parole aux SDF que croisent Théo. Chacun parle de son passé, explique le pourquoi du comment il en est arrivé là. Ils possèdent encore cette humanité qui nous manque tant même s'ils ont arrêté de rêver. Ils se raccrochent à leur passé pour survivre. Voir cet adolescent chercher son père leur apporte beaucoup. L'auteur mentionne également les associations qui viennent leur servir à manger et discuter avec eux. Ce roman est juste, vrai. Il n'est pas mielleux. Son but n'est pas de nous pousser à culpabiliser mais juste de nous montrer qu'on ne choisit pas forcément de vivre dans la rue. Cela peut paraitre évident mais est-ce que ça l'est tant que ça? Les différents personnages abordent le regard des autres et leur conséquences sur eux. Certains apprécient, d'autres pas. Mais ont-ils le choix?

Quand à Théo, son histoire le pousse à visiter Grenoble, à rencontrer du monde et à découvrir le monde de la rue. Il est loin d'être idiot. Il écoute son instinct et les bonnes personnes. Les personnes qui l'aident le protègent. Il n'y a aucune violence dans ce roman même si elle est sous-jacente. On apprend que la vie ne fait de cadeau à personne, que personne n'est à l'abri du malheur. Les difficultés à trouver un emploi, à faire sa vie...Tant de choses abordées qui nous montrent qu'il faut se battre tout au long de sa vie. Que rien est gagné d'avances. La fin est simple, sans fioriture et très belle.

Dernier point, l'auteur arrive à adapter son style d'écriture selon ses personnages. On pourrait dire qu'il écrit comme un comédien. Lorsqu'on lit les chapitres du point de vue d'un SDF, on change radicalement de style. On pourrait même l'entendre parler, imaginer un personnage, un décors.

En bref, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui nous apprend tellement sur le monde sous-terrain. Je le recommande. Vos préjugés s'en trouvent complètement envolé.
Lien : http://lafetedesmots.blogspo..
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Dans un format court, l'auteur arrive à bien rendre compte de la multiplicité des voix de la rue et des voies qui y mènent. le dispositif narratif arrive à rendre compte du parcours de Théo, de son point de vue et dans les histoires des personnes qu'il rencontre. Une histoire humaniste. Cependant, le dispositif impose un peu de redire les mêmes choses et parfois les voix sont un peu les mêmes (alors que les voies sont différentes)... Mais ce n'est pas grave.
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Theo a fugué de chez lui pour retrouver son père, chômeur, qui a quitté la maison de désespoir. Pendant 3 jours il partage le quotidien des SDF, dormant dans la rue et montrant la photo de son père à tous. Ces rencontres consolent les gens qu'il croisent, et parallèlement à son récit on découvre celui de ces SDF qui racontent leur chute mais aussi un souvenir marquant de leur vie.
Un bon roman ado qui fait parler des hommes et femmes rares en littérature jeunesse.
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En une centaine de pages, Ahmed Kalouaz nous offre un beau portrait d'adolescent à la recherche d'un père. L'intérêt du roman réside bien sûr dans la rue, dans tous ces gens qui l'arpente de long en large, du matin jusqu'au soir. Et ceux qui leur viennent en aide en leur proposant un repas chaud le soir, la « maraude ». le récit de Théo est entrecoupé d'interventions de ces gens de la rue qu'il rencontre. Tandis qu'ils s'adressent aux gens de la maraude sur leur rencontre avec Théo, ils en profitent aussi pour raconter leur propre histoire, différente de l'un à l'autre mais avec la même finalité : la rue. Avec ses personnages hétéroclites et la sobriété caractéristique de son écriture, Ahmed Kalouaz a choisi de nous présenter plutôt des hommes et des femmes généreux avec Théo, qui vont s'intéresser à sa recherche et lui venir en aide comme ils le peuvent. Point de violence – seulement évoquée, crainte – mais une véritable ode à l'entraide et au désintéressement. Peut-être cela paraît-il mièvre et un peu irréel mais les portraits sont malgré tout très beaux et plein d'humanité. Un joli texte.
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Théo part à la recherche de son père sur Grenoble, celui-ci s'est volatilisé il y a 15 jours sans explications.
La maraude de la Croix-Rouge sillonne la ville de nuit en camionnette pour aller à la rencontre des personnes en situations précaires et sans abri afin de leur proposer de l'aide.
« La rue, c'est un théâtre où s'agitent des personnages venus de toutes les misères, des acteurs qui récitent les mêmes répliques. Une pièce, une clope, une flopée d'injures au fur et à mesure que la journée avance. Avec des rôles qui ne changent jamais, la même fin à la tombée du jour. »
Pendant 3 jours Théo arpente les rues de Grenoble, interrogeant les SDF en leur montrant une photo de son père pour savoir s'ils ne l'ont pas vu ou croisé.
« Je commençais à cerner un peu la rue et ses codes, ses lois qui délimitent des territoires, sa parcelle de survie. »

Ahmed Kalouaz alterne son récit de narration entre Théo et chacun des SDF qu'il va rencontrer sur sa route. Emile dit le philosophe, Irène joueuse de Scrabble, Tony le galérien, l'irish qui ne quitte jamais son violon, Margot qui tient toujours une distance de sécurité et puis Loïc étudiant en hôtellerie, roue de secours de Théo.

Un roman polyphonique qui permet de mettre des mots sur les maux. Notre regard sur les SDF est différent en refermant ce livre. Chacun a son histoire, son parcours, ils ne sont pas devenus SDF ‘par magie' ! Merci à Ahmed Kalouaz pour la découverte de ces personnages si touchants que l'on a envie de serrer fort dans nos bras. Certes c'est un livre jeunesse mais tout le monde est concerné par ce regard porté sur ce monde des rues, à mettre dans toutes les mains afin de faire évoluer les mentalités.

Lien : http://mesecritsdunjour.cana..
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Entre les témoignages de SDF et l'histoire de Théo, la justesse des mots d'Ahmed Kalouaz touche et interpelle. Court roman à la puissance franche et directe, La maraude dévoile ces hommes et ces femmes qui hantent nos villes. L'alternance des voix dans les chapitres nous rapproche de l'histoire de ces gens de la rue et met en lumière l'humain en chacun d'eux. Entre solidarité et déchéance sociale, La maraude ne plombe pas mais sollicite le lecteur, lui ouvre les yeux et secoue ses préjugés.

Merci à Ahmed Kalouaz de mettre sa sensibilité et sa poésie au service d'un sujet trop rarement abordé.

Lien : https://plumeetpellicule.wor..
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