Poutine, échec et mat

Dans une trentaine d'articles parus dans la presse internationale entre 2009 à 2013, le phénoménal joueur d'échecs explique sa position à l'égard du régime de Poutine et ses efforts pour en venir à bout.
Jusqu'à présent avec manifestement moins de succès que dans sa bataille épique en 1984-1985 contre Anatoli Karpov pour devenir champion du monde d'échecs à l'âge de 22 ans.

C'est pourtant avec une détermination héritée, selon son propre aveu, de sa mère d'origine arménienne, Klara Kasparova, que le champion d'échecs a combattu Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 1999-2000 jusqu'à sa fuite de la Russie en 2013 pour des raisons de sécurité et un exil d'abord en Suisse et ensuite à New York. Il dit espérer pouvoir rentrer en Russie, mais alors une Russie sans "le cancer Poutine".

Comme fils d'un père juif, né en 1963 à Bakou en Azerbaïdjan, Garik Kimovitch Vaïnstein ou Weinstein, son nom de baptême, sait ce que le manque de liberté peut signifier dans la vie de tous les jours.

En mars 2005, il a mis un terme à sa carrière de joueur professionnel d'échecs pour se consacrer à la politique et plus précisément à fédérer tous les mouvements d'opposition au système Poutine.
À cet effet, il a fondé le "Front civique unifié" et a été un des dirigeants de la coalition des forces anti-poutines "l'Autre Russie" en 2007. En 2008, ensemble avec Boris Nemtsov, il remplacera cette coalition par le mouvement "Solidarnost".

Face à un pouvoir mafieux basé sur un monopole de propagande et surtout un appareil sécuritaire impitoyable, ces tentatives n'ont hélas pas été couronné de succès.

Boris Nemtsov a été assassiné par 4 balles de pistolet le 27 février 2015 en plein centre-ville de Moscou et Alexeï Navalny, un autre opposant politique de Vladimir Vladimirovitch, s'est retrouvé une première fois en prison.

Kasparov a juste été appréhendé au moment du procès du groupe Pussy Riot, en août 2012, soi-disant pour avoir participé à une manifestation non autorisée. Ekaterina Samoutsevitch, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina du groupe rock punk ont eu moins de chance et furent condamnées à 2 ans de camp de travail. Voire ma critique du livre de Masha Gessen "Pussy Riot" du 10 novembre 2020.

Cet ouvrage, paru dans l'intéressante collection "Cave canem" (attention au chien) des Èditions de l'Herne et traduit par Myriam Dennehy, mérite d'être lu pour son analyse sans concessions d'un régime dictatorial et criminellement corrompu, mais date malheureusement d'il y a 10 ans, car sorti en octobre 2012.

L'auteur a poursuivi son analyse dans un ouvrage paru 3 ans plus tard, "Winter is coming : stopper Vladimir Poutine et les ennemis du monde libre".

Un appel qui depuis l'invasion brutale de l'Ukraine, la multiplication du nombre des morts innocents et la destruction massive d'objectifs civils, par ce Staline sanguinaire des temps modernes, n'en est devenu qu'encore plus urgent ! Dans notre monde actuel, il n'y a pas de place pour ce genre d'énergumène abjecte, voleur et tyran, ainsi qu'une menace pour une bonne partie du globe et tout ça parce que Poutine avec sa formation somme toute limitée de kgbiste n'arrive pas à saisir l'évolution du monde, une approche humanitaire et une collaboration pacifique.
Il est impératif qu'il s'en aille pour de bon, qu'il aille pêcher dans un bled loin de tout, quelque part en Sibérie orientale par exemple !