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EAN : 9782845903203
276 pages
Arfuyen (06/05/2021)
3/5   1 notes
Résumé :
Arfuyen a publié la quasi-totalité de l’œuvre de Nathan Katz (1892-1981), découverte grâce à son ami Guillevic qui en a été le premier traducteur. Récemment encore ont paru la pièce de théâtre Annele Balthasar (2018), Prix Nathan Katz du patrimoine, ainsi que le récit de captivité intitulé La Petite Chambre qui donnait sur la potence (2020).

En 2001 et 2003 Arfuyen a publié en édition bilingue alémanique-français les deux volumes de l’œuvre poétique d... >Voir plus
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La survie après la mort



Et, à la fin, quand nous serons morts,
Peut-être allons-nous continuer à vivre
Dans tout ce qui est beau.

Peut-être serons-nous là
Où lève le blé vert ;
Dans ces millions, ces millions
De petites plantes
Qui poussent dans les vastes champs.

Peut-être serons-nous vivants
Dans la force du vent quand il passe à travers bois,
A fléchir même les chênes,
Et dans l’éclatante éclosion des fleurs des jardins paysans.

Peut-être continuerons-nous à vivre
Dans tout ce qui est beau
Dans tout ce qui est vivant.
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Un jour de malheur



On a voulu chercher des choux ;
Voilà que la corbeille n’a plus d’anses.
On a voulu baratter du beurre ;
Voilà qu’on ne trouve plus le tonnelet.

On a voulu faire bouillir du lait ;
Voilà que le lait avait tourné.
Bon sang ! Que va-t-on faire ?
Tout va donc de travers.

Ce qu’on a fait après cela
Tu peux bien te l’imaginer.
Si je n’avais pas eu ma bien-aimée,
Je crois bien que je serais allé me pendre
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Les camarades qui sont morts à la guerre



On entend à nouveau dans le brouillard
Battre les fléaux
Toute la journée, dans toutes les granges.
Viennent à nouveau les longues nuits humides. –
Une petite lampe est allumée, un poêle de faïence est chaud, –
Je suis assis et je songe. –
La pluie ruisselle froide sur tous les toits. –
J’ai comme un coup de froid dans mon cœur !
Je vous vois tous devant moi, aujourd’hui, camarades, –
Vous êtes morts depuis si longtemps déjà !

Je nous imagine assis sur le banc du poêle :
Dehors devant les fenêtres bat la pluie
On entend marcher la pendule. –
Et nous sommes joyeux, nous chantons des chansons,
Et savons de vieilles histoires, des histoires d’almanachs
Et racontons des blagues et parlons des filles,
Et du printemps quand il y aura de nouveau des kermesses. –
Je vous vois tous devant moi, aujourd’hui, camarades, –
Vous êtes morts depuis si longtemps déjà !

Je suis assis et je songe. – Déjà la nuit de l’arrière-saison
Pèse, lourde, sur toutes les tombes : amies et ennemies,
Déjà les vers rongent les os des morts,
De tous ceux qui sont morts à la guerre ;
De la longue et mauvaise et terrible guerre ;
Ils rongent les os de tous les morts.
Je vous vois maintenant tous devant moi, camarades,
Vous êtes morts depuis si longtemps déjà ! –
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La petite neige de la nuit de mars



Pourquoi est-ce juste cette nuit de mars
Qu’une petite neige est tombée ?
Pourquoi est-ce au milieu de la nuit
Que, soudain, la neige a tout couvert ?
Oui, pourquoi ? Pourquoi ?

Mon amoureux était chez moi,
Toute la nuit, toute la nuit.
On s’est aimés, on s’est embrassés
Toute la nuit, toute la nuit.

On s’est embrassés, on s’est aimés
Presque jusqu’au lever du jour.
Je l’ai conduit en silence jusqu’à la porte
Juste avant le lever du jour.

Pourquoi est-ce juste cette nuit de mars
Qu’une petite neige est tombée ?
Pourquoi est-ce au milieu de la nuit
Que, soudain, la neige a tout couvert ?
Oui, pourquoi ? Pourquoi ?

Et il est parti par le jardin
Passant sur la neige fraîche.
Et chaque pas a été marqué dessus
Pour que tout le monde le puisse voir.

Et maintenant tout le village le sait,
Voilà ce qu’a fait cette petite neige. –
Alors que je ne puis plus me montrer nulle part
Sans que tout le monde ne se moque de moi.

Pourquoi est-ce juste cette nuit de mars
Qu’une petite neige est tombée ?
Pourquoi est-ce au milieu de la nuit
Que, soudain, la neige a tout couvert ?
Oui, pourquoi ? Pourquoi ?
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Et elle a ri



Et elle a ri : « et si dès demain
On me portait déjà au cimetière,
Qu’en serait-il après ? – Quinze jours plus tard
Plus personne ne se soucierait plus de moi. - »

Et moi j’ai dit : « regarde le village.
Il brûle là-bas dans le rouge du soir.
Est-ce qu’il ne donne pas l’impression du paradis ?
Maintenant suppose que tu sois morte.

Et tout serait plongé au temps du printemps ;
Et tous les jardins fleuriraient déjà.
Quelle splendeur, quelle merveille,
Et les étourneaux seraient là.

Et toi, tu serais morte. – et moi je serais là
Et je saurais : c’est là que je l’ai vue. –
Et comment ces fenêtres-là ont scintillé
En te regardant en-bas. –

Quand tu traversais le village,
Quel délice c’était !
Vois, tout le village te regardait
Et se réjouissait à ta vue.

Et bientôt kermesse reviendra
Je sais combien tu aimais ça.
Et les trois danses à la suite
Avec qui je les danserai ?

Non, tu es jeune et je suis jeune,
Et tout autour c’est la fleuraison.
Alors nous ferons un grand détour
En passant, tout-à-l’heure, devant le cimetière.
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