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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Kyôto : c'est la visite de l'ancienne capitale impériale, ses quartiers, ses fêtes, ses coutumes, à travers les yeux de deux jumelles séparées à la naissance qui se retrouvent à la frontière de leur majorité.
Kawabata décrit ainsi un rapprochement délicat entre l'opposition de la tradition et de la modernité à Kyôto et l'opposition entre une enfant ayant vécu à la ville, et l'autre à la campagne.
Son style aérien et direct retranscrit à merveille les sentiments ambigus de ses personnages et semble vouloir solidifier pour toujours un Kyôto populaire et folklorique en voie de disparition à l'époque et pratiquement disparu aujourd'hui.
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Une élégante visite au coeur de la culture japonaise traditionnelle. Nous sommes à Kyoto, l'antique capitale impériale, là où même les marchands de tissus constituent de vénérables dynasties. La plus ancienne et la plus respectée d'entre elles, la famille Sata, voit ses affaires lentement péricliter au fur et à mesure que les parents vieillissant se désintéressent des questions matérielles. Ils n'ont pas eu d'enfants mais ont une fille adoptive, Chieko. Abandonnée à la naissance, ils l'ont recueillie, élevée, aimée, en ont fait la jeune personne élégante et cultivée typique de leur monde.

Un jour par hasard Chieko découvre qu'elle a une soeur jumelle, Naeko. Leurs parents, des paysans pauvres depuis décédés, l'ont abandonné à la naissance et ont gardé la soeur. le hasard a fait de l'abandonnée une jeune fille choyée et impeccablement éduquée, et de celle qui avait été choisie une ouvrière illettrée… Cette dernière vie dans un village de la montagne spécialisée dans la production de bois de cryptomère (un arbre spécifique au Japon, où il a de nombreux usages et une forte symbolique). de loin en loin, les soeurs retrouvées font connaissance. D'un côté une robuste ouvrière, de l'autre une fine lettrée de la haute bourgeoisie… Rien de plus étrange dans un pays où les liens familiaux priment sur tout, mais où les différences sociales dressent d'infranchissables barrières ! Mais on peut toujours compter sur la politesse et la discrétion japonaise pour désamorcer les situations gênantes, tant qu'elles sont le fait de la fatalité.

Non, ce qui est vraiment dérangeant dans ce petit univers de soie, ce sont ces cars de touristes étrangers bruyants et vulgaires qui commencent à débarquer en masse. Et pire, de voir certaines personnes abandonner les convenances dans l'espoir de leur vendre pacotille et gadgets. Si cet esprit triomphait, le monde deviendrait bien laid…

Grâce à ce livre, j'ai compris une chose sur le Japon. Il y a là-bas une bourgeoisie d'une catégorie très particulière, et qu'on retrouve également en France : celle qui place au-dessus de tout son héritage culturel, aime à s'entourer d'objets anciens, et cultive méticuleusement les souvenirs familiaux accumulés au fil des générations. Les petites turpitudes morales des uns et des autres, c'est sans importance. L'argent, cela va et cela vient, au rythme des affaires et des aléas du monde. Mais le patrimoine culturel, c'est la seule chose qui compte - et rien n'importe plus que de le transmettre de génération en génération.

Cet esprit, je l'ai retrouvé quasiment à l'identique dans ce texte, mais avec une différence notable : en France la référence ultime culturelle reste le XVIIème siècle, vu comme l'âge d'or de la création artistique. le siècle qui vit l'éclosion du raffinement, la définition de premiers standards de qualité et la naissance des grandes manufactures. Pour leurs homologues japonais c'est plutôt le XIIème ou le XIIIème siècle !

Au Japon, les séismes n'ont pas été trop généreux avec les bâtiments anciens. Mais cela n'a en rien gêné la transmission du patrimoine culturel. Et grâce à ce roman, j'ai réalisé à quel point celui-ci reposait sur des canons anciens.
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Kyöto est paru en 1962 , dix ans avant le suicide de Yasunari Kawabata. Dans ce roman perce la nostalgie de l'auteur pour ce Japon traditionnel en voie de disparition supplanté par une européanisation forcenée qu'il rejette.
Dans ce court roman Kawabata nous fait découvrir la ville avec les yeux de Chieko une jeune fille recueillie par une famille de commerçants. Elle est élevée à "l'ancienne" et correspond à l'image idéale pour l'auteur de la jeune fille japonaise. Beaucoup d'évènements festifs, de lieux sacrés nous sont décrits. Par manque de connaissances de la culture japonaise, je me suis sentie noyée sous les informations et l'ennui a dominé ma lecture.malgré de ci de là quelques très belles pages.
Un ressenti mitigé donc.
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Deux soeurs jumelles séparées à la naissance et élevées dans des milieux différents se retrouvent à l'âge adulte. Voilà, le point de départ et la trame de ce court roman écrit dans le début des années soixante.
En toile de fond, on y découvre le Japon impérial, avec ses fêtes, ses traditions, son rythme de vie et sa culture si particyulière.
On voit aussi se dessiner l'arrivée d'un nouveau mode de pensée, plus moderne, plus mercantile qui bouleverse ce kyoto traditionnel, qui renverse tout.
Plein de poésie, de subtilité, un livre tout en émotion et en pudeur avec lequel, pour bien en saisir le sens, il faut savoir lire entre les lignes. Un très beau moment.
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Kyoto c'est une balade dans un Japon qui n'existe plus, celui des années 60, dans sa capitale historique et coeur de la culture japonaise. Autour de la trame ténue de l'histoire de deux jumelles séparées à la naissance, l'auteur nous fait partager tout son amour pour la ville de Kyoto, ses coutumes et son histoire millénaire qui peu à peu sont en train de s'effacer au fil du « progrès » et de l'influence étrangère, notammemnt via le tourisme. le roman est construit autout d'une année de la vie de Chieko, une jeune fille de bonne famille dont on apprend vite qu'elle a en fait été adoptée par ses parents, propriétaires d'un commerce de kimonos. Chieko rencontre par hasard sa soeur jumelle dont elle a été séparée à la naissance et qui mène une vie totalement différente, faite de rude labeur dans un petit village de montagne spécialisé dans l'élagage et la taille des arbres.
Ce roman est plein de poésie et de douceur, chaque phrase se savoure et il faudrait sans doute le relire pour profiter plus pleinement de chaque détail et de toute l'atmosphère créée par l'auteur. Au fil des pages et des saisons, puisque le passage du temps et les changements associés font partie de la culture et de la vie japonaise, on va faire plus amplement connaissance avec Chieko, cette jeune adolescente dont la vie reste à construire, entre projets de mariage, interrogations sur ses origines et sa soeur jumelle inconnue et questionnements sur le magasin de son père et les diffficultés que celui-ci rencontre pour continuer à créer des kimonos originaux. C'est un livre tout en non-dits et en allusions, au point que j'ai dû relire certains passages plusieurs fois pour être sure de bien comprendre les intentions de l'auteur. Les dialogues sont savoureux et également tout en pudeur et en retenue, à la japonaise, d'ailleurs l'auteur marque aussi les silences quand un personnage ne répond pas à ce que lui dit un autre, ce qui je trouve rend le livre très vivant et souligne les émotions.
Enfin, ce roman est une magnifique promenade empreinte de nostalgie à la fois dans la ville de Kyoto, ses différents quartiers, ses temples et monastères shintos, et aussi dans les coutumes et festivals qui accompagnent le fil des saisons. En ces temps de confinement où le Japon et les autres pays étrangers semblent s'éloigner encore un peu plus, j'ai adoré avoir l'impression de me perdre dans les ruelles de la ville avec l'héroïne, passer de l'ambiance urbaine aux montagnes sauvages ou imaginer les différents festivals et célébrations. Même si bien sûr tout a beaucoup changé depuis, certains endroits et coutumes sont restés inchangés et ce fut un vrai plaisir pour moi de m'y replonger.
Kyoto est ma première incursion dans la littérature japonaise « classique » (un titre découvert grâce à une critique sur Babélio... on ne dira jamais assez combien ce site est une incitation à élargir son spectre de lectures !) et ce fut une très belle découverte qui m'a donné envie de découvrir d'autres livres. A recommander à tous les amoureux du Japon ou curieurx de cette culture !
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Un petit bonbon de poésie nippone. La rencontre entre la fille (trouvée certes mais chérie) d'un commerçant de Kyoto qui n'a jamais réussi à renouveler sa manière de produire des dessins de kimonos et de ceinture et de sa soeur jumelle, petite employée d'un village.
Ce bref roman évoque la beauté de la ville de Kyoto et de la campagne japonaise mais aussi la tension qui se loge au coeur de chaque habitant, tiraillé entre les coutumes et la modernité imposée par la fin de la guerre et l'arrivée des Occidentaux. Un récit mélancolique et profond qui laisse songeur...
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La trame de ce roman, deux soeurs jumelles séparées à la naissance et éduquées dans des milieux différents qui se retrouvent à l'âge adulte. Chieko a été adoptée par un couple de commerçants en gros de tissus pour kimonos, tandis que Naeko travaille durement dans la montagne à l'élagage et au polissage des troncs de cryptomères.
Mais la véritable héroïne de ce roman c'est Kyôto, avec ses temples, ses fêtes, ses traditions, sa culture. Mais aussi sa luxuriante végétation, ses jardins, les sommets des cinq collines avec ses forêts, les sakuras en fleurs que nous dépeint si bien l'auteur.
Kawabata nous décrit aussi l'arrivée de la modernité avec un nouveau mode de pensée, plus mercantile qui bouleverse l'artisanat et le mode de vie traditionnel.
La prose de Kawabata est d'une élégante sobriété, d'une grande sensibilité, pleine de délicatesse, de poésie.
A découvrir, c'est vraiment très beau.
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Ici, place à la contemplation et à la nostalgie.

L'auteur nous invite à suivre son récit au rythme des fêtes traditionnelles de Kyoto qui sont peu à peu modernisées pour plaire aux touristes de plus en plus présents dans la ville. Sans le faire de manière frontale, l'auteur oppose clairement le Japon traditionnel au moderne.

C'est aussi une opposition entre classes sociales représentées par Chieko et Naeko ( sa soeur jumelle), entre fille des villes et filles de la campagne.

Enfin, ne vous attendez pas à de long discours mais plutôt à des non-dits, des sous-entendus seulement voilà c'est ce qui m'a le plus éloigné de cette lecture ainsi que les passages concernant la boutique.


Une lecture avec des descriptions de paysages qui donnent envie de s'y rendre, une découverte des nombreuses fêtes de Kyoto, une opposition entre classe sociale, et du traditionnel/moderne mais avec de nombreux passages qui m'ont ennuyé concernant la boutique et le père de Chieko.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Deux jumelles sont séparées peu après leur naissance. L'une est élevée par une famille de tisserands dans le quartier des fabricants de kimonos de Kyoto, l'autre dans les belles et majestueuses forêts de cryptomères. le hasard de la vie les fait rencontrer quelques années plus tard alors qu'à la suite d'un quiproquo le fiancé potentiel de la première tombe amoureux sans le savoir de la seconde. Rapporté ainsi, l'intrigue peut paraître pauvre et niaise. La réalité est bien autre. Kawabata saisit ce prétexte pour dire avec poésie, délicatesse et grâce le gouffre qui sépare la vie rurale au Japon urbain qui commence à s'américaniser au début des années 1960. Enfin, le bonheur du livre réside à la fois dans la ballade dans Kyoto et bien sûr dans la langue : la fluidité du style, la délicate attention portée à la beauté des choses les plus humbles ou à l'émotion contenue des protagonistes. Une bulle de magie.
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Immersion dans un Japon d'un autre temps, avant une trop grande européanisation. Chieko est une jeune fille élevée à la ville par un couple de marchands. Enfant trouvée, elle ne sait rien de son passé, les explications de ses parents adoptifs sont un peu embrouillées. Lors d'une fête rendue aux divinités, elle rencontre son double, sa jumelle Naeko. Cette dernière a été élevée de façon plus traditionnelle, à la dure dans les montagnes environnantes. Naeko est toute en pudeur, respect pour cette soeur retrouvée mais qu'elle ne veut indisposer de par son travail du bois. Elle craint d'apparaître devant d'autres personnes avec Chieko du fait de son rang subalterne, elle est tout en tradition et respect des classes sociales. Chieko est un peu plus moderne du fait de l'aisance de ses parents, même si elle a un profond respect pour le travail des tissus de son père. Sa modernité se fait par touches, parfois juste effleurée à nos yeux occidentaux. Allusion à des mariages d'amour pour Chieko à l'opposé des mariages entre deux familles. Lecture pleine de poésie, de douceur, de pudeur, d'amour de la nature. A découvrir en prenant le temps, le temps de se glisser dans ce Japon intemporel, le temps pour ressentir les non dits.
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