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*****
Babelio n'offrant que cinq étoiles, je rajoute celles-ci pour montrer en quelques signes à quel point ce livre m'a bouleversé. Ce plaisir profond de la première à la dernière ligne, on ne l'éprouve que rarement. C'est un grand moment de vie.

Je connaissais la réputation de Guy Gavriel Kay pour la reproduction de grandes périodes médiévales dans des univers qui n'ont guère de fantasy que les noms différents des lieux et des gens. J'attendais depuis longtemps cette réédition des Lions d'Al-Rassan tant elle m'avait été vantée.
L'auteur s'inspire ici d'Al-Andalus, l'un de ces rares lieux où des groupes d'hommes et de femmes aux religions différentes sont parvenues à vivre ensemble, à échanger autre chose que des coups d'épée, et à produire une culture fine et originale. Tout n'est pas parfait en Al-Rassan bien sûr, la méfiance entre communautés existe, les Asharites (musulmans) sont officiellement les ennemis des Jaddites (chrétiens) et tout ce monde méprise les Kindaths (juifs). Mais certains individus sont capables de passer outre, de franchir le fossé, de donner et de recevoir. Ces individus sont tolérants, à l'opposé du fanatisme religieux. Ils aiment rire, ils aiment la poésie et la vie. Ils peuvent être généraux, médecins ou prostituée.

Ce sont certains de ces individus que l'on accompagne sur leurs routes. Ammar le poète et soldat asharite, Rodrigo le jaddite qui fait tellement penser au Cid, Jehane la femme médecin kindath qui pourrait être la fille de Maïmonide, et bien d'autres. le roman est choral, nous donnant l'occasion de pénétrer profondément la psychologie de chacun (pour certains plus que pour d'autres). On s'attache rapidement à eux, profondément, trop.
Le premier plaisir est d'essayer de retrouver notre géographie – ce fleuve, est-ce le Guadalquivir ? cette ville est-elle Cordoue ? cette chaîne de montagne accole la Sierra Nevada aux Pyrénées dirait-on – de retrouver l'Histoire – cette partie retrace-t-elle les débuts de la première croisade ? cette bataille est-elle l'une de celles opposant royaumes chrétiens espagnols et Almoravides ? – Guy Gavriel Kay a un peu simplifié, supprimé les traits non nécessaires, mais il a conservé l'essentiel. Il a gardé beaucoup.

Je ne suis en général pas si sensible au rythme d'une histoire. Ici j'ai eu l'impression d'écouter une symphonie. Une partie d'installation alternant les moments drôles (et même digne du théâtre de comédie) et les moments tragiques, histoire de présenter tout le monde. Une suite qui concentre les héros principaux dans la ville de Ragosa (je penche pour Saragosse) gouvernée par un roi asharite éclairé et un chancelier kindath rusé. Rencontres, admiration, amour. de belles scènes de tactique militaire, beaucoup de scènes amusantes, un carnaval où l'on cherche qui est qui.
Puis le fanatisme religieux dont on entend l'écho lointain, qui installe une longue période de malaise dans le livre, l'intuition que l'on arrive à la fin d'une époque bénie.
Et l'explosion de l'orage.

Les moments dramatiques se succèdent alors, chacun plus énorme que le précédent. J'ai ralenti le rythme de lecture tellement j'étais saturé de sensations à chaque page. Dieu que Gavriel Kay sait bien faire passer l'émotion ressentie par ses personnages. Quel théâtre il nous offre ! Inoubliable.

Puis est arrivé la partie que je n'aurais jamais voulu que l'auteur écrive. Tout mon être s'est hérissé à cette idée. Je ne voulais pas lire cela. Tant que je l'ai pu, j'ai maintenu dans mon esprit deux versions parallèles de l'histoire. Je ne voulais choisir.
Et l'auteur a fait son choix, nous laissant dans l'ignorance jusqu'aux dernières pages. Il cherchait à nous épargner sans doute. La tristesse n'en a été que plus forte à la fin. Mais c'était inéluctable. Al-Andalus était merveilleux, mais Al-Andalus a fini.
De même Al-Rassan.
Al-Rassan entre dans la légende.

Dans cette histoire, on nous dit que les Lions sont les rois des divers pays d'Al-Rassan. C'est une erreur. Les Lions se nomment Ammar, Rodrigo, Jéhane, Alvar ou Mazur.
J'espère rêver encore de les voir venir s'abreuver à la rivière au crépuscule.
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Olala, cette claque !

Je le voulais, ce livre, hein. Je ne sais même plus trop pourquoi, parce que c'est l'an dernier que j'ai "mascagné" pour l'avoir. Un bouquin qu'on ne trouve plus que d'occasion, en poche, en tous les cas. Ma première commande n'est jamais arrivée. Dans ma seconde, il a été "remplacé" par un autre bouquin que j'avais pas demandé... Oo

Mais je suis opiniâtre et j'ai fini par le recevoir !
Et que j'ai bien fait... Je n'ai lu, précédemment, que Tigane, de cet auteur. J'avais bien aimé. Mais le sujet m'avait un peu trop fait penser à un de mes bouquins préférés du genre, "le château de Lord Valentin" de Silverberg, pour que je l'apprécie réellement... Je n'avais d'ailleurs pas vraiment fait gaffe à l'environnement tiré de l'histoire d'Italie, vu que je ne connais pas très bien l'histoire de l'Italie...

Ici par contre, je connais mieux la période de l'histoire de l'Espagne dont s'inspire ce cher Guy, et c'est drôlement bien restitué ! On reconnaît fort bien les diverses religions, les divers peuples, et en notre période troublée, il est bon de nous rappeler que les premiers à avoir massacré des gens au nom d'un dieu quelconque, ben, c'est "nous", cathos débiles et sanguinaires, tout l'inverse de ce qu'ils prêchaient, sans que manifestement ça ne les empêche beaucoup de dormir.

Tout cela est servi par une écriture (et une traduction) magnifique, des personnages forts et hauts en couleur, très très attachants, qui vous prennent aux tripes par leur sensibilité (oui, oui, on est dans un monde en guerre, et alors ?). Les descriptions évocatrices mais pas longues succèdent aux scènes d'action haletantes, aux relations entre les personnages, si finement décrites, si psychologiquement justes, dont Ammar Ibn Khairan, mon préféré, si trop "tout", trop humain (mais ils le sont tous), qu'il en devient "divin". A partir de la page 500, on ne peut plus le lâcher, vous voilà prévenus.

J'ai bien pleuré hier soir, une vraie midinette. J'ai un très gros coup de coeur pour ce livre magnifique et grandiose, une fresque haute en couleurs mais très réaliste de la reconquête de l'Espagne Musulmane, vue par un auteur qui a un réel talent pour créer de superbes personnages.
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Déçue par le manuscrit de Grenade de Marianne Leconte, c'est avec une certaine réserve que j'ai ouvert Les lions d'Al-Rassan, cédant enfin aux sirènes de Boudicca et aux encouragements répétés d'Instinct Polaire. Peu habituée à la fantasy, j'ai pourtant bien pris note dans les remerciements de Gavriel Kay, que la frontière est étroite "entre l'histoire réelle et l'histoire imagée". Mais voilà, dès les premières pages, impossible pour moi de faire abstraction de al Andalus et de ne pas chercher derrière les personnages, les phrases, la toponymie, des noms et des faits familiers. Gavriel Kay évoque-t-il Rodrigo Diaz de Vivar, Samuel Ben Nigrello, Hasdai Ibn Shaprut, Ibn Ammar ou Ibn Bassam? Ces royaumes chrétiens déchirés par des luttes intestines sont-il La Catalogne (Jalogne,), La Galice (Ruende?), La Castille (Valledo?)? Les ethnies asharites qui s'affrontent sont-elles de lointaines réminiscences des Almohades et des Almoravides? Voilà que des siècles d'histoire sont passés à la moulinette et retranscrits sur une ou deux générations. Heureusement, très rapidement un charme puissant opère, balayant tout sur son passage, me laissant le nez plongé dans le roman, étourdie par l'imagination du romancier, le charme des personnages, la subtilité des intrigues et la belle histoire d'amour ("Je crois(...) que je vous reconnaîtrais dans une pièce totalement noire. Je crois que je vous reconnaîtrais n'importe où près de moi dans le monde.") (soupir!)... Point de merveilleux ici ou de surnaturel, dans cette transposition d'une période charnière de l'histoire de l'Espagne jusqu'à la chute du royaume de Grenade, elle est parfaitement rendue, ingénieusement transportée sous la cosmogonie et les mythes fondateurs de Al-Rassan. Guy Gavriel Kay dit admirablement la complexité des alliances, la beauté et la cruauté de la civilisation asharite, où se mêlent la guerre, le raffinement et la sensualité, une civilisation dont les personnages pressentent la disparition imminente ("Bien aimée Al-Rassam, devrai-je vivre pour écrire ainsi ton éloge funèbre?"). Adieu donc à tous les romans lus et aimés auparavant, ceux de Corral Lafuente, Galvan ou Baer, Les lions d'Al-Rassan m'ont conquise. Les trois héros qui incarnent les trois religions sont charismatiques en diable, les personnages secondaires ont une vraie consistance et les femmes ont la part belle.L'épilogue vous tirerait des larmes ("Avez-vous des nouvelles des gens d'Andalousie?" écrivit Ibn Abbad de Ronda, cité par Guy Gavriel Kay dans les remerciements...) Comme Boabdil de Grenade jetant un ultime regard à la cité perdue, j'ai moi aussi poussé un long soupir en tournant la dernière page du livre et remercie chaleureusement Instinct Polaire pour ce beau voyage qui me fait rêver depuis des jardins de l'Alhambra.
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Je ne sais pas si c'est une bonne chose de débuter l'année avec un coup de coeur de cette envergure… qu'est-ce que je vais bien pouvoir lire après ?

Faisons le point.

J'ai d'abord été conquise par l'écriture, parfaite. Ensuite, j'ai été envoûtée par ses personnages : Rodrigo Belmonte (mon favori dès le début), Jehane, Ammar, Alvar, Miranda et les autres aussi. Le récit est vraiment bien structuré et j'ai adoré les vagues. Je m'explique. L'auteur nous emmène jusqu'à un point pour ensuite repartir d'un autre point pour y revenir.

Les Lions d'Al-Rassan est une symphonie…



J'ai lu certaines parties avec la main sur la bouche complètement tétanisée par le suspense… et la fin. Je ne sais pas si je vais m'en remettre.

« Qu'est-ce qui peut bien être pire que des atrocités, je me le demande? »

Je sais… l'ultime affrontement.

« La guerre se repaît tel un chien sauvage du coeur des hommes braves. »



Challenge pavés 2019
Challenge multi-défis 2019
Challenge livre historique 2019
Challenge les élus de l'imaginaire
Challenge défis de l'imaginaire 2019
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Waouh ! Difficile de sortir indifférente d'une telle lecture ! Et quelle lecture ! Il faut reconnaitre que cela fait du bien quand de temps en temps on tombe sur un livre de ce niveau. Oui, « les lions d'Al-Rassan «, ne sont rien moins qu'un petit bijou littéraire.
J'avais repéré depuis un bon moment ce livre sur Babelio. Et, coïncidence fort heureuse, les Editions L'Atalante ont choisi de le rééditer, ce qui tombait fort bien, au vu des tarifs indécents trouvés sur le net pour le livre en occasion.
Mon libraire, qui aime beaucoup les littératures de l'imaginaire m'a carrément félicité de mon choix, ce qui n'a fait que me conforter dans ma démarche.
Le plus dur dans cette lecture a été de devoir s'interrompre pour gérer le quotidien surtout en cette période chargée de fêtes. Je l'ai terminé hier, et je reste encore sous le charme de cette lecture.
Ce livre, que certains classent dans le genre « fantasy historique » nous plonge dans un monde qui ressemble singulièrement à l'Espagne médiévale du temps du califat de Cordou.
Une partie du territoire de l'Esperagne est occupé par les asharites, des conquérants qui appellent leur empire l'Al-Rassan. Ces derniers, amateurs d'arts, sont cependant en train de perdre du terrain à cause de leurs querelles intestines.
C'est à Fezana, une petite ville appartenant à l'Al- Rassan, que débute cette très belle histoire. On va y croiser les trois personnages qui vont être la clef de cette histoire. Honneur aux dames pour commencer avec Jehane, une jeune femme médecin de confession kindathe. Les kindaths sont bien intégrés dans la ville et Jehane a sa place dans la communauté. Elle va rencontrer Ammar ibn Khairan, poète, assassin et conseiller du roi Almalik . le troisième personnage est un soldat de très grand renom, Rodrigo Belmonte. Ce personnage, clairement inspiré du Cid (pas celui de Corneille, le vrai) est quant à lui de confession jaddite.
Je ne raconterai pas l'histoire, car il faut la lire pour l'apprécier. Pour ma part, j'ai fait plus que l'apprécier, je l'ai savourée. le style de l'auteur est vraiment de qualité, son écriture est très fine et on ne peut qu'adorer cette lecture.
J'ai aimé, enfin adoré, les trois personnages principaux. Jehane, jeune femme courageuse, indépendante, et terriblement attachante. Ammar, intelligent, plein de subtilité et d'humour. Et Rodrigo, soldat flamboyant, courageux qui a trouvé en Ammar un alter égo. Les personnes secondaires sont tout aussi travaillés .
Les liens avec l'histoire sont réels. Je n'ai eu de cesse de faire des recherches au fur et à mesure de ma lecture. On assiste à la fin d'une civilisation, comme le pressentent dès le début de l'histoire les différents protagonistes. Je ne m'étalerai pas plus sur les ressemblances avec l' histoire avec un grand H, certains babéliotes l'ont déjà fait avec beaucoup de talent comme par exemple BazaR.
Après avoir lu une cinquantaine de pages de ce livre, je me suis précipitée chez mon libraire et j'ai racheté ce livre, histoire de l'offrir à Noel….
Challenge ABC 2017/2018
Challenge Pavés 2018

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Whaou ! Je reste sans voix et les yeux humides après cette lecture ! Quel livre ! Quel talent ! Incroyable comment ce roman a pu me faire passer de telles émotions...Je crois que je n'avais pas connu ça depuis Nous rêvions juste de liberté ! Un point commun d'ailleurs avec ce livre , c'est la puissance de l'amitié qui y est décrite. Un vrai coup de coeur !
Les noms ne sont pas les mêmes mais on est bien dans une Espagne (l'Espéragne ici) médiévale, au temps de la Reconquista . Temps sombres , violents et intolérants où trois personnages principaux ,que leur religion pourrait opposer, se croisent ,se lient et sont ballottés par le destin de l'Espéragne. On s'attache tout de suite à eux et à leurs compagnons, je les ai adoré ! J'ai même souvent eu peur pour eux, pleuré aussi un peu, Guy Gavriel Kay ne nous épargne pas car il aime nous emmener vers de fausses pistes. Il confirme son talent d'auteur et même surpasse encore ses autres romans !
Bref , lisez-le , il est juste magnifique, pas manichéen du tout, il donne à réfléchir et est très bien écrit ! Mais attention on n'en sort pas indemne !
Merci Gwen21 pour cette magnifique pioche d'octobre !

Challenge Mauvais genre
Challenge Multi-défis 2018
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Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais pas laissée prendre à un roman épique de fantasy et pourtant ce roman-ci était dans mon pense-bête depuis plusieurs années. Il aura fallu une critique élogieuse (une de plus !) - celle de jamik en l'occurrence - pour me décider à franchir le pas.

Uchronie. Ou comment cela aurait pu se passer si... Avec des si, on refait le monde et Guy Gavriel Kay en a créé un très proche de notre XVème siècle occidental, alors que la Chevalerie avance ses derniers pions et que l'Espagne musulmane vit ses dernières heures de gloire.

En Espéragne, royaume jadis uni et désormais déchiré entre Jaddites et Asharites, les grandes cités des "khalifes" provoquent l'admiration des voyageurs par la somptuosité de leurs monuments et la poésie de leurs jardins aux fontaines chantantes, bien plus que par les vertus discutables de leurs moeurs ou la visite interdite de leurs ghettos kindaths. Sur ce fond tendu comme un décor de cinoche, plusieurs protagonistes, hommes et femmes, rois, guerriers, poètes et médecins se rencontrent et se confrontent. En l'espace de quelques années, leurs destinées vont se bousculer.

Bien que divertissant et addictif, "Les lions d'Al-Rassan" ne m'ont pas complètement séduite et si j'ai passé un agréable moment de lecture, j'en suis plus redevable à ma persévérance qu'à l'éditeur (J'ai lu) qui a truffé de coquilles et d'approximations de traduction un récit qui heureusement, à part quelques tours de passe-passe temporels, est plutôt bien structuré.

Quant à l'auteur, si j'ai apprécié l'univers qu'il a créé, je lui reproche de ne pas m'avoir suffisamment dépaysée. Et oui, je suis assez exigeante et j'attends de la fantasy qu'elle me transporte assez loin de mes repères habituels. Or ici, j'ai eu le sentiment d'être en pays conquis, de trop facilement démasquer Chrétiens, Musulmans et Juifs derrière les peuples qui du coup ne présentaient pas à mes yeux de grandes particularités : en gros les Jaddites sont des Croisés avinés donnant dans l'obscurantisme féodal, les Asharites sont de raffinés conquérants amateurs de poésie et de palais ombragés, enfin les Kindaths sont d'excellents médecins mais bouc-émissaires désignés de l'Humanité. J'ai donc regretté, parmi d'autres choses, que l'Espéragne soit nommée l'Espéragne (un peu trop transparent), que Dieu soit appelé autrement que Dieu mais qu'on fasse sans arrêt référence au diable (qui lui ne change pas de nom (sic)), etc.

Mais sinon, côté action, ça dépote plutôt pas mal, c'est seulement dommage une fois encore que le récit souffre de longueurs à des moments où l'on souhaiterait que le rythme s'intensifie. Mr Kay doit être un homme bavard, ça se ressent dans son écriture.

Au global, une bonne découverte quand même, retenons plutôt les qualités que les défauts de ce roman qui semble en avoir inspiré pas mal d'autres, à commencer par "Le trône de fer" auquel j'ai irrésistiblement pensé à de nombreuses reprises. Un peu de magie et de "fantaisie" auraient permis, j'en suis certaine, d'en faire une oeuvre vraiment marquante, à la manière d'un Tolkien ou d'un Jaworski ; il manque parfois un petit rien pour faire un grand tout.


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge PAVES 2018
Challenge 50 OBJETS 2018 / 2019
Challenge ABC 2017 / 2018
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Formidable !
Ce livre plutôt imposant, m'a accompagné pendant un peu plus de deux semaines et je dois avouer que ce voyage m'a littéralement transporté. de la fantasy, oui, mais c'est juste un prétexte pour prendre quelques libertés avec l'Histoire avec un grand “H”. Hormis deux lune dans le ciel et un pouvoir magique d'un des protagonistes secondaire, Diego, le fils de Rodrigo, qui a des visions prémonitoires, ne vous attendez pas a y trouver du fantastique et du merveilleux dans ce roman. Moi, ça me va très bien. En réalité on est bien plus proche du roman historique, cette lecture m'a permis de m'intéresser à l'Espagne autour du XIe siècle. Il n'est pas difficile de trouver les rapports avec la société de l'époque, les noms des personnages ne cachent pas leur inspiration, la carte en début de livre s'apparente très fortement avec la péninsule ibérique, c'est est même un jeux de retrouver les correspondances des états, villes et même des personnages. L'un d'eux s'appelle Rodrigo Belmonte, comment ne pas y voir le lien avec Rodrigo Díaz de Vivar (1043-1099) personnage réel qui a déjà depuis longtemps inspiré la littérature, au XVIIe siècle en particulier, plus connu en France par son surnom “le Cid”. Guy Gavriel Kay bichonne et peaufine les caractères de ses personnages, Ammar, Jehanne, Alvar, Rodrigo et quelques autres, tous plus intéressant les uns que les autres, on se surprend à partager leurs sentiments. On pourrait reprocher quelques longueurs et quelques redites dans le développement de ce livre mais j'ai trouvé ce choix, au contraire, tout à fait justifié et judicieux, et même j'ai aimé ces moments de lenteur, car on a le temps de s'attacher aux personnages, de s'imprégner de leurs points de vues, de leur façons de penser, de leur manière de vivre, ces moments d'attente alternent avec l'action, le rythme de l'aventure est mesuré, précis, quasi cinématographique, avec une place pour le suspense, une autre pour la réflexion, l'aventure ne s'emballe que lorsqu'il le faut. En bref, il y a peu de failles dans ce récit, ces pages sont remplies d'émotions, de vie, de sentiments, de drames et de bonheurs, j'ai pleuré, j'ai ri, j'ai eu peur, j'ai voyagé, je me suis aussi instruit. Construit avec beaucoup de talent, et avec une plume élégante pour ne rien gâcher, il y a tout ce qu'on peut attendre d'un livre. Pour moi, ça a été un très beau moment de lecture.
PS. Tu as bien raison, @BazaR, de nous inciter à lire ce livre !
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Oh la la ! Quel roman ! Quelle histoire ! Quels personnages !
C'est un méga coup de coeur !!!

Si vous aimez les récits épiques garnis de duels, de batailles, de complots, de trahisons, et où l'honneur, l'amitié et l'amour ont leurs lettres de noblesse, vous devriez comme moi vous régaler.

Ce récit, de fantasy historique, s'inspire de la Reconquista et du Cid. Ce sont BazaR et Srafina qui me l'ont dit, je ne l'ai pas deviné, je suis médiocre en Histoire… mais cette lecture me donne envie d'en savoir plus sur cette période.
Ce que je peux dire pour les lecteurs, c'est que ne pouvoir faire aucun lien avec l'Histoire ne m'a aucunement empêchée d'apprécier ce roman. Bien au contraire, je me suis laissée porter par le récit et ai découvert les évènements et rebondissements avec les personnages.

L'auteur nous immerge à la fois avec simplicité et poésie dans des décors splendides (palais, cités, désert…), et nous présente de magnifiques personnages, à la fois touchants, charismatiques et ne manquant pas d'humour pour certains. Rodrigo Belmonte et Ammar ibn Khairan sont exceptionnels !

J'ai découvert l'auteur Guy Gavriel Kay avec ce roman, et je peux dire que je poursuivrai ma découverte de ses oeuvres car j'ai beaucoup apprécié sa plume.

Un grand merci à BazaR pour sa recommandation et à Srafina pour les échanges bien sympathiques sur cette magnifique lecture.

Challenge Livre Historique 2019
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Magnifique fantasy historique, inspirée de la « reconquista «  de la péninsule ibérique.

On y fait la guerre à coup d'épée, de dague et de cimeterre, on y tend des embuscades où les chevaux sont empalés dans des fosses. On y commet des atrocités, des hommes émasculés, décapités, des femmes violées, des enfants assommés, des villes entières brûlées avec leurs occupants.

On y voit la confrontation et l'effondrement de civilisation, les intrigues politiques, les hommes prêts à tuer des membres de leur famille pour accéder au trône, les religieux fanatiques prêts à sacrifier la vie des fidèles pour leurs dieux (ou pour augmenter leur pouvoir…)

Mais on y trouve aussi l'amour et l'amour d'un père et d'une mère pour leurs fils et leurs filles, l'amour de son pays, de la beauté et de la poésie.

On y rencontre l'honneur et l'honnêteté, la fidélité au serment de préservation de la vie ainsi que l'espoir d'un monde de paix et de tolérance avec des gens de provenances différentes qui ont plus en commun qu'avec leurs propres compatriotes.

Une lecture bien agréable, après avoir surmonté la difficulté de tous ces noms étranges, on se laisse emporter par les aventures et les émotions des protagonistes.
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