Stalker / désaxé
J'avais parlé de "happy end" dans ma fiche consacrée à "
L'hypnotiseur" - en tous cas pour Erik-Maria Bark, son épouse et leur fils. Catastrophe ! Entretemps, ils ont divorcé, elle s'est même remariée et le fils, Benjamin, qui est à la Fac (à ce que j'ai cru comprendre) vit avec sa mère, et lui, le pauvre Erik Maria, il est de plus en plus accro à l'alcool mais surtout aux petites pilules du bonheur en tous genres pourvu qu'elles soient légales. Malgré cela, il reste le praticien-hypnotiseur le plus en vogue dans son pays et aussi sur le plan européen - au moins et tout le monde sait que l'UE, ce n'est pas rien ;o). Au cente ou à l'hôpital où il travaille, il a pour collègue une certaine Nelly, dont j'ai oublié le nom, vous m'en excuserez, (probablement parce que ma seconde belle-mère se prénommait elle-même Nelly), mais sur laquelle il peut s'appuyer. Elle a, cela va sans dire, et malgré les années qu'il lui a fallu pour l'obtenir, un cursus impeccable et de réelles qualités de thérapeute.
Ca tombe bien parce que commence à se manifester un tueur en série qui semble appartenir à l'espèce des "stalkers", ce que nous pourrions traduire, dans le contexte, comme "harceleur", à ceci près que le "stalker" banal se contente en général de suivre les faits et gestes de la personne sur laquelle il fait une fixation - qu'il s'agisse de M. X ou d'
Angelina Jolie - de la filmer, de la photographier, voire d'obtenir un autographe, enfin, ce genre de choses ... Rares sont ceux qui en arrivent à tuer. En ce sens, l'assassin du regretté
John Lennon était un "stalker" passé à la puissance supérieure et infernale.
Ici, bien sûr - mais comment l'avez-vous deviné ? Oh ! vous êtes fabuleux et, pour un peu, je vous "stalkerais" mais en douceur, bien sûr ... - les victimes ne sont que des femmes. L'assassin les filme en douce cinq minutes dans leur intimité, chez elles, sans qu'elles s'en rendent compte, et envoie la vidéo sur le Net juste avant de les tuer, toujours de manière sauvage et en disposant leur corps dans une mise en scène axée sur la main.
Je vous passe le décompte des cadavres et des fois où les auteurs s'apitoient - avec moult détails tous plus sanglants les uns que les autres - sur la fuite des victimes, reculant dans leur maison ou leur appartement jusqu'à ce qu'elles se trouvent acculées à la mort. Je vous passe aussi non pas que Joona Linna fait sa réapparition - il est désormais sûr et certain que Jurek Walter est mort et Linna et sa famille (à l'exception de son épouse, décédée) peuvent enfin sortir de leur tanière - mais les interminables et inutiles longueurs où on le voit reprendre goût à la vie (c'est-à-dire aux enquêtes) et où
Lars Kepler nous inflige le rappel de toutes les techniques de combat qu'il maîtrise.
Bon, vous m'avez comprise : ça fait vraiment remplissage - et même bourrage de manuscrit sur ordre de l'éditeur.
Néanmoins, cahin-caha, et surtout pour Linna, le lecteur arrive (sur les genoux ... ) à la révélation de l'identité du stalker . Et là, patatras ! On rejoue la comédie improbable de la fin de "
L'Hypnotiseur". Rien n'est crédible là-dedans, absolument rien. Alors, on se dit que l'auteur nous mijote une chute, que tout ça ne se résout pas à cette identité littéralement incroyable ... Eh ! bien non ! :o(
Donc, je récapitule :
1) fin à laquelle personne ne peut croire ;
2) Joona Linna est condamné en prime à quatre ans de prison parce qu'il n'a pas respecté les règles de la Police et s'est livré à des "violences sur personne"
3) et enfin, Erik Maria repart, avec une nouvelle compagne, Jackie, et sa fille, Madde, vers de nouvelles aventures. Sur fond de soleil couchant, je présume.
Hein ? Quoi ? S'il a mis un terme au Mogadon, Valium et autres petites gâteries pour psy-hypnotiseur ? Attendez voir ... Je crois que oui mais je n'en suis pas sûre. de même pour le whisky qu'il aime tant. Mais vous le saurez sans doute, vous, si vous lisez le prochain
Lars Kepler où apparaîtra notre hypnotiseur - si vous avez le courage de le lire, ce qui ne sera pas mon cas.
Ô Seigneur, ayez pitié des humbles lecteurs que nous sommes et faites en sorte que Bark ne se trouve pas dans le prochain opus avec Joona Linna ! La vie est bien assez dure, Vous le savez : alors, donnez-nous Linna, en prison peut-être, mais plutôt avec Saga Bauer qu'avec ce (censuré) Bark ! ...
PS exclusif pour le Seigneur : je sais, depuis
Giovanni Guareschi et Don Camillo que Vous ne faites pas de politique mais si, demain, 11 juin, Vous pouviez aussi donner à notre pays une Opposition digne de ce nom ... En tous les cas, merci, Seigneur. ;o)