Le profilage consiste à établir l'analyse comportementale d'Aïn meurtrier en envisageant le crime comme une métaphore de l'état psychologique de celui qu'il a commis. L'idée sous-jacente et que le psychisme est une personne peut se refléter dans ses actes. Si un crime ne semble pas avoir été perpétré de façon méthodique, on peut supposer que le psychisme du tueur répond à une structuration chaotique qui ne peut être dissimulée que si celui-ci est une personne solitaire .
Tous les indices laissent supposer que Vicky Bennet a tué Miranda et Elisabeth, mais personne ne l'en croit capable, ni psychologiquement ni physiquement.
Pourtant chacun d'entre nous porte cette violence en lui, pense Joona en reposant le rapport dans le casiers Gunnarsson. Nous en devinons les reflets dans nos rêves et notre imagination, mais la majorité des personnes parvient à la maîtriser.
Comme partout dans le monde, les voitures du réseau métropolitain portent un numéro de référence, mais depuis de nombreuses années, à Stockholm, elles ont également un nom. Cette tradition, qui remonte à 1887, tiendrait son origine des noms de chevaux qui tiraient les tramways à travers la ville.
Un soir, le garçon est tombé gravement malade, victime d'une méningite épidémique. Aucun hôpital n'a accepté de le prendre en charge, de crainte d'une éventuelle contagion. Le mari de Violet à arpenté la ville d'hôpital en hôpital toute la nuit. À l'aube, le garçon est mort dans ses bras. Anéanti par le chagrin, il est décédé l'année suivante.
Immobile, Flora est attentive au moindre bruit. À chaque craquement ou lorsque le sol grince, son coeur s'emballe. Celui qui a peur du noir n'est pas maître dans sa maison. Celui qui a peur du noir se faufile chez lui et surveille ses propres mouvements.
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[...] ... - "Vicky ?"
Il tâtonne sur le mur à la recherche de l'interrupteur et l'enclenche. Une lumière jaune éclaire une pièce au décor dépouillé. Un craquement retentit soudain et la fenêtre qui donne sur la forêt et le lac Himmelsjö s'ouvre en claquant. Le bruissement provient d'un angle de la pièce. En se penchant, Joona aperçoit une volière renversée sur le sol. Une perruche jaune bat des ailes pour grimper vers le haut de la cage. Une odeur de sang emplit la pièce. Un mélange de fer et de quelque chose de sucré et de rance.
Joona dispose des plaques de cheminement en plastique et entre lentement dans la pièce.
Il y a des taches de sang autour du loquet de la fenêtre. Des empreintes de mains indiquent que quelqu'un a grimpé sur le rebord, pris appui contre le chambranle et a sans doute sauté pour atterrir sur la pelouse en contrebas.
Il s'approche du lit. Un frisson lui glace la nuque lorsqu'il repousse la couette. Les draps sont imbibés de sang coagulé. Mais la personne qui s'est allongée ici n'était pas blessée, le sang séché semble étalé sur le tissu.
Une personne maculée de sang a dormi dans ces draps.
Joona demeure un moment immobile pour interpréter les différents mouvements que décrit le sang.
Quelqu'un a vraiment dormi là, conclut-il.
Lorsqu'il tente de soulever l'oreiller, celui-ci reste collé au drap et au matelas. Joona tire plus fort et découvre un marteau noir de sang sur lequel il y a des bouts marron et des touffes de cheveux. La majeure partie du sang a été absorbée par le tissu mais la tête du marteau brille encore d'humidité. ... [...]
C'était aussi simple qu'évident - le passé reflète toujours l'avenir.
Il ouvre délicatement la porte et balaye la pièce avec sa lampe torche. La scène qu'il découvre est d'une violence telle qu'il vacille et doit s"appuyer contre le montant de la porte.
Il détourne instinctivement le regard mais cela ne sert à rien, il a eu le temps de voir l'inimaginable. Dans ses oreilles, le bourdonnement de son pouls se confond désormais avec le bruit du sang qui goutte sur le sol.
Elle est étendue sur le sol lorsque le chien entre dans la grange en tapinois et lape le sang de sa tête écrasé tandis que la vie quitte lentement son corps.
Celui qui a peur du noir n'est pas maître dans sa propre maison.