Le bonheur du foyer est l'absence d'exigences.
Bravo, à Lars Kepler j'ai lu ces deux livres hypnotiseur et incurable ils sont exceptionnels.
[...] ... Ce souvenir, enfoui depuis des années, refait surface dans la cuisine de l'ancien policier. Une main sur l'évier, Flora se rappelle ce qu'elle a vu. Elle a l'impression que ses jambes vont céder d'une seconde à l'autre.
Le soleil illuminait la pelouse à côté de l'église. Elle avait les mains devant le visage mais la lumière passait entre ses doigts et donnait une teinte orangée à ce qui l'entourait.
- "Mon Dieu," gémit-elle en s'effondrant sur le sol. "Mon Dieu ..."
Baigné dans une lumière chatoyante, son frère frappait la petite fille avec une grosse pierre. Ses souvenirs sont désormais d'une extrême précision. Elle a l'impression que les enfants se tiennent devant elle dans la cuisine. Elle entend le bruit sourd des coups et voit la tête d'Ylva tressauter. La fillette s'était écroulée dans l'herbe. Sa bouche s'ouvrait et se fermait involontairement, ses paupières tressaillaient, elle marmonnait des mots incompréhensibles. Il l'avait frappée à nouveau. Il cognait sa tête de toutes ses forces et leur hurlait de fermer les yeux. Une fois qu'Ylva avait cessé de bouger, il avait positionné ses mains sur son visage.
- "Mais moi, je ne fermais pas les yeux ...
- Vous êtes la petite Flora ?" demande à nouveau le policier.
Entre ses doigts, Flora a vu son frère se lever. Il tenait toujours la pierre à la main. D'un ton calme, il lui a dit de fermer les yeux, qu'ils jouent à blundleken. Il s'est approché d'elle en levant la pierre ensanglantée. ... [...]
[...] ... - "Vicky ?"
Il tâtonne sur le mur à la recherche de l'interrupteur et l'enclenche. Une lumière jaune éclaire une pièce au décor dépouillé. Un craquement retentit soudain et la fenêtre qui donne sur la forêt et le lac Himmelsjö s'ouvre en claquant. Le bruissement provient d'un angle de la pièce. En se penchant, Joona aperçoit une volière renversée sur le sol. Une perruche jaune bat des ailes pour grimper vers le haut de la cage. Une odeur de sang emplit la pièce. Un mélange de fer et de quelque chose de sucré et de rance.
Joona dispose des plaques de cheminement en plastique et entre lentement dans la pièce.
Il y a des taches de sang autour du loquet de la fenêtre. Des empreintes de mains indiquent que quelqu'un a grimpé sur le rebord, pris appui contre le chambranle et a sans doute sauté pour atterrir sur la pelouse en contrebas.
Il s'approche du lit. Un frisson lui glace la nuque lorsqu'il repousse la couette. Les draps sont imbibés de sang coagulé. Mais la personne qui s'est allongée ici n'était pas blessée, le sang séché semble étalé sur le tissu.
Une personne maculée de sang a dormi dans ces draps.
Joona demeure un moment immobile pour interpréter les différents mouvements que décrit le sang.
Quelqu'un a vraiment dormi là, conclut-il.
Lorsqu'il tente de soulever l'oreiller, celui-ci reste collé au drap et au matelas. Joona tire plus fort et découvre