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Citations sur Tangente vers l'est (70)

"Elle a de la Russie une vision tragique et lacunaire, montage confus où s'enchaînent la chute fatale d'un landau dans un escalier monumental d'Odessa, le tison brûlant sur les yeux de Michel Strogoff ... ".
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« Quinze minutes, c’est une éternité pour qui se tient caché dans les chiottes d’un train derrière une porte qui peut s’ouvrir à chaque instant. » (p. 108)
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Au bout des rails, il y aura la caserne et la diedovchina, le bizutage des appelés, et lorsqu'il sera là-bas, si les conscrits de deuxième année lui brûlent la verge à la cigarette, lui font lécher les latrines, le privent de sommeil ou l'enculent, il sera seul, personne ne pourra rien pour lui.
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Voilà ce qu'il pense une pierre dans le ventre, et comme pris de panique à l'idée de s'enfoncer plus avant dans ce qu'il sait être une terre de bannissement, oubliette géante de l'empire tsariste avant de virer pays du goulag. Un périmètre interdit, une zone mutique et sans visage. Un trou noir. La cadence du train, monotone, loin d'ankyloser son angoisse, l'agite et la ravive, déroule les files de déportés pioches à la main dans les tempêtes de neige, rameute les baraques frêles alignées au milieu de nulle part, les cheveux que le gel a collé dans la nuit contre les sols de planches, les cadavres raidis sous le permafrost, images tremblées d'un territoire dont on ne revient pas.
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 Sans attendre, Aliocha s'y poste, happé par cette focale unique sur le monde, comme un oeil que l'on aurait derrière la tête, fasciné par la vision du chemin de fer qui blinde à rebours dans le fond du paysage, ruban strié alternant le clair et le foncé, stroboscope éclairant son visage, et bientôt, hypnotisé, il touche ce point de l'espace où la forêt avale les rails encore plus chauds, engloutit les traverses en un puits de mystère, peu à peu il oublie le wagon, oublie les gars qui fument dans son dos et l'odeur des peaux qui ventousent les parois à force de suer, il n'est plus que ce point de fuite qui dévore l'espace et le temps, coïncide avec lui, s'en obsède, prêt à verser lui aussi dans le grand trou noir, à y basculer tête la première, tout plutôt que la Sibérie, tout plutôt que la caserne (...)
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… on capture tout ce qu'on peut tant que le lac demeure visible, et s'étire, velouté, lisse, miroir du ciel, pas une ride sur l'eau, seule une barque solitaire quasi immobile dans le soir qui tombe, quand dans le Transsibérien, dans le couloir des voitures de première classe, c'est une ambiance du feu de Dieu.
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Aliocha en apnée écarquille ses yeux fous, tandis que le ciel de la Sibérie s'abaisse d'un cran, rejouant sa chorégraphie historique, sa clôture fatale, un battement de cils et c'est la fin, un battement de fils et la jeune fille au manteau rouge est là, devant lui, qui le regarde, stupéfiante de beauté, une hallucination.
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le vêtement apaise la silhouette longue et noueuse, comme séchée à la trique, tatouée de mauvaise encre, elle fait émerger un garçon libre – un djinn est sorti de l'étoffe magique.
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Dehors l'après-midi s'achève, dans quelques heures ce sera la nuit, mais cette nuit-là ne saurait se peupler de rêves humaines, Aliocha le sait aussi, rien ici n'est à la mesure de l'homme, rien de familier ne saurait l'y accueillir, c'est même cela qui le terrorise, cette poche continentale à l'intérieur du continent, cette enclave qui aurait l'immensité pour frontière, cet espace fini mais sans bord - et conforme, c'est étrange, à la représentation que les astrophysiciens donnent de l'univers soi-même -, et ça fout la trouille tout ça, on le comprend sans peine, ça fait peur, et le coeur d'Aliocha bastonne dans sa poitrine quand le train, lui progresse droit à vitesse constante, tout comme progresse désormais la terreur du garçon : au bout des rails, il y aura la caserne et la diedovchina, le bizutage des appelés, et lorsqu'il sera là-bas, si les conscrits de deuxième année lui brûlent la verge à la cigarette, lui font lécher les latrines, le privent de sommeil ou l'enculent, il sera seul, personne ne pourra rien pour lui.
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"Ils se sont donné leurs prénoms, se sont donné du feu, se sont donnés des clopes."
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