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EAN : 9782073016898
192 pages
Gallimard (07/09/2023)
3.18/5   303 notes
Résumé :
« J'ai conçu Canoës comme un roman en pièces détachées : une novella centrale, "Mustang", et autour, tels des satellites, sept récits. Tous sont connectés, tous se parlent entre eux, et partent d'un même désir : sonder la nature de la voix humaine, sa matérialité, ses pouvoirs, et composer une sorte de monde vocal, empli d'échos, de vibrations, de traces rémanentes. Chaque voix est saisie dans un moment de trouble, quand son timbre s'use ou mue, se distingue ou se c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (64) Voir plus Ajouter une critique
3,18

sur 303 notes
Disons le tout de suite : je suis une fan de la première heure de Maylis de Kerangal.
Mais disons le tout de suite aussi : ce « Canoës » n'est pas ce qu'elle a fait de meilleur.

L'incipit était pourtant bon : nous livrer 8 récits, 8 nouvelles avec une thématique intéressante (et paradoxalement peu traitée) : de l‘importance de la voix – celle qui nous appartient, qui nous caractérise, qui nous identifie – dans des fragments de vie de personnages très divers et variés, ou plutôt devrais-je dire une nouvelle centrale – « Mustang » - et sept autres.

Dans « Mustang » précisément, la narratrice, ayant débarqué au Colorado pour suivre son mari Sam accompagnée de son jeune fils Kid, refuse au départ de circuler en voiture –les transports en commun suffiront bien. Mais qui a voyagé ne serait-ce qu'une fois aux USA sait que ce pari est d'office intenable, les Etats-Unis étant bien évidemment la civilisation de l'automobile. Alors la narratrice va apprendre à conduire. Portrait saisissant d'une professeure d'auto-école, qui – l'héroïne va vite le comprendre – n'a pas que cet emploi pour survivre. Elle doit aussi ramasser en chemin une pile de linge à repasser, et fournir le paquet qu'elle a du repasser très tard le soir après avoir donné ses leçons. Entre deux, la narratrice fait une curieuse découverte dans la boite à gants : un pistolet – un « gun » - trône au fond de la boite et une série de quiproquo va conduire à une drôle de situation : elle emportera le pistolet à la maison, d'où la professeure d'auto-école viendra le rechercher.
Le rapport avec la voix me direz-vous ?
L'héroïne a du mal à se couler dans ce pays nouveau, elle est comme « cabrée, réfractaire ». Et si son fils, tout comme son mari semblent vite intégrer les codes sociaux en vigueur, son mari, ce qu'elle entend de sa voix - « le timbre, la tessiture, tout »- est comme transformé, y compris quand il s'exprime en français. Curieux , non ?

L'idée est effectivement très séduisante de composer différents récits sur ce thème, comme ces retrouvailles entre amies où la première a la sensation de ne pas reconnaître la seconde : c'est bon signe, lui dit-elle, c'est qu'elle est parvenue à contrefaire sa voix féminine, à la faire descendre en gravité, pour pouvoir postuler à la radio où désormais les voix aigues n'ont plus droit de cité.

Il y a des objets qui reviennent dans chaque nouvelle. Des canoës, bien sûr, qui donnent leur titre au recueil, mais aussi des oiseaux, des ossements, des flèches et tout un univers propre à la narratrice qui décline sa thématique sur l'ensemble de son écriture, comme elle a su si bien le faire dans ses précédents récits, comme par exemple dans "Un monde à portée de main".


« En mars 2020 », précise l'autrice à la fin de son recueil, « alors que je commençais à écrire sur la voir humaine, des bouches ont brusquement disparu sous les masques, et les voix se sont trouvées filtrées, parasitées, voilées ; leurs vibrations se sont modifiées et un ensemble de récits a pris forme. »

Mais toutes les nouvelles ne se valent pas : si « Mustang » et « Ruisseau et limaille de fer » sont réussies, « After » ou un lendemain de fête vaseux, « Ontario » - une nouvelle pour laquelle je n'ai toujours pas compris de quoi il s'agissait ou « Ariane espace » qui rappelle la série « OVNI » diffusée récemment ne sont pas de la même eau.

Reste la touchante histoire intitulée « Oiseau léger », une scène réunissant un père et sa fille, et où l'on comprend que la mère – ou l'épouse – est la grande absente trop tôt disparue. Mais le père n'a pas réussi, malgré le drame qui date déjà de cinq ans, à effacer la voix de sa femme du répondeur de la maison.
« Bonjour, vous êtes chez nous mais nous n'y sommes pas ; laissez-nous un message et nous vous rappellerons ! ».
Qui n'a jamais fait l'expérience de voir une vidéo d'une personne défunte ou d'entendre sa voix par delà son décès ne peut apprécier complètement ce récit. Un récit touchant où s'affronte la fille qui voudrait entendre un nouveau message sur le répondeur familial, et un père qui ne peut s'y résoudre …

L'autrice de « Naissance d'un pont » - que j'avais chroniqué lors de sa sortie et dont j'étais ressortie éblouie, mais aussi de « Réparer les vivants » couronné fort justement de prix littéraires ou encore de « Corniche Kennedy » que je vous recommande si vous ne l'avez jamais lu, cette autrice donc est parti d'un concept intéressant mais n'a pas complètement atteint son objectif. Celle qui a « eu envie d'aller chercher sa voix parmi les leurs, de la faire entendre au plus juste, de trouver un « je » au plus proche », n'a pas complètement réussi son pari.

Mais on ne lui en veut pas, parce qu'elle reste tout de même une grande autrice que je continuerai à suivre, ne serait-ce que pour son style qui lui est propre, une belle voix de la littérature française contemporaine donc.
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Sept nouvelles et une novella composent ce recueil, dont le fil rouge décline le thème de la voix. On y retrouve aussi avec une savante manière de les insérer dans le texte autant de canoës que de nouvelles !

Ça commence avec les retrouvailles de deux amies, l'une d'elle cherchant ce qui a pu changer chez l'autre, quelque chose de ténu mais de net…

Suit la novella qui conte les efforts d'adaptation d'une française immigrée au pays de Buffalo Bill. C'est presque la trame d'un roman, le squelette d'une histoire plus consistante.

Puis l'histoire de deux soeurs qui captent les voix pour des desseins obscurs.

Marquante aussi la nouvelle qui traite de ces voix sur les répondeurs qu'on hésitera si longtemps à effacer après que la personne a disparu.

Toutes ces tranches de vie ont pour point commun , hormis le thème, vaste, une écriture très travaillée, au pouvoir quasi hypnotique, au risque de perdre le fil.

Mais ça marche, on est pris par la magie des textes et on se laisse emporter par la narration.

Quelle chance d'avoir pu entendre trois de ces nouvelles, lues par l'auteur et accompagnées par deux musiciens fabuleux aux Correspondances de Manosque !

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Maylis de Kerangal. Son nom sonne comme une promesse. La promesse d'une écriture épique, précise, aérienne. Livre après livre, la musique de sa prose est toujours plus virtuose. Chaque mot compte, chaque virgule importe, elle travaille son texte comme une partition, au point, parfois, de privilégier la forme au détriment du fond.
D'où ma réserve. Certains passages sont à couper le souffle parce que l'élan du verbe porte à merveille la beauté ou l'acuité du propos (exemples : p55, p78, p80). D'autres en deviennent presque ridicules tant la chose décrite est étrangère aux ors et parures dont l'auteure l'affuble (exemples : p51, p112). J'avais déjà relevé ce travers dans son précédent roman, ce goût de la peinture qui confine au maniérisme.
Contrairement à beaucoup de lecteurs, je n'ai rien contre les nouvelles. Il est d'ailleurs étonnant qu'en ces temps de zapping et d'attention limitée, ce genre littéraire n'ait pas plus de succès. Une nouvelle réussie est une nouvelle sous tension. A cet égard, j'ai adoré « Un oiseau léger » et « Nevermore ». J'ai été agacée, en revanche, par l'usage systématique du mot « canoë ». Il revient dans chaque histoire comme un prétexte au choix du titre, une contrainte oulipienne mal assimilée, une excuse à ne pas avoir écrit un roman.
Je reste sur ma faim. J'ai l'impression que Maylis de Kerangal ne met pas son talent au service d'une grande et belle histoire. Avec ses ouvrages précédents, elle nous avait bien habitués. J'ose espérer qu'elle ne nous avait pas gâtés.
Bilan : 🌹
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Et au milieu coule une rivière ou une nouvelle, pièce centrale de ce recueil, Mustang.

Et au milieu roule donc une Ford Mustang d'un vert entre forêt et émeraude.

Et au milieu se glisse une voix, des voix. D'abord celle de Steve McQueen. Quand on me parle Mustang, un cheval qui galope sur la calandre, je suis dans Bullitt. D'autres voix aussi partagent ces moments, des voix intérieures, des voix sorties d'une bande FM lorsque je roule dans la poussière d'un état poussiéreux. Ou est-ce moi qui suis dans un état poussiéreux ? Né poussière, je finirai poussière, crossroads. En attendant je chevauche le pur-sang, je roule en Ford Mustang,

Car c'est bien cette caisse la pièce maitresse de ce livre, « Mustang ». Les canoës ? Maylis de Kerangal les a bien évoqué par la suite. Pour en dire quoi ? et où ? J'ai déjà oublié cette histoire de « canoës ». Tout comme le fil conducteur, les voix. Je suis resté dans la poussière mythique des Amériques, et est eu du mal à me captiver pour d'autres aventures, même si la « plume » de l'auteur se faisant d'aigle me transporte souvent, toujours, au-delà des frontières de l'état et de mon imagination, le souffle haletant par la volubilité de ses phrases. Des voix, des canoës et une Mustang.
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« Canoës » parce que cette embarcation se retrouve dans chaque nouvelle, que ce soit miniature, grandeur nature ou imagée.
Mais l'auteure nous informe que c'est plutôt la voix qui relie chaque nouvelle entre elles, que ce soit la voix dans un micro, la voix transformée par une langue étrangère, la voix à travers la radio ou d'autres cas, encore.
Moi, je dirais que ce sont des tranches de vie, tout simplement.

C'est cela qui m'a frappée et qui m'a plu énormément : Maylis de Kerangal réussit à faire passer tout un monde en quelques pages. L'atmosphère, les gens, les regards, les sons, les détails du lieu, qu'il soit vaste ou intime, tout complète l'intériorité du ou de la protagoniste.
Les nouvelles sont courtes sauf une.
Certaines m'ont touchée, d'autres m'ont captivée, d'autres encore m'ont intéressée.
Et quel sens du portrait ! La jeune femme blanche un peu paumée, les deux soeurs un peu excentriques, le veuf au coeur plein d'amour pour sa femme et sa fille, la dentiste passionnée, la bachelière qui s'éclate en hurlant … , ils sont tous entourés de personnages que je ne qualifierais pas du tout de secondaires, tellement hauts en couleurs eux aussi, enfin, tellement vrais.

Alors, « Canoës » ? « Voix » ? Je m'en fiche, j'ai été happée par la vie, tout simplement.
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critiques presse (9)
LaPresse
28 juin 2021
Rien de plus humain que la voix, thème autour duquel s’articule Canoës, brillant recueil de huit nouvelles qui parle autant du phénomène physique qui la produit que de chacune de ses infimes nuances et des émotions qu’elle procure.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaCroix
17 juin 2021
Le nouveau roman de Maylis de Kerangal se présente comme une constellation de huit récits, dont les pulsations convergent vers une même étude de la voix humaine.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Culturebox
14 juin 2021
L'autrice de "Réparer les vivants" s'attaque dans ce recueil de nouvelles à la voix, à sa texture mais aussi aux effets et au pouvoir qu'une voix peut avoir sur nous.
Lire la critique sur le site : Culturebox
SudOuestPresse
07 juin 2021
Autour d’un grand récit central intitulé « Mustang », s’organisent sept plus courts, connectés, qui tous donnent à entendre des voix de femmes. Complexe et passionnant.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LeFigaro
03 juin 2021
A l'occasion de l'ouverture du tournoi de Roland Garros, un essai propose de mettre en perspective le « mythe » de Roger Federer, l'un des sportifs les plus adulés de l'époque contemporaine.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Elle
26 mai 2021
Qu'est-ce que nos voix disent de nos vies ? Dans « Canoës », Maylis de Kerangal compose un monde sonore de femmes à la dérive. Splendide.
Lire la critique sur le site : Elle
Bibliobs
25 mai 2021
Depuis plus d’un an, nos voix sont filtrées par les masques. Maylis de Kerangal leur redonne toute leur puissance et leur netteté dans un recueil de nouvelles plein de bruits et de murmures.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeSoir
17 mai 2021
Les masques des gestes barrières modifient le son des voix. Maylis de Kerangal restitue leur mystère et leur vérité.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeMonde
14 mai 2021
L’écrivaine signe « Canoës », un recueil de nouvelles bruissantes de sons et d’émotions, dont chacune résonne du timbre fragile et trouble de son narrateur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
C’est si simple, si facile, et la circulation si tranquille à cette heure, pas un encombrement, pas un seul obstacle, rien qui puisse perturber mon champ de vision – mais peut-être suis-je trop sûre de moi en cet instant, ou ailleurs, dressée dans ma solitude où pousse à présent quelque chose de fragile, quelque chose qui m’appartient en propre et que je protège comme on protège un secret -, quand pourtant je dose mal l’appui de mon pied sur la pédale et rabats trop durement le volant, si bien que la Mustang bondit, un soubresaut, ma tête bascule vers l’avant puis rebascule en arrière, mon corps se contracte, mes mains se cramponnent, je n’arrive pas à redresser ma trajectoire qui se déporte inéluctablement sur la file de gauche, et coupe la voie à ceux qui remontent en sens inverse sans se douter de rien (…) Baong ! Un bruit mat et mou éclate dans l’habitacle, j’ai percuté l’avant d’une Buick caramel
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Je m’assieds au volant en prenant soin de régler l’inclinaison du dossier, la distance des pédales, puis je démarre et bientôt stabilise une vitesse lente et continue, une vitesse de croisière, et me projette au hasard, décentrée, désorientée, multipliant les variations, les écarts, les déroutages, les perspectives. Souvent, une fois lancée, j’allume l’autoradio, aussitôt assaillie par les prêches religieux que débitent d’une fréquence à l’autre des voix mâles aux modulations perverses, tour à tour séductrices et menaçantes, caverneuses, des prêches que j’écarte, choisissant la musique, un air, une chanson que je pourrais chanter moi aussi, à voix haute et claire, à voir forte même, à gorge déployée dit-on – c’est si bon de chanter fort en secouant la tête ; et si je baisse le volume, je perçois alors ma propre voix, furtive mais incroyablement nette, elle me revient, et insiste, comme si ces heures seule en voiture ne servaient qu’à ça : l’entendre.
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Eblouis, je n’ai pas saisi immédiatement ce qui se jouait là, le long de cette artère qui fléchait le centre de Denver sur près de dix miles, et j’ai plissé les yeux : des parkings de voitures entouraient le bus, à perte de vue. Des centaines de concessionnaires et de marchands de bagnoles d’occase, des milliers de voitures et de pick-up étaient garés là, à touche-touche, coalisés, ne formant plus qu’une surface de métal qui étincelait au soleil. Vus de mon siège, les toits et les capots semblaient s’être littéralement substitués au sol, ils carrossaient la plaine et la platitude du relief augmentant l’effet de la perspective, ils donnaient au bassin de Denver l’aspect d’un lac étincelant. Des étendards et des fanions flottaient haut dans le ciel, encadrant des enseignes géantes, aussi solennels et majestueux que des drapeaux de pays, leurs logos colorés saillant dans l’immensité monochrome et leurs lettres épelant le grand alphabet de l’industrie automobile américaine : Buick, Cadillac, Chevrolet, Chrysler, Dodge, Ford, Jeep, Lincoln, Mercury, Plymouth, Pontiac.
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Ce que Zoé appelle « sa voix de chiotte » n’est autre chose qu’un timbre claire et vif, une voix au débit saccadé, pointue mais capable de s’élever dans la stridence – un ruisseau de montage. Je l’aime, cette voix, c’est la sienne. Quand je pense à Zoé, c’est ce timbre qui revient et, dans son sillage, la nuit où elle avait chanté des standards de folkeuses américaines (….)
Il semble pourtant que cette voix soit trop aigue pour devenir une vois radiophonique. Ici, on n’aime pas trop les petites voix sucrées ! A-t-on balancé récemment à Zoé, manière de la prévenir que son accès au micro était compromis, et quelle ferait mieux de revoir ses rêves à la baisse. Un présage qu’elle a entendu comme une incitation à se montrer opiniâtre, à prouver sa valeur, et surtout à travailler sa voix afin de la rendre plus grave, plus profonde, plus posée. Plus masculine tu veux dire ? Ai-je demandé. Moins féminine en tout cas, m’a-t-elle rétorqué en s’allumant une clope. Zoé est donc partie en quête de sa voix grave, celle qui connote la compétence, l’autorité et l’assurance que l’on refuse à sa voix aigue.
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Cette capsule de bière qui roule dans ma bouche, cette couronne de métal cabossée, déformée d'u coup de mâchoire, son pourtour dentelé de pointes, le recto poli, émaillé sous ma langue, le verso râpeux, et cette façon dont elle a de prolonger son goût de petite monnaie tiède, de faire durer sous mes lèvres ses arômes de foin et de houblon, de rappeler l'amertume, cette pièce d'or Heineken frappée d'une étoile rouge qui valdingue contre mes dents et que je colle sous mon palais telle une hostie clandestine, il est midi, la prairie craque, il règne un grand silence, le ciel est sillonné de photométéores, je traîne un grand sac-poubelle de plastique noir, et devant moi, l'herbe aplatie, piétinée, creuse sur une surface plus clair que le couvert végétal, une vaste cuvette où les pierres qui cette nuit cerclaient notre foyer sont encore chaudes.
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Vidéo de Maylis de Kerangal
Avec Marc Graciano, Maylis de Kerangal, Christine Montalbetti & Martin Rueff Table ronde animée par Alastair Duncan Projection du film d'Alain Fleischer
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« Je ne connais pour ma part d'autres sentiers de la création que ceux ouverts pas à pas, c'est à dire mot après mot, par le cheminement même de l'écriture. » Claude Simon, Orion aveugle
À lire – L'oeuvre de Claude Simon est publiée aux éditions de Minuit et dans la collection « La Pléiade », Gallimard. Claude Simon, l'inépuisable chaos du monde (colloques du centenaire), sous la direction de Dominique Viart, Presses Universitaires du Septentrion, 2024.
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