Difficile de rester insensible face au spectacle dérangeant que nous offre
Jack Ketchum ! Sur un peu plus de 350 pages, ce génie de l'écriture propulse le lecteur dans une intrigue à la densité hypnotique et fascinante ! Son roman, inspiré d'un fait réel, dresse le portrait d'une petite bourgade américaine où l'horreur se trouve de l'autre côté de la rue.
Transformé par la haine et la folie meurtrière d'une femme aigrie, ce qui n'était qu'un jeu d'enfant dérape et finit par devenir un jeu abject et sadique dont Meg est la malheureuse victime. Elle subira les humiliations et les outrages jusqu'au point de non retour...
"Nous avions presque de quoi lui en vouloir. (...) Notre colère avait besoin d'un exutoire. Ce fut Meg."
"Et merde, songeais-je. Laissons les choses suivre leur cours."
Jack Ketchum joue efficacement avec les sentiments du lecteur. Il fait sortir des émotions qu'on éprouve rarement en lisant un livre: compassion, honte, écoeurement, colère mais aussi frustration, curiosité et fascination morbide ! Son intrigue, bien qu'ignoble, attire et fascine le lecteur. On brûle finalement de découvrir ce qui va se passer, de savoir où et quand s'arrêtera le calvaire de Meg.
Vous l'aurez compris,
Une fille comme les autres n'est pas un roman à mettre entre toutes les mains. Sans voyeurisme ni complaisance,
Jack Ketchum n'épargne rien au lecteur. Il le tient, haletant et bouleversé, jusqu'au dénouement du drame. Mais au-delà des scènes de violence physique (dont la seule évocation suffit à créer un profond malaise), ce sont les scènes de violence morale, les humiliations, les outrages infligés à Meg et l'immobilisme de certains protagonistes qui sont les plus choquants !
Chacun en tirera bien sûr ses propres conclusions. On s'interrogera sur la complexité et la noirceur de la nature humaine, sur les notions de culpabilité et de complicité également.
Une fille comme les autres est un roman choc, dérangeant et malsain. Un roman "coup de poing" dont on sort abasourdi et profondément révolté. Une claque magistrale à réserver à un public averti.
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