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EAN : 9791020904652
60 pages
Les liens qui libèrent (11/01/2017)
4.21/5   12 notes
Résumé :
En janvier 2017, l'œuvre de J.M. Keynes entre dans le domaine public. C'est pourquoi nous avons décidé d'éditer ce petit texte devenu avec le temps un texte culte du célèbre économiste. C'est en 1930 que J. M. Keynes publie cet essai dans lequel il propose une réflexion prospective et philosophique sur le devenir du capitalisme. Il y défend vertement l'idée de la fin d'une société gouvernée par l'économie (et de la « science » économique), qui aura alors fini de jou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La Lettre à nos petits-enfants est la réédition du texte initialement paru en 1930 sous le titre Perspectives économiques pour nos petits-enfants. C'est un texte court - mais comme disait l'autre, « le discours bref et le discours long mène au même point » - qui est agrémenté donc d'une préface presque aussi longue d'André Orléan.

Dans la préface, Orléan revient sur le texte de Keynes pour en expliquer certains des éléments et les contextualiser par rapport à la situation actuelle pointant les quelques erreurs et les anticipations d'un Keynes prophétique dont la volonté était de « s'envoler vers l'avenir ». Et André Orléan de terminer sa préface de cette Lettre à nos petits-enfants par la formule « Soyons résolument keynésiens! ».

Cette sortie m'a rappelé ce que Milton Friedman disait en son temps : « dans un sens, nous sommes désormais tous keynésiens » - comprendre « Nous utilisons tous le langage et l'appareil keynésiens » - tout en rajoutant immédiatement que « dans un autre, plus personne n'est keynésien » - comprendre « aucun de nous n'accepte plus les conclusions initiales de Keynes ». Ces deux formes - « soyons résolument keynésiens! » et « dans un sens, nous sommes désormais tous keynésiens » - sont incommensurables car elles ne sont pas dans le même registre et peu réconciliables dans la mesure où le point de vue d'André Orléan, auteur de la violence de la monnaie, est peu compatible avec la monétarisme de Friedman - certes André Orléan co-écrira plus tard un La monnaie entre violence et confiance.

Mais revenons à cette lettre et à Keynes.

Dans ce texte, Keynes prophétise l'avénement d'une société d'abondance qui réglera ainsi le problème économique - la question de la rareté des ressources - auquel les hommes sont confrontés depuis leur création. Et Keynes se demande une fois le problème économique résolu « que faire de sa sa liberté arrachée à l'urgence économique ? Comment occuper les loisirs que la science et l'intérêt composé lui auront gagnés pour mener une vie agréable et bonne ? ». Keynes pense que « nous utiliserons l'abondance nouvelle de la nature tout autrement que le font les riches aujourd'hui, et notre projet de vie sera différent du leur » tout en donnant « priorité aux fins sur les moyens ». Vu les comportements de nos contemporains, il n'est pas certain que nous utiliserions une telle abondance d'une meilleure façon que nos riches aïeux mais y penser peut amener à changer nos comportements.

En conclusion de sa préface, André Orléan écrit donc : « le capitalisme n'est pas la solution ; le capitalisme est le problème. L'abondance qu'il promet est un leurre. Ce à quoi nos petits-enfants doivent tendre, c'est tout autre chose : la sobriété. En ce sens, Keynes est dans le vrai lorsqu'il milite pour un nouveau rapport au monde consistant « à perfectionner l'art de vivre sa vie » en donnant la priorité aux fins sur les moyens, au bon sur l'utile. Soyons résolument keynésiens ! »

En ce sens, nous devrions tous être résolument keynésiens.
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Cette courte lettre de 25 pages semble tout à fait prophétique lorsqu'on la lit près de 90 ans après sa rédaction. Tout y est : fuite en avant du capitalisme, course à l'accumulation irraisonnée, ressources limitées de notre planète, crise de sens de l'humanité lorsqu'elle sent la contrainte d'assurer sa subsistance se faire moins pressante. Keynes nous invite ici à apprendre à vivre plutôt qu'à accumuler des objets. Une lecture qui pique la curiosité des lecteurs, fascinés par la clairvoyance de Keynes alors que le monde dans lequel il vit traverse la crise économique de 1929.
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Un excellent texte de l'un des plus grands économistes de tous les temps.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et surtout, ne surestimons pas l'importance du problème économique ! Ne sacrifions pas à ses prétendus impératifs des soucis plus élevés et plus durables ! Ce problème devrait être l'affaire de spécialistes - comme les soins dentaires. Si les économistes réussissaient à devenir, aux yeux de tous, des professionnels modestes et compétents, à égalité avec les dentistes, ce serait merveilleux.
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Nous souffrons aujourd'hui d'une crise aiguë de pessimisme sur l'économie. Partout, on entend dire : la grande époque des progrès à pas de géant comme au XIXe siècle est désormais révolue.
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Vidéo de John Maynard Keynes
Présentation du livre "Des richesses et des hommes. La question démographique au coeur des crises économiques" de François de Givry.
Crises cycliques d'ampleur mondiale, explosion des inégalités, déclin de la croissance, hausse du chômage… Nos sociétés semblent soumises, impuissantes, aux aléas de dictats économiques. Serions-nous donc sans armes pour anticiper ces changements ? Depuis Platon jusqu'à Keynes, en passant par Marx et saint Thomas d'Aquin, théoriciens et penseurs se sont pourtant efforcés de comprendre et d'organiser la production des richesses et leur répartition entre les hommes. Et leurs points de vue, comme leurs recommandations, ont évolué avec les techniques et les systèmes marchands. Il se pourrait cependant que leurs héritiers actuels, armés de formules algébriques complexes et les yeux rivés sur des colossales masses de données, aient gravement sous-estimé un facteur devenu fondamental depuis le XIXe siècle : les changements démographiques. Car s'il est évident que la démultiplication de la population mondiale a entraîné avec elle la croissance de l'économie, comment ne pas imaginer que le ralentissement des naissances, couplé au vieillissement des peuples, ne déclenche la fin de ce processus ? C'est ce que l'on observe de manière troublante lors de la crise de 1929 aux États-Unis et dans l'Europe d'aujourd'hui, où une stagnation durable semble propice aux conséquences politiques les plus inquiétantes. Une saisissante histoire des idées, et une lecture novatrice des dangers auxquels nous sommes confrontés.
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