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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A son poste au commissariat, le commissaire Llob reçoit l'appel d'un homme qu'il ne va pas tarder à surnommer le dingue, qui lui détaille son prochain crime : éventrer sa victime avec un bistouri. Un cinglé de plus qui veut se rendre intéressant ? Malheureusement le crime est réel et suivi par d'autres. Tandis que le bourreau nargue le commissaire au téléphone, la boucherie sanguinaire continue. Llob essaie de le contenir, comprendre ce monstre, saisir quelques indices mais il est bientôt dessaisi de l'affaire par un patron incompétent et furibond. Il est malgré tout vite rappelé par son collègue…

Un polar moins intéressant que le quatuor algérien, une affaire de vengeance plus classique mais qui n'empêche pas Yasmina Khadra de dénoncer l'état de délabrement de son pays : corruption, classe sociale richissime et misère du peuple, manque de moyens des administrations, manque d'éducation, indifférence face à la mort massive des femmes et des enfants… Une société qui engendre des monstres faute d'humanité et d'avenir…
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Le Dingue au bistouri ne serait qu'un polar parmi tant d'autres sans sa dernière page, qui lui donne tout son sens : si cet homme est devenu fou et criminel, c'est à force d'endurer brimades, souffrance, injustice, mépris. Yasmina Khadra montre du doigt la société algérienne et ses tares, mais aussi, à travers elle, tout le monde occidental, toute la grande machine sociale qui broie l'être humain puis lui reproche de n'être qu'un tas de « matière fécale »!
"J'ai grandi dans le mépris des autres, à l'ombre de mon ressentiment, hanté par mon insignifiance infime, portant mon mal en patience comme une concubine son avorton, sachant qu'un jour maudit j'accoucherai un monstre que je nommerai Vengeance et qui éclaboussera le monde d'horreur et de sang." (...) "Qu'est-ce qu'un criminel sinon le crime parfait, toujours impuni, de la société elle-même…"

J'aime aussi le style très percutant de cet auteur, son immense richesse de vocabulaire, ses formules à l'emporte-pièce, qui ne manquent pas d'humour («… agents armés jusqu'aux dents de sagesse… »), sa façon incomparable de brosser la caricature impayable d'un personnage (« le patron, c'est un énergumène extrêmement infatué. Il dispose d'une autonomie de zèle de quoi ravitailler dix révolutions. Il a une gueule de phoque empiffré, des oreilles lourdes de cérumen et des mains de cul-terreux capables de soulever les bottes d'un géant. (…) Hypocrite, lèche-bottes, prétentieux, le patron a le mérite de représenter à lui tout seul, toute la nation des faux jetons. »).
Nul autre que Yasmina Khadra ne pourrait dénoncer de manière aussi virulente les tares de l'Algérie contemporaine : son pays d'origine.
Le Dingue au bistouri n'est sans doute pas la meilleure oeuvre de Yasmina Khadra, elle est moins forte que L'Attentat, Les Sirènes de Bagdad, ou Les Hirondelles de Kaboul. Mais ce roman policier révèle déjà les qualités de ce grand écrivain.

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Fan de l'auteur je me suis plongée dans ce "petit " roman policier que Yasmina Khadra qualifie lui-même de petit livre.
Si ce n'est bien sûr pas le meilleur de l'auteur on y retrouve tout de même sa patte et son écriture tellement addictive.

On y retrouve également le commissaire Llob que j'ai déjà eu le plaisir de croiser dans d'autres oeuvres de l'auteur.
Au-delà de l'enquête menée par le commissaire, toujours aussi désabusé, c'est toute la société algérienne que l'auteur pointe du doigt, toutes ces tares, sa corruption, sa hiérarchie qui plombe complètement la vie quotidienne des algériens. Il faut dire que l'auteur connait bien la situation car l'Algérie c'est tout de même son pays d'origine.

Les mots sont percutants, les situations bien établies, l'enquête bien menée malgré toute la lenteur de la hiérarchie et Yasmina Khadra s'offre même des bons mots et de l'humour.


Pas le meilleur Khadra certainement mais tout de même une bien agréable lecture.

Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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L'inspecteur Llob , erre dans les locaux du commissariat , entre ennui et hiérarchie incompétente .

Un tueur en série se lance dans une série de meurtres très "raffinés" , sévices divers et mort longue ... Il ne veut s'adresser qu' à Llob et lui lance des rendez-vous codés.

Llob se lance dans l'enquête accompagné de son équipe et ce,malgré les déstabilisations d'une hiérarchie inefficace et corrompue .

Un court polar ,lu d'une traite , bien mené , alerte , rapide , une vision d'un Alger où il ne fait pas bon vivre
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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On ne présente plus Yasmina KHADRA, un écrivain d'exception.
Algérien d'origine, il écrit dans un français d'une pureté rare et dans un style admirable.
Je l'ai découvert il y a deux ans environ et il m'a touchée et impressionnée...
J'étais curieuse de savoir ce qu'il ferait comme auteur de polar.

Ecrit en 1999, ce roman est le premier de la série « commissaire Llob ».

C'est un excellent livre, sobre et cru, d'un langage totalement différent de celui des autres oeuvres de Khadra. Aux antipodes même. Quel talent !

L'histoire est terrible et les crimes glacent le sang.
Le commissaire est un personnage qui remplit toutes les pages sans être un héros invulnérable.
L'état de décomposition de l'Algérie des années 90 est palpable. Il ne fait pas de cadeau...
A découvrir pour les curieux d'un genre unique !
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Publié en 1990, ce livre fait partie des premiers de Yasmina Khadra. Univers différent de celui que l'on connaît aujourd'hui, on sent aussi que l'écriture est beaucoup moins fluide que ses derniers ouvrages.
Cependant, on y découvre un Yasmina Khadra très bon dans un genre qu'on lui connaissait moins : le roman policier, avec beaucoup d'humour et d'autodérision.
Le commissaire Llob se retrouve ainsi dans 5 romans et il m'en reste donc ... 4 ! Mais je me rapproche chaque jour d'avoir lu l'intégralité de son oeuvre ! .
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Un policier de Khadra. J'aimais bien lire et découvrir la pensée cynique de l'inspecteur principal. Sa vision de la jeune génération algérienne. C'est tout à fait ça!
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