AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290006726
154 pages
J'ai lu (05/10/2007)
3.43/5   106 notes
Résumé :
Alger en hiver. Ce jour-là, le commissaire Llob est d'humeur maussade, et le coup de téléphone qu'il reçoit n'arrange rien. Un mystérieux correspondant le prévient qu'il va commettre un crime.

Le Dingue au bistouri, comme la presse ne tarde pas à le surnommer, frappe ainsi les premiers coups de sa sinistre carrière de tueur en série. Est-ce un fou ? Un pervers ? Llob ne le croit pas.

Chaque meurtre est froidement prémédité, minutieuseme... >Voir plus
Que lire après Le dingue au bistouriVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,43

sur 106 notes
5
1 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
4 avis
1
0 avis
A son poste au commissariat, le commissaire Llob reçoit l'appel d'un homme qu'il ne va pas tarder à surnommer le dingue, qui lui détaille son prochain crime : éventrer sa victime avec un bistouri. Un cinglé de plus qui veut se rendre intéressant ? Malheureusement le crime est réel et suivi par d'autres. Tandis que le bourreau nargue le commissaire au téléphone, la boucherie sanguinaire continue. Llob essaie de le contenir, comprendre ce monstre, saisir quelques indices mais il est bientôt dessaisi de l'affaire par un patron incompétent et furibond. Il est malgré tout vite rappelé par son collègue…

Un polar moins intéressant que le quatuor algérien, une affaire de vengeance plus classique mais qui n'empêche pas Yasmina Khadra de dénoncer l'état de délabrement de son pays : corruption, classe sociale richissime et misère du peuple, manque de moyens des administrations, manque d'éducation, indifférence face à la mort massive des femmes et des enfants… Une société qui engendre des monstres faute d'humanité et d'avenir…
Commenter  J’apprécie          330
Le Dingue au bistouri ne serait qu'un polar parmi tant d'autres sans sa dernière page, qui lui donne tout son sens : si cet homme est devenu fou et criminel, c'est à force d'endurer brimades, souffrance, injustice, mépris. Yasmina Khadra montre du doigt la société algérienne et ses tares, mais aussi, à travers elle, tout le monde occidental, toute la grande machine sociale qui broie l'être humain puis lui reproche de n'être qu'un tas de « matière fécale »!
"J'ai grandi dans le mépris des autres, à l'ombre de mon ressentiment, hanté par mon insignifiance infime, portant mon mal en patience comme une concubine son avorton, sachant qu'un jour maudit j'accoucherai un monstre que je nommerai Vengeance et qui éclaboussera le monde d'horreur et de sang." (...) "Qu'est-ce qu'un criminel sinon le crime parfait, toujours impuni, de la société elle-même…"

J'aime aussi le style très percutant de cet auteur, son immense richesse de vocabulaire, ses formules à l'emporte-pièce, qui ne manquent pas d'humour («… agents armés jusqu'aux dents de sagesse… »), sa façon incomparable de brosser la caricature impayable d'un personnage (« le patron, c'est un énergumène extrêmement infatué. Il dispose d'une autonomie de zèle de quoi ravitailler dix révolutions. Il a une gueule de phoque empiffré, des oreilles lourdes de cérumen et des mains de cul-terreux capables de soulever les bottes d'un géant. (…) Hypocrite, lèche-bottes, prétentieux, le patron a le mérite de représenter à lui tout seul, toute la nation des faux jetons. »).
Nul autre que Yasmina Khadra ne pourrait dénoncer de manière aussi virulente les tares de l'Algérie contemporaine : son pays d'origine.
Le Dingue au bistouri n'est sans doute pas la meilleure oeuvre de Yasmina Khadra, elle est moins forte que L'Attentat, Les Sirènes de Bagdad, ou Les Hirondelles de Kaboul. Mais ce roman policier révèle déjà les qualités de ce grand écrivain.

Commenter  J’apprécie          50
Les niveaux de langue nous font pénétrer dans les mondes du commissaire Llob. D'un côté le policier entouré d'un patron corrompu, d'un subalterne ignare et couard, de l'autre côté, l'homme, époux aimant plongé dans une réalité algéroise bien noire.
Surgit une série d'échanges téléphoniques entre lui et le DAB.
Ces échanges dévoilent que la folie n'est peut-être pas toujours telle qu'on peut l'imaginer ni celle que l'on croit.
Une société ambigüe en dérive apparaît en filigrane durant toute cette histoire.
Ce roman policier nous montre les méandres de l'anéantissement d'un homme à qui la société n'a rien donné.
Homme à qui elle a pris jusqu'au peu d'amour qu'il avait pu acquérir.
L'enquête en elle-même ne m'a pas fait palpiter et les meurtres ne m'ont pas effrayée. Je retiens surtout de ce livre l'immense solitude, la dépravation, l'irrespect, sources de tous maux.
Tant que l'homme ne sera pas traité avec ce que contient le terme d'humanité, les outrances perdureront...
Cependant il ne faut pas oublier que la bêtise fait rire et nous avons quelques dialogues savoureux entre le commissaire et l'adjoint, entre le commissaire et le tueur.
De belles réflexions sur la condition de l'homme ayant connu le colonialisme et l'indépendance, deux mondes qui se regardent et s'interpellent.
En cela, le roman de Yasmina Khadra dépasse le simple roman policier divertissant, il nous interpelle aussi.

Commenter  J’apprécie          40
Un policier peut-être pas exceptionnel mais une manière très subtile de dénoncer la situation en Algérie.
Yasmina Khadra utilise ce dingue au bistouri pour décrire la société algérienne, ces jeunes américanisés qui manquent de respect aux aînés, le nombre de chômeurs qui explose, la pauvreté, la corruption, ...
Une enquête plus intéressante culturellement que "policièrement" parlant!
Commenter  J’apprécie          100
1er roman de Y. Khadra et loin d'être le meilleur à mon humble avis, alors que j'adore cet auteur. Un tueur en série s'attaque à plusieurs personnes : d'abord un médecin, puis une infirmière et ainsi de suite... Ce n'est plus une tuerie mais une boucherie, il leur a ôté le coeur. Il prend plaisir à les faire souffrir et chaque fois qu'il tue, il téléphone au commissaire Llob pour lui signaler les faits. Ca n'aide pas le commissaire et l'enquête traîne en longueur. Dès la seconde victime, j'ai compris qu'il y avait un lien avec le domaine médical puisque les vicitimes en étaient issues. Mais cet élément n'est pas venu à l'esprit de nos policiers. J'ai trouvé que cela manquait de réalisme et de dynamisme. On ne fait rien, on attend les appels téléphoniques. Autre reproche, on ne saura jamais comme notre tueur a pu s'approcher de sa dernière victime, pourtant bien protégée. On n'a même pas cherché à savoir qu'était devenue la 5ème.
Bref, heureusement que ce n'est pas le 1er roman de Y. Khadra que j'ai lu car j'en aurai découvert aucun autre.
Par contre, on reconnaît déjà son style quand il nous décrit la misère des rues, des immeubles et de ka population (surtout la jeunesse) à Alger.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Après tout, c’est quoi, Riad El Feth (centre culturel, surplombant Alger, avec le Maqam : immense monument des Martyrs. Voir : http://algerie.actudz.com/article0949.html)? C’est cette grande muraille fallacieuse qui cache la noirceur des HLM surpeuplées, la marmaille pataugeant dans les flaques d’eau croupissante, les familles amoncelées par quinze dans de miteux deux pièces, sans eau courante, sans chauffage, sans le moindre confort, avec pour tout attrape- nigaud une télé barbante et terriblement ahurissante. C’est ça, le Maqam : les mirages d’un peuple cocufié, les bijoux facétieux d’une nation réduite au stade de la prédation, concubine quelquefois, séduite et abandonnée le plus souvent. Le Maqam ? C’est cet arbre éhonté qui refoule arbitrairement au tréfonds des coulisses une humanité trahie, vilipendée, une jeunesse désenchantée, livrée au néant, au vice et aux chimères de l’utopie, une vaste confrérie de chômeurs, de soûlards, de cinglés et de désespérés qui continuent de s’enliser inexorablement dans le fiel et le dépit…

Il y a un monde fou à Riad. Des familles entières hantant les boutiques scintillantes de mirages. Des bouseux intimidés par les lumières agressives, le parterre étincelant et la démarche altière des nouveaux nababs. Des citadins qui rappliquent des quatre coins du pays, les yeux abîmés par les déceptions excessives. Il y a aussi cette secte constipée qu’on appelle Tchitchi qui croit dur comme fer que le seul moyen d’être de son temps est d’imiter les ringards décadents de l’Occident. Et ça roule des épaules. Il ça déporte les lèvres sur le côté quand ça patatipatatasse. Et ça se serre le croupion dans des jeans étriqués. Et ça cause français sans accent et avec des manières de pédale.
Écoeurant !
Toute cette marmaille de rupins qui s’américanise aveuglément. On a chassé le colon, et il nous revient au galop, sous d’autres accoutrements. Et t’as pas intérêt à causer arabe sinon tu risques d’attendre longtemps avant d’intéresser le marchand de pizzas…
Commenter  J’apprécie          30
J'ai grandi dans le mépris des autres, à l'ombre de mon ressentiment, hanté par mon insignifiance infime, portant mon mal en patience comme une concubine son avorton, sachant qu'un jour maudit j'accoucherai d'un monstre que je nommerai Vengeance et qui éclaboussera le monde d'horreur et de sang.
Commenter  J’apprécie          80
Je le salue militairement et le laisse planté comme un chou blanc dans la noirceur de ses propres malveillances.
Commenter  J’apprécie          160
La vie, c'est gai par moments, c'est pas marrant très souvent, mais ça reste quand même la vie : un interminable parcours du combattant qui nous entraînera tous - les gueux et les nababs, les honnêtes et les faux jetons, les fiers et les débiles - dans le fossé final où l'on cessera de nous faire péter les neurones une bonne fois pour toutes.
Commenter  J’apprécie          40
"J'ai grandu dans le mépris des autres, à l'ombre de mon ressentiment hanté par mon insignifiance infime, portant mon mal en patience comme une concubine son avorton, sachant qu'un jour maudit j'accoucherai d'un monstre que je nommerai Vengeance et qui éclaboussera le monde d'horreur et de sang"
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Yasmina Khadra (111) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l'écrivain algérien le plus lu au monde.
Il a passé 36 ans dans l'armée, et a notamment lutté contre les groupes islamistes pendant les années 1990. Parallèlement, son premier livre est paru dès le début des années 1980, sous son vrai nom. Mais pour échapper à la censure militaire, il a finalement décidé d'écrire dans la clandestinité, sous pseudonyme, dès 1997. C'est ainsi que Yasmina Khadra est né, en empruntant deux des prénoms de son épouse. Il est l'auteur de nombreux romans, qui ont conquis des millions de lecteurs dans le monde entier. Portés par son talent de conteur, plaçant le sujet humain au premier plan, ils racontent aussi notre monde, ses dérives et ses espoirs. Parmi ceux-ci, "Ce que le jour doit à la nuit", "L'Attentat" ou encore "Les Hirondelles de Kaboul". Plusieurs de ses livres ont aussi été adaptés au théâtre, au cinéma, en bande dessinée.
Au cours de cette rencontre, Yasmina Khadra nous parle de son nouveau roman qui vient de paraître en poche aux éditions Pocket, "Les Vertueux", un livre au souffle narratif puissant, qui nous fait aussi découvrir tout un pan de l'histoire algérienne oublié et pourtant fondateur.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541521-les-vertueux-yasmina-khadra-pocket
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
+ Lire la suite
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus



Lecteurs (271) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres de Yasmina Khadra

Comment s'appelle le personnage principal de "Ce que le jour doit à la nuit" ?

Malik
Yousef
Younes
Mehdi

5 questions
229 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..