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4,17

sur 1316 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman prenant, agréable à lire…
Chéraga Yacine n'a jamais quitté son douar en Algérie, ni sa famille, quand le caïd le convoque et l'envoie se battre dans l'armée française à la place de son fils, malade du coeur. On est en 1914, la première guerre mondiale vient d'éclater. La France fait appel aux « indigènes » de ses colonies pour renforcer ses troupes. A partir de cette entourloupe, Chéraga va s'appeler Hamza Boussaïd, et le sort va s'acharner sur lui…
Le roman de Yasmina Khadra est une histoire qui va bien au-delà de la polémique sur le colonialisme. Elle pourrait être universelle. L'auteur jette un regard objectif sur une société et sur les relations entre ses acteurs, leurs défauts, leurs qualités. Il écrit : « La violence des propos de Zorg trahissait la complexité de ma communauté, dont j'étais loin de soupçonner les dissensions. Je croyais que nous étions solidaire dans la souffrance, que le joug colonial renforçait naturellement nos liens, et je m'apercevais que, pour des considérations saugrenues, les nôtres se vouaient une abominable aversion. »
C'est une oeuvre pleine de bon sens et d'humanité, qui, heureusement, dépasse et de loin le médiocre débat récurrent sur l'oppresseur « Blanc » et l'oppressé « africain » sur fond de racisme imbécile. le propos de l'auteur est bien plus éclectique.
Editions Mialet-barrault, 541 pages.
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Quel est l'élément qui a contrarié la lecture de ce roman qui avait tout pour me séduire et qui me laisse pourtant un sentiment mitigé, contrasté ?
Est-ce la surcharge de vertus pour un seul homme ?
C'est plutôt la soumission constante d'un berger pourtant lettré qui m'a agacé.

Dans l'Algérie coloniale de 1914, l'effroyable histoire de l'insignifiant Yacine contraint par un caïd de prendre la place de son fils atteint d'une insuffisance cardiaque pour aller combattre en France afin qu'il ne perde pas la face m'a quelquefois transporté dans de captivantes sensations romanesques mais m'a souvent laissé sur le sable du désert.

Est-ce l'écriture limpide de l'auteur qui a parfois manqué de mordant à faire revivre les atrocités de cette boucherie monstrueuse que j'ai jugé un peu trop tièdes ?
C'est peut-être quatre ans plus tard, le retour au pays de Yacine muté en Hamza Boussaïd qui m'a semblé insipide et bien lent à la recherche de ses vrais parents qui dès son départ ont été bassement chassés par l'impitoyable caïd.
C'est probablement sa servilité à défendre l'honneur d'un ingrat qui ne souhaitait que sa disparition qui m'a asticoté ou c'est sa docilité à se laisser bafouer pour avoir défendu l'intégrité d'une femme qui a abusé de son amour qui m'a, sans aucun doute, le plus exaspéré.

Jusqu'à ce que tout bascule : « La peur qui m'essorait les tripes, se transforma en une haine dont je ne me croyais pas capable. Je me voyais déchiqueter de mes mains nues l'homme qui avait bouleversé le cours de mon existence et fait de moi une bête traquée. »

D'avoir retrouvé Zorg, un colosse mal léché, compère de tranchée qui a constitué une petite armée pour récupérer les territoires exploités en Algérie par l'envahisseur français, va inciter Yacine à surmonter les pires épreuves que la vie lui réserve sans pour autant perdre son humanité ni sa loyauté. On est pourtant qu'à l'aube de tout ce qui va l'ébranler.

« L'existence m'avait appris à me méfier de ce qui ne me faisait pas souffrir, à ne percevoir dans mes rares joies que le prélude de mes peines. »

Finalement, ce roman m'a davantage plu à la fin qu'au début. Les ressentis de chaque lecteur ne seront jamais identiques. Faites donc votre propre opinion de cet ouvrage qui possède toute l'élégance et l'intensité de l'écriture de Yasmina Khadra ainsi que la grâce de son immense expérience de romancier.
Comme dit ma petite fille de six ans : dans la vie, ni les gens, ni les choses, rien n'est pareil sauf les chaussettes. du coup, je n'ai plus le moral dedans.




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Écrire que Y. Khadra est un conteur exceptionnel est un euphémisme. Ce roman est de toute beauté, pas tant par son histoire magnifique que par la philosophie qui s'en dégage. Ce roman est contemporain, et pourtant on a l'impression de lire un conte ancestral peut-être, éternel a n'en pas douter. Toutes ces phrases qui bousculent quand elles ne nous entraînent pas à reprendre un nouveau souffle encore et encore. Ça vous change un homme, ressourcé. Il lui en arrive des péripéties à notre héros, on en voudrait pas de sa place. Comme une allégorie de la vie. Et ce dernier paragraphe d'un humanisme... vertueux.
Une phrase comme ça : "Encore une chose qu'il faut que tu saches : l'existence est une belle vacherie. Chacun y a droit à son lot de soucis. le pauvre parce qu'il manque de tout, le riche parce qu'aucune fortune ne lui suffit." le pauvre n'est pas celui qu'on croit.
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Je n'ai pas lu de livres de Yasmina Khadra depuis un moment, mais j'ai été fournie par Les Vertueux en audio, notamment grâce à l'extrait vivant et la voix plaisante du narrateur Slimane Yefsah. le début de l'histoire, qui se déroule dans un petit village algérien, m'a captivée : Yacine, un jeune homme pauvre, est forcé d'aller à la guerre à la place du fils d'un caïd, en échange de terres et de richesses pour sa famille. Cependant, il ne se rend pas compte de l'horreur qui l'attend sur le front. L'histoire ne se limite pas à la guerre, elle aborde également le retour à la vie civile et les conséquences de la guerre sur l'Algérie. J'ai apprécié le personnage de Yacine, qui évolue au fil de l'histoire. Les Vertueux est une belle histoire avec des notes amères, mais aussi de la douceur.
Ma chronique détaillée :
Lien : https://lesparaversdemillina..
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Livre audio – Lu par Slimane Yefsah : 13h46

Yacine Chéraga a quitté l'Algérie pour aller faire la guerre aux “boches” en 1914 mais sous un nom d'emprunt, celui du fils de son douar, tyran sanguinaire ! Il lui a promis qu'à son retour il serait propriétaire et que tout irait bien.

La France des tranchées vu par les Turcos, tirailleurs algériens, ne lui épargne pas le rejet des autochtones de souche, le mépris des supérieurs bien qu'il soit apprécié par la plupart de ses compatriotes. Il survit, médaillé et de retour au pays, rien ne se passe comme il l'avait imaginé et il doit fuir et se cacher !

La voix chaleureuse de Slimane Yefsah étaient tout à fait appropriées pour raconter cette épopée et il a su donner toutes les nuances nécessaires aux différents personnages et leur personnalité. Beaucoup de violences et de haine bien évidemment mais aussi de la solidarité, de l'amitié, de l'amour.

J'étais prête à mettre 5 étoiles jusqu'à ce que le purgatoire de Yacine devienne vraiment trop long, que les événements s'acharnent contre lui et que le tout devienne très lénifiant sans oublier la culture du pardon ! J'attendais une fin plus révoltante et révoltée comme un combat jamais fini, mais certainement pas ce trop politiquement correct, même si j'ai passé un agréable moment à l'écoute.

#LesVertueux #NetGalleyFrance

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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman de Yasmina Khadra. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire les 500 pages de ce roman, parcourues d'un grand souffle romanesque. On suit l'épopée de Yacine Cheraga en Algérie entre 1914 et 1930 à peu près. Il se retrouve soldat aux côtés des Français lors de la guerre 1914-1918 puis subira de nombreuses injustices et aventures, tout en essayant de rester honnête. Un beau portrait d'homme juste. On apprend aussi beaucoup de choses sur l'Algérie au xx ème siècle. Se lit très bien.
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SI Yacine accepte l'étrange marché que lui propose Gaïd Brahim, le caïd qui asservit et terrifie tout son village, c'est parce qu'il croit en la promesse qu'il vient de lui faire.
Le jeune garçon doit prendre la place du fils du caïd pour aller combattre sur le sol français à l'automne 1914.
En contrepartie, sa famille bénéficiera d'une situation privilégiée et lui, à son retour, se verra offrir des terres et une maison le mettant ainsi à l'abri du besoin pour le restant de sa vie.
Cette première partie du roman est passionnante et m'a fait espérer un coup de coeur.
J'ai aimé la description de la guerre de 14, même si elle a déjà nourri abondamment la littérature depuis un siècle, la confrontation et la solidarité des frères d'armes, la vie dans les tranchées, le froid, la faim, la boue, la peur, tout est décrit avec un réalisme saisissant.
On s'en doute, au retour de la guerre, Yacine va vite déchanter, de plus sa famille a disparu.
A partir de là, j'ai commencé à douter et à m'ennuyer face à cette succession de malheurs qui tombe sur les épaules de notre pauvre héros.
J'ai cependant beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur qui est passé maître dans l'art de la description.
Les caractères des personnages sont parfaitement analysés, qu'on les aime ou qu'on les déteste, ils ne laissent jamais indifférents.


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Yasmina Khadra a cette écriture qui nous emporte toujours très loin. A la fois sensible, moralisatrice et très descriptive. Un style narratif mais tout autant poétique.

On suit les aventures de Yacine avec beaucoup d'appréhension, car il est beaucoup question de trahisons par les uns et par les autres. Sa vie n'est pas un long fleuve tranquille, l'auteur nous fait chavirer de sa plume romanesque et nous faire vivre étape par étape la vie du héros.

La violence de la guerre, la fragilité d'un pays colonisé, la misère, la souffrance... Mais aussi, un élément que Yasmina Khadra aime mettre en valeur : L'Amitié.

L'Amitié tient une place très importante dans ce roman, elle dépasse les galères, les trahisons, la malchance et bien d'autres encore, car c'est dans cette amitié que l'auteur semble se sourcer et trouver la paix.

Mais même si j'ai aimé ce roman et le talent de l'auteur, je ne peux pas caché que cette lecture m'a semblé longue, sans savoir au juste si c'est toutefois dû au livre ou au moment auquel je l'ai lu.
Lien : https://pasionlivres.blogspo..
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C'est toujours comme ça, dès que je sors de ma lecture il faut que je couche sur papier, même de façon maladroite ce que j'ai ressenti. Peut-être devrais-je parfois attendre un peu...

Cela fait bien longtemps que je n'ai plus lu un Khadra.
Le dernier, c'était "Ce que le jour doit à la nuit" en 2009 ou 2010.

Et j'avais oublié à quel point j'aime son écriture. J'y trouve l'élégance d'un Stefan Zweig, la délicatesse de Frégni avec l'accent pied noir qui remplace celui de Manosque.

Voilà donc pour le style et Khadra est un conteur vertigineux. Et il m'a cueilli, le bougre.
Et pourtant, qu'est-ce que cette fin est prévisible. Mais il est sûrement là, le talent de Yasmina Khadra.

Est-ce un bon livre, un grand livre? Je n'en sais fichtre rien. La stricte linéarité du texte m'a quelque peu gêné. Aucune fantaisie dans l'ordre chronologique.

Et sinon, Yacine, le héros, candide à un degré XXL, à travers ses pérégrinations tombe de Charybde en Scilla avec cet enchaînement de malchances. Il y a un côté un peu Paulo Coelho moralisateur et donneur de leçon qui m'a légèrement dérangé.

Il faut apprendre de ses expériences....
Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort...
Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends...
Ok ok, mais là, c'est un peu beaucoup pour Yacine... et pour moi.

Néanmoins un très bon Khadra malgré ces quelques réserves.



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Yacine Cheraga vit très modestement avec sa famille dans un douar algérien dont le caid et chef est Gaid Brahim. Nous sommes en 1914.
Le caid Gaid Brahim va proposer un marché à Yacine. Il lui demande de remplacer son fils pour aller combattre en France dans la Grande Guerre. En retour la famille de Yacine bénéficiera de privilèges et lui, lors de son retour, se verra offrir une maison et des terres.
Comme le dira plus tard l'homme politique Henri Queuille : "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent "
A son retour de la guerre, la famille de Yacine a disparu et le caid Gaid Brahim le rejette violemment.
Un souffle romanesque enveloppe cette épopée faite d'amour, d'amitié, de solidarité mais aussi faite de souffrance et de trahison.
C'est un récit rude , âpre qui court de 1914 jusqu'à l'avant veille de la deuxième guerre mondiale. Yacine va croiser et recroiser les personnages qu'il aura connu durant la guerre et que l'on nomme les Turcos. Ligne de conduite faite d'empathie, de dfoiture et d'honnêteté.
Dans cette épopée ou odyssée, chaque rencontre est l'occasion d'obstacle à dépasser, de moments initiatiques, de découvertes. Des rencontres d'amitiés avec Sid, des rencontres de ressentiment avec Zorg Er Rouge, des rencontres d'émotion avec Alba la guerrière et la femme amazone.
Yasmina Khadra nous parle d'une Algérie sombre en début du 20 ème siècle qui nous ouivre sur le colonalisme, la guerre d'Algérie et le terrorisme.
Une fresque magnifique faite de guerre, d'amitié mais aussi d'injustice, de souffrance et de trahison. le tout avec des personnages complexes au milieu de situations sociales, humaines, politiques et affectives de forte intensité.
Yasmina Khadra n'est jamais aussi juste que lorsqu'il parle de l'Algérie.
Lien : http://auxventsdesmots.fr
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