J'ai longuement hésité avant de commettre ce petit billet. C'est toujours difficile d'avouer avoir trouvé un livre (très ) moyen alors qu'il parait largement plébiscité par les babéliotes.
Si je l'avais trouvé (très) mauvais cela aurait été plus simple......!
Le grand souffle romanesque qui était censé m'emporter jusqu'aux portes de la Rédemption est retombé soudainement disons..... au tiers du livre.
Car c'est un ouvrage ambitieux sur le Pardon , l'Espoir et l'Amitié . Une leçon de sagesse que
Mohammed Moulessehoul ( l'auteur,
Yasmina Khadra ) nous livre à travers les tribulations de son héros , Yacine Chéraga, dans l'
Algérie coloniale entre 1914 et 1938.
Yacine est une figure de Job . Il va donc subir, jusqu'à la page 523 , toutes les misères du monde.
J'ai aimé les pages concernant la première guerre mondiale et découvert le 7eme RTA , régiment réputé pour la bravoure des fameux "turcos".
Et oui les
algériens ( y compris les kabyles qui ne parlaient ni arabe, ni français) se sont illustrés dans les tranchées de la Somme et des Ardennes et ont payé un lourd tribu à la victoire alliée. Ils n'ont guère été remerciés ( en particulier notre héros, enrôlé à la place du fils d'un caÏd...) mais ont tissés entre eux des liens inexpugnables .
De retour au pays Yacine va poursuivre son chemin de croix ( enfin façon de parler, Yacine est musulman et très croyant ) et va tenter de survivre malgré la misère, l'injustice, la déchéance et autres joyeusetés . Il aura quelques surprenants moments de répit , en particulier lorsqu'on le croyait complètement au fin fond du trou. Il connaitra donc Gloire ( j'exagère un peu) , Amour et Beauté avant de rejoindre l'immonde bagne de Biribi où il passera quelques années tourmentées.
Sur la forme ,la 2e partie du livre m'a paru poussive , desservie par une narration strictement linéaire , très "classique" et donc un peu pénible. Il y a cependant de belles figures: Abla la guerrière et Zorg Er-Rouge le fou( pour n'en citer que 2)
Sur le fond, l'apologie de la vertu ne me gêne pas même si le parcours du héros est parfaitement abracadabrantesque. Non c'est plutôt l'enlisement dans une sorte de mièvrerie , ni vraiment stoïcienne ni vraiment religieuse, qui m'a été pénible .
Car au fond il s'agit surtout d'une oeuvre strictement romanesque qu'on pourrait trouver émouvante et généreuse mais que j'ai trouvée sombre et roborative. Ennuyeuse aussi , surtout sur la fin ( comme dirait
Woody Allen!)
Hélas.....