Que de douleurs intériorisées par ceux qui ont vécu à la frontière pendant et après la dernière guerre. Les familles déchirées, parfois décimées côtoient la culpabilité de ceux qui ont fui l'occupant pour défendre leur pays, au détriment de ceux qu'ils aimaient. La problématique du choix ... Qu'aurions-nous fait à leur place ? Et au milieu de tout cela, une approche très sensible de la relation au handicap qui rend cet ouvrage particulièrement attachant.
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Aucun regret, bien au contraire, ce 2e tome enrichi et donne encore plus de densité aux personnages et à l'histoire. Après la lecture des livres, on ne peut que se réjouir de la construction européenne et avoir une pensée émue à l'égard de tous ceux qui ont vécu cette période.
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-- Comprends bien, Casimir, que je n'ai rien choisi. Et je n'en suis pas fier. J'en connais qui avaient pris le risque de fuir, de combattre aux côtés des Français, mais la plupart d'entre nous se sont laissés porter par les événements, si bien qu'il est arrivé que des cousins, des frères s'entre-tuent. Sans haine ni courage !
Le regard perdu dans les méandres de la nappe, Monsieur Hast tira longuement sur sa pipe avant de reprendre, d'un ton résigné.
-- Alors moi qui ne me suis même pas posé de questions, moi qui me suis contenté de suivre les ordres, je ne peux qu'approuver ta décision, même si elle m'attriste.
L'histoire est plus forte que nous, et je suis fier de toi de ne pas lui laisser te dicter sa loi.
Le coiffeur de Roppensdorf, fils de collabo notoire, était le chef d'orchestre de la valse des cheveux tombant sur le sol, et dont la foule s'emparait, comme d'un trophée, avec des cris de liesse. Maintenu de force dans le public, Jean ne regardait qu'Yvonne. Il savait que, s'il fermait les yeux, elle disparaîtrait à jamais.
On dit de Louis Fisch qu'il est un héros, mais il se vit pourtant misérable. Pour avoir refusé d'être un mouton, ce sont les morts qu'il compte au moment de s'endormir.