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Une maison victorienne du New Jersey est le lien entre les deux familles que nous dépeint Barbara Kingsolver. 150 années séparent Thatcher Greenwood et Mary Treat scientifiques progressistes, de la famille Knox, issue de la classe moyenne.

En cette année 2016, la maison de Willa se délabre et nécessite de gros travaux que le salaire de son mari Iano prof à l'université, ne peut supporter. de plus son fils vient de perdre sa femme en couches et revient s'installer chez ses parents avec son bébé. Willa, petit soldat, se bat pour son foyer, se démène, s'occupe de son désagréable beau-père impotent qui vit avec eux, tente de surmonter chaque obstacle, chaque crise du quotidien, elle porte son petit monde à bout de bras, tout en se désolant de l'ascension de Trump.

De leur côté, en 1871, Mary et Thatcher, proches des travaux de Darwin, essaient de se faire entendre par la communauté scientifique pour développer sa fameuse Théorie de l'Evolution. L'auteur choisit de mettre en scène un personnage existant : Mary Treat, chercheuse naturaliste, entomologiste et botaniste des plus importantes de son époque, dont les travaux ont été reconnus par Darwin (himself) et d'autres scientifiques émérites qui louaient sa rigueur et sa grande expertise dans l'observation et l'analyse des insectes et autres organismes vivants.

Ce qui lie Mary et Willa, en plus de leur maison, c'est le courage qui leur donne la force de se battre. Elles ne sont pas si différentes et leurs histoires pas si éloignées, d'ailleurs si chacune a son chapitre, les mots qui terminent ceux de Mary forment les titres de ceux de Willa, comme une guirlande, une corde qui relie leur destin de femmes.

Un roman intéressant, très bien documenté, pas si facile à lire si on veut prendre le temps de s'interroger sur tous les sujets abordés par l'auteur.

Merci à Babelio et aux Editions Rivages
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Deux époques de profonds bouleversements, 2016 et 1871, un pays , les États-Unis et une même volonté de trouver un abri, réel ou métaphorique, pour des personnages auxquels nous nous attachons très rapidement, tel est le contenu du roman de Barbara Kingsolver Des vies à découvert.
Pour relier ces deux époques, une maison, mal conçue, mais qui agira comme un révélateur  de déni ou au contraire incitera à des prises de conscience.
Barbara Kingsolver brosse ici le portrait passionnant de la famille Knox , intellos bohèmes rattrapés par la crise , un fils dans le monde de la finance, une fille plus atypique, mais qui se révèlera sans doute plus lucide et plus adaptée à la situation contemporaine, marquée par la crise climatique, sociale et politique.
Au XIXème siècle, c'est le personnage de Mary Treat, scientifique injustement oubliée, qui montre la voie vers une science plus moderne , loin des diktats obscurantistes.
Les relations familiales sont également au coeur des problématiques et l'humanité inquiète de Kingsolver s'épanouit ici avec beaucoup de finesse ,à son habitude. Un roman puissant où luit un peu d'espoir.
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Je n'avais à ce jour jamais lu de romans de Barbara Kingsolver, et je dois dire que j'ai été conquise par cette lecture.
Ce roman se lit avec passion, et nous suivons le destin de deux familles, à deux époques différentes, et le premier lien entre elles est le fait qu'elles vivent dans le même quartier, la même maison, à centre quarante ans d'écart. le second lien est la place de la famille, justement, et de l'éducation que l'on veut bien donner aux enfants. Pour Willa (comme l'autrice) et Ianno, son mari, la question s'est à peine posée. Il est professeur à l'université, elle est journaliste, leur fils a fait les meilleures études qui soient dans la meilleure université possible. Pour Tig, leur fille, c'est plus compliqué : elle n'a pas terminé sa licence, et pourtant, c'est sans doute elle qui est la plus lucide de tous, celle qui est le plus apte à s'en sortir. En effet, le constat est assez dévastateur : pas de poste fixe pour Ianno, qui a passé sa vie professionnelle à courir après une titularisation qui n'arrivait pas, ou qui ne durait pas, les privant de tous les avantages. Leur fils ? Il est endetté pour les dix prochaines années. Son cas n'est pas isolé, et beaucoup de jeunes américains voient déjà leur avenir compromis parce qu'ils ont fait des études qui devaient leur permettre d'avoir un avenir. Cercle vicieux ? Oui.
A l'époque de Mary Treat, le problème était différent, rares étaient ceux qui avaient la chance de faire des études. le professeur Thatcher Greenwood sait qu'il s'est haussé au-dessus de sa condition, et pourtant lui aussi peine à trouver un poste. Il en a décroché un, à Vineland, dans une petite ville absolument parfaite crée par un bienfaiteur. Les filles sont même majoritaires dans cet établissement. Image idyllique, pulvérisé par l'enseignement qu'on lui demande de prodiguer, un enseignement créationniste, qui vilipende Darwin (un nom à ne surtout pas prononcer) et tous ceux qui veulent expérimenter. Et si les filles sont très présentes, c'est parce que l'on a moins besoin d'elles pour les travaux de toutes sortes. Viendra pourtant le temps où elles retrouveront leur place – à la cuisine. Si elles sont issues d'une famille aisée, ou qui a été aisée comme celle de Rose Greenwood et de sa soeur Polly, leur préoccupation sera autre : bientôt leur corps sera encorseté, soumis au régime, à l'apprentissage des bonnes manières à avoir dans le monde où elles évolueront pour trouver un mari aussi aisé que leur famille, ou plus. Elles occuperont ensuite leur journée à des préoccupations futiles – comment Greenwood peut-il faire comprendre à sa femme que leur maison est plus importante que l'achat de nouveaux gants, ou que son souhait de pratiquer l'équitation ?

L'Amérique des années 2016 est loin d'être idyllique, même pour ceux qui paraissent privilégiés. L'assurance santé coûte cher, très cher, et pourtant, Nick, le beau-père de Willa ne peut être reçu par un médecin – à moins que Willa ne s'engage à le payer directement, à un coût exorbitant. Medicaid, l'obamacare, qui vient tout juste d'être promu ? Certains ont trop d'orgueil pour y avoir recours, d'autres s'y résignent, même si cela fait encore des dossiers à remplir, encore et encore, pour prouver que l'on est bien loin, finalement, du rêve américain. S'il est un personnage constamment réaliste, c'est Tig, la fille de Willa. Ce n'est pas qu'elle est en conflit avec sa mère, avec son père ou son frère, c'est qu'elle dit ce qu'elle a à dire, sans fioriture. Ses analyses sont toujours très justes, ne cherchant jamais à embellir la réalité, ne cherchant pas non plus à blesser, mais à mettre les gens en face de ce qui se passe, dans la famille, dans la société américaine, et dans le monde. le programme peut paraître vaste : il l'est. Mais j'ai véritablement aimé la force de ce personnage que rien ne peut abattre et qui sait toujours réagir, quoi qu'il se passe.
De la même trempe était Mary Treat, l'une des plus importantes entomologistes et botanistes du XIXe siècle. Elle était une femme, et à ce titre, beaucoup aujourd'hui ne font pas attention à elle, comme si Mary ne pouvait pas être une scientifique, mais une muse pour scientifique, une amie, une confidente. Elle a su, tout en menant à bien ses travaux, être indépendante une fois séparée de son mari, en écrivant des articles scientifiques. Faire connaître la nature aux femmes, faire qu'elles n'aient pas peur des insectes, des araignées, qui font partie de la vie, qui sont nécessaire à l'écosystème qui, déjà à l'époque, était largement malmené, pillé même, comme le dénonçait aussi (et déjà) Mary Treat.
Des vies à découvert est un roman qui nous parle de précarité, de féminisme, d'engagement aussi, dans une société où un clown millionnaire se présentait à la présidence.
Merci aux éditions Rivages et à Babelio pour ce partenariat.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Magnifiques portraits de femmes sensibles et fortes dans deux époques différentes mais reliées par une même maison sans fondations et sur le point de s'effondrée.
Très subtile métaphore pour décrire le basculement de notre système défaillant d'aujourd'hui et dans un autre temps les théories de Darwin qui modifient profondément notre vision du monde.
Quand on perd ses repères, comment réagir ?
A travers une série de personnages tous attachants, Barbara Kingsolver nous livre un texte riche au regard pointu.
Sorte d'ironie douce dans un roman totalement romanesque.
Parfait.
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Ce roman mêle deux histoires l'une au 19 siècle et l'autre au 21 siècle, ayant pour fil une maison qui s'écroule..
Deux femmes à des siècles différents qui s'emparent des nouveautés du monde de leur temps, tel qui l'est..
Cette auteure mérite mieux que quelques lecteurs épars à travers le monde..
Érudit, intelligent ce livre nous remplace dans notre monde sans grand espoir de voir un jour un grand changement de notre univers qui s'écroule comme la maison...

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En 2016, Willa et Iano Knox viennent de s'installer dans la petite ville de Vineland, dans le New Jersey. La crise économique fait rage, tandis que les primaires sont nettement favorables à Donald Trump.
Bien qu'ils appartiennent à la classe moyenne, la situation financière du couple ne fait que se dégrader : Iano est enseignant à l'Université depuis peu mais pour un contrat mal payé d'un an seulement qui ne sera peut-être pas renouvelé, et Willa qui était journaliste, se retrouve sans emploi depuis qu'ils ont quitté la Virginie. Ils sont venus vivre-là, confiants emmenant avec eux Nick, le père de Iano, qui est dépendant et dont les soins grèvent le budget déjà serré de la famille, et Tig (Antigone) leur fille, âgée de 26 ans, revenue de Cuba depuis peu. La vieille chienne Dixie partage aussi leur vie.
Mais les choses se compliquent et Willa est désemparée, quand elle découvre que la maison dont ils viennent d'hériter, est sur le point de s'effondrer. L'expert parle de la raser et de la reconstruire et le seul salaire de Iano ne peut suffire à supporter les frais.
C'est alors que Zeke, le fils aîné, perd sa jeune femme qui se suicide, le laissant seul avec un bébé de quelques mois à peine. Il est lui-aussi en grande difficulté financière car il doit rembourser son prêt étudiant tandis que son projet d'entreprise en est encore à ses balbutiements. Il confie le bébé à Willa...
La vie quotidienne devient de plus en plus difficile pour Willa entre le bébé, traumatisé, qui pleure beaucoup, Nick son beau-père, profondément raciste (alors que lui même est d'origine grecque et issu d'une famille d'immigrés), qui ne jure que par Trump et invective son entourage sans discontinuer...et les disputes incessantes entre Tig, passionnément écologiste et son frère Zeke qui travaille dans la finance, ce qu'elle ne supporte pas, tout comme elle ne supporte pas qu'il abandonne son fils...
Willa, désespérée, se tourne alors vers la seule idée qui lui vienne à l'esprit en tant que journaliste, la Société historique de la ville. Avec l'aide de Christopher Hawk qui y travaille, elle va tenter de retrouver l'histoire de son terrain et de sa maison...
En parallèle, l'auteur nous emmène en 1870, toujours à Vineland. Thatcher Greenwood est professeur de biologie. Il vient de s'installer avec sa jeune femme Rose et la jeune soeur Polly, dans la maison dont Aurélia sa belle-mère vient d'hériter. Au milieu de ces trois femmes qui ne parlent que de toilettes, de rubans et de corsets, lui est fasciné par les idées de Darwin et tente d'inculquer à ses jeunes élèves, quelques notions de sciences. Mais Cutler, le directeur de l'école, profondément créationniste, veille. Il ne peut admettre que les sciences et les théories de l'évolution viennent semer dans la tête de ces jeunes élèves, des idées contraires à la religion. Il s'oppose avec virulence à Thatcher et demande le soutien du Capitaine Landis, le fondateur de la ville, qui a acheté les terres en 1861 pour créer une colonie autosuffisante. Tous les habitants ne jurent que par leur "maître" et marchent dans ses pas tout en adhérant dans ses idées.
Thatcher va trouver un réconfort et un soutien inattendus auprès de Uri Carruth, un journaliste qui s'oppose à Landis dans son journal et auprès de sa voisine, Mary Treat, une biologiste passionnée qui travaille dans l'ombre mais correspond régulièrement avec les plus grands, dont Darwin. Féministe convaincue, libre de ses actes et de ses idées, elle est fortement critiquée pour ce qu'elle laisse entrevoir de l'égalité possible hommes-femmes...
Vous vous en doutez les deux histoires sont liées, mais je ne vous dirai rien de plus pour vous laisser le plaisir de la découverte.

Voici un roman original dont le fil directeur est une maison vous l'aurez compris (d'où la couverture) mais aussi la science et un monde qui s'écroule, (comme les maisons) et qui demande à ce que les idées anciennes et dépassées soient rasées, pour laisser la place à des "constructions" innovantes et une société nouvelle. C'est un roman qui interroge sur la capacité d'adaptation des hommes et sur la place des femmes et de chacun d'entre nous dans cette nouvelle société.

Pour étayer son propos, l'auteur nous fait entrer dans la vie de deux familles à plus de 150 ans d'écart, deux familles différentes qui tentent de consolider non seulement leur maison, mais aussi les membres meurtris qui y vivent.

Elle nous présente plusieurs personnages dont trois figures féminines particulièrement fortes.
Willa tout d'abord, ne peut que nous éblouir par son courage et son habileté à mener de front sa vie familiale où rien ne va plus, et ses ambitions personnelles. Elle va mettre toute son énergie dans une enquête approfondie afin de découvrir le passé de sa maison, tout en s'activant à régler les problèmes de ses proches, dans un contexte social et économique désespérant.
Mary Treat, la biologiste passionnée et profondément féministe, a réellement existé (1830-1923) et mériterait d'après l'auteur d'être davantage connue aujourd'hui, non seulement pour ses recherches mais aussi pour le combat qu'elle a mené en tant que chercheuse scientifique, à une époque où seule la parole des hommes était écoutée et prise au sérieux.
Tig (Antigone), la fille de Willa et Iano, est une jeune femme active et engagée dans la protection de la planète. Elle incarne à elle seule tous les rêves de cette génération née dans les années 80-90 que l'auteur incite à inventer un nouveau mode de vie, une génération qui ne baisse pas les bras mais ne veut surtout pas s'encombrer ni du passé, ni de regrets. L'auteur a elle-même déclaré que son livre était "une lettre d'amour aux Millennials".
Tig, Mary et Thatcher vont se battre pour leurs idées, d'avant-garde en quelque sorte pour l'époque, s'opposer aux aprioris, de ceux qui ne veulent rien changer, par peur avant tout de voir le monde dans lequel ils ont quelques avantages, s'effondrer.

La construction du roman est intéressante, les chapitres alternent entre les deux époques. Les derniers mots d'un chapitre constituent le titre et le thème du suivant qui se passe donc toujours dans un siècle différent. le lecteur se replonge immédiatement dans l'ambiance du siècle.
L'auteur crée des liens entre les deux époques, tant au point de vue de l'instabilité sociale, professionnelle et financière des deux familles qu'au point de vue des idées, de leur relations à la nature, du racisme, de la place des femmes dans la société et autre.
Barbara Kinsgsolver s'est toujours engagée dans ses romans pour la protection de la nature. Elle sait particulièrement bien poser dans ce roman les problèmes sociaux et politiques d'aujourd'hui et dresse un portrait sans concession de l'Amérique pré-Trump. Elle réunit avec brio les différentes générations, le passé et le présent et l'espoir d'un avenir plus ouvert et plus humain.
Et comme habituellement dans ses romans, l'auteur mène son propos avec humour, lucidité, beaucoup d'humanité et une bonne dose de légèreté. Les dialogues nombreux demandent au lecteur de se mettre dans la peau de chacun des protagonistes. Seuls quelques lecteurs, non intéressés par les Sciences, pourront y trouver quelques longueurs .

Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Il y aurait tant à dire sur ce livre que j'ai adoré...

B. Kingsolver épingle sans concession les paradoxes, travers et incohérences de la société américaine, plume brandie pour dénoncer les injustices et défendre la cause de la terre.

A 150 ans d'intervalle, dans un même quartier, deux femmes mènent leur combat.
Mary Treat (qui a vraiment existé) biologiste et entomologiste, correspond régulièrement avec Darwin et défend les progrès de la science contre l'obscurantisme des pouvoirs en place.
Willa, journaliste free lance et épouse d'universitaire, tente de sauver sa famille de la banqueroute.

Un roman engagé, vibrant, vivant, dont j'ai dégusté chaque page.
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Voilà un livre ardu, touffu, qui demande qu'on s'accroche, mais qui en vaut la peine.
Comme dans Un été prodigue le choix de cette construction des chapitres en alternance me dérange. À peine le temps de s'intéresser à un personnage, commencer à le découvrir, hop on passe au suivant, puis on revient au précèdent, et ainsi tout du long. Il m'a fallu plus de la moitié du livre pour réaliser que les derniers mots d'un chapitre créaient le titre du suivant et faisaient lien, et m'amuser à suivre ce fil rouge. C'est dire !
Petit regret, le sentiment qu'en courant ses deux lièvres en parallèle Barbara Kingsolver ne nous permet pas de suivre suffisamment leur évolution. Les deux personnages principaux cheminent aussi quand on les perd de vue, et maturent parfois de façon stupéfiante pour le lecteur. Ce qui n'empêche qu'on retrouve cette profonde affection que l'auteur prête à ses héros, nous les rendant si proches, humains et sympathiques.
Je ne vous résume pas les thèmes chers à Barbara Kingsolver, ni sa critique acerbe de l'Amérique actuelle. D'autres l'ont fait mieux que moi. Mais la description de cette ville nouvelle et utopique, et l'aversion envers Darwin, sont rendus avec une justesse qui fait froid dans le dos.
J'ai refermé ce livre avec tendresse et regret, alors que j'avais tant pesté dans les débuts.
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Un toit pour pleurer

J'ai eu le plaisir de découvrir une autrice remarquable avec ce roman à la fois ambitieux dans son récit et délicat dans son style.

Barbara Kingsolver propose dans ce récit à double temporalité d'assister à la mort d'un monde et la naissance d'un autre. le récit prenant place en 2016 nous introduit Willa, courageuse mère de famille, qui voit ses certitudes voler en éclats alors même qu'elle doit gérer son beau-père malade, son petit-fils et ses enfants. le tout dans une Amérique lancé à toute vitesse sur la route de l'ultralibéralisme, laissant de côté ceux qui ne peuvent, ou ne veulent, pas suivre.

Le second récit prend place deux siècles auparavant et conte le combat désespéré d'un professeur, partisan des théories de Darwin, face au conservatisme religieux. Il m'a été plus difficile de rentrer dans cette partie du récit, plus lente dans son déroulé et à l'ambiance maniérée même s'il faut reconnaître qu'elle offre de jolies moments, notamment toutes celles où intervient la scientifique Mary Treat.

C'est surtout pour le récit contemporain que j'ai apprécié ce récit, le parcours de Willa pour sauver sa vie de famille qui part en lambeaux, ses tentatives pour comprendre les membres de sa famille aux mentalités si différentes, sa réflexion autour de sa place dans un monde qui ne n'en laisse plus pour les gens comme elle. L'autrice signe un portrait poignant et ciselé d'une femme déclassée qui ne se laisse pas abattre.

Et le tout est porté par une plume délicate, tout en poésie et ironie. Un style enchanteur qui remet le vivant au coeur du récit tout en portant un regard sans concession sur les États-Unis.
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J'ai aimé ces histoires parallèles qui racontent au fond les mêmes problèmes générés par la volonté d'"arriver". Arriver où ? En arriver là pourquoi ?
Arriver aux limites d'une envie de "réussir" et bifurquer sereinement vers d'autres voies plus modestes en apparences mais plus vraies.
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