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Deux vies en parallèle, reliées par une maison, en état de délabrement avancé.
De nos jours, une famille qui éclate suite à un suicide, une grand-mère qui prend en charge son fils et le bébé orphelin... Cent ans plus tôt, dans la même maison, un couple s'installe et le mari sympathise avec la voisine, une scientifique à l'esprit libre...
Des portraits chaleureux, crédibles, une belle écriture qui nous embarque dans ces chapitres alternés. J'ai beaucoup aimé le background historique et scientifique du roman, et le léger humour qui s'en dégage.
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C'est le premier roman que je lis de cette auteure. Je dois dire que j'ai du faire preuve de persévérance pour le terminer. Même s'il m'intéressait, les personnages m'étaient devenus familiers, j'avais plaisir à les retrouver, mais je n'avais pas l'impression d'avancer. J'essaierai peut-être un autre titre de l'auteur, car elle m'intrigue, quand même !
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Je tiens d'abord à remercier Babelio et les Éditions RIvage pour cette lecture à l'occasion de l'opération Masse Critique.

J ai mis du temps à lire ce roman. Il est exigeant, tel Zola, Kingslover peint un roman social, réaliste qui nous plonge dans le destin de deux familles américaines qui, même si plus d un siècle, les séparent sont si semblables dans leurs préoccupations quotidiennes.
La maison: voilà le noeud de l histoire servie par l auteur. Une demeure victorienne mal-en-point, biscornue qui devient l attention des personnages principaux qui, quoique qu il leur en coûte, vont tenter de la sauver, car elle reste leur seul bien.
Cette maison est aussi le coeur de batailles idéologiques: émancipation des jeunes femmes par la lecture, la science; débats politiques autour du repas dominical; découverte des ressources et des forces de chaque membre de sa famille; cet amour incroyable qui unit les personnages.

Même si l histoire est forte, j ai vraiment mis du temps à me plonger dans le roman. Les chapitres alternant les sauts dans le présent et le passé des familles m ont semblé longs, le lien entre les histoires à mis du temps à s installer. Je n'ai pas tenu la distance et l enthousiasme à la lecture n était pas au rendez-vous. Je n ai pas non plus été touchée par les personnages principaux. Les deux femmes fortes du roman: Mary et Antigone ne se sont dévoilées que trop tard, j étais déjà essoufflée...
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J'ai lu ce magnifique roman en anglais, et trépignais de ne pouvoir le conseiller qu'à mes ami.es anglophones ! Sa traduction en français est une très bonne nouvelle, pour l'écriture délicate et solaire de Barbara Kingsolver, pour ce qu'elle nous dit d'important.
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Dans ce roman, dont la traduction française porte un titre bien trouvé (Des vies à découvert, titre original : Unsheltered), on suit deux familles qui vivent au même endroit à plus d'un siècle de distance, et dont la maison menace ruine.

Au XXIè siècle, Willa Knox, la soixantaine, découvre qu'après une vie de dur labeur, la prospérité espérée n'est pas au rendez-vous. Ne trouvant plus d'emploi, elle compte sur son mari, un universitaire au statut précaire, dans un monde académique où la titularisation n'est quasiment plus possible. Elle doit aider son fils, qui a un nourrisson sur les bras alors que sa femme est morte, et qu'il croule sous une dette étudiante qui lui pèse à l'aube de sa carrière professionnelle. Willa doit aussi s'occuper de son beau-père très malade, et en est réduite à solliciter l'Obamacare, donc se situer parmi les plus pauvres. Seule sa fille Tig semble lucide sur l'avenir, ayant comme philosophie qu'il faut se contenter de ce que l'on a. Elle dénonce le système capitaliste qui a conduit notamment à la catastrophe écologique.

Au XIXe siècle, Thatcher Greenwood enseigne les sciences dans la même ville e tente de faire passer les théories révolutionnaires de Darwin, contre l'avis du directeur du lycée. Témoin d'un incident dans la ville, il est obligé de la quitter.

Ce n'est pas le roman le plus prenant de Barbara Kingsolver, mais il a le mérite de dénoncer la fin du mythe américain selon lequel une vie de travail conduit à la prospérité (mais ce mythe a peut-être de tout temps été un mythe ?!)
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Je l'avais repéré chez Katel mais je sais que vous êtes plusieurs à en avoir parlé. J'ai bien aimé ce roman mais sans en faire un coup de coeur . Je commence par mes réserves pour ensuite aller vers ce qui m'a permis d'aller au bout des 576 pages (roman américain oblige !).

Le fil conducteur du roman c'est une maison du XIX ° siècle qui s'effondre sur ses occupants. En 1871 , la famille de l'instituteur Thatcher Greenwood est divisée à propos de leur voisine Mary Treat personnage qui a vraiment existé. En 2016, la maison (enfin le roman montrera que ce n'est pas si simple) est occupée par la famille de Willa et Iano Tavoularis .
Voilà pour les présentations, le roman se divise donc en chapitres qui alternent en 1871 et en 2016. C'est ma première difficulté, à peine est-on bien installé avec une des deux familles qu'il faut la quitter pour sauter les siècles et entrer dans une autre problématique. Il y a aussi chez cette auteure des « trucs » pour lier les deux parties du roman que j'ai trouvés complètement artificiels . le dernier mot du chapitre sert de titre au chapitre précédent. Dans l'histoire qui se passe en 2016 il y a un bébé qui pleure beaucoup, on entendra des pleurs de bébé dans une réunion en 1871. Ce sont des détails, ce qui m'a le plus gênée, c'est le politiquement correct des propos du roman. L'héroïne de 1871 est une femme remarquable et reconnue à son époque qui ne semble en rien porter les thèses féministes d'aujourd'hui. La montée de Trump en 2016 est incarné par un grand père acariâtre, raciste et borné . Et l'idéal de vie d'un des personnages la fille de Willa se passe à Cuba où tout semble paradisiaque. En lisant ce roman, j'ai pensé que pour que l'Amérique redevienne une grande nation il faudrait que les démocrates cultivés fassent des efforts pour ne pas uniquement mépriser les « trumpistes » sans chercher à les comprendre.

Et pourtant j'ai aimé lire ce roman . Car il décrit bien une Amérique que nous avons vue se déchirer lors des dernières élections. On voit aussi comment une classe moyenne est toujours à la limite de la pauvreté. On voit aussi, combien il a été difficile pour les Américains des siècles passés de s'affranchir de la pensée religieuse . On sait que pour beaucoup d'habitants de ce grand pays Darwin est un auteur maudit qui contredit la sainte Bible. le pire étant, qu'aujourd'hui encore, c'est l'opinion de certains américains. Mary Treat est une scientifique reconnue dès son époque et qui a entretenu une correspondance avec Darwin et tous les grands noms de l'époque. le personnage de l'instituteur est une fiction romanesque mais qui permet de représenter la difficulté d'inculquer dans une petite ville une réflexion scientifique, surtout sans prononcer le nom de Darwin qui équivaudrait à une mise à pied immédiate. La ville a été créée par un Charles Landis ‑personnage historique- un promoteur entré en politique pour assouvir sa soif d'argent et de pouvoir (encore une allusion !) . Pour Willa en 2016 les difficultés sont avant tout financières. Elle cherche par tous les moyens à sauver la maison qui s'effondre. Elle pense que Mary Treat y a habité et veut donc faire classer sa maison, elle découvre qu'elle a habité en face dans une maison actuellement démolie, elle pense alors que c'est la maison de l'instituteur mais hélas ! pour elle cette maison est plus récente. Tout cela avec le soucis de la fin de vie de son beau-père qui comme beaucoup d'américains est mal couvert par son assurance maladie. Et l'arrivée chez son fils aîné d'un bébé que la mort brutale de sa belle fille (donc de la maman du bébé) rendra orphelin de mère . Son fils Zeke sera incapable de faire face au deuil de sa femme et à l'arrivée du bébé. Et j'oubliais la vieillesse et la mort de son chien qui semblent plus l'affecter que l'horreur de la fin de vie de son beau père dont les membres sont « bouffés » par la gangrène à cause de son diabète.

Une plongée dans l'Amérique et qui permet de mieux comprendre pourquoi elle est si divisée aujourd'hui.
Lien : https://luocine.fr/?p=13063
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La famille Knox vient de s'installer à Vineland, New Jersey, dans une vaste maison, un héritage qui s'avère empoisonné. Nous sommes en 2016 et, alors que crise économique sévit toujours, les Américains s'apprêtent à élire leur Président, représentant des bons petits blancs qui entendent bien prendre leur revanche sur les années Obama.
La cinquantaine venue, Willa fait le bilan de sa vie. Journaliste au chômage et mariée à un prof sous-payé, Iano, le beau Grec joyeux, elle est passée à côté du rêve américain qui consiste, comme chacun le sait, à s'enrichir. Leur fille de 26 ans Antigone, alias Tig, vit toujours avec eux et un bébé hurleur, fils de leur aîné, veuf depuis peu, débarque dans leur foyer. Sans oublier l'inénarrable Nick, père de Iano, archétype de l'électeur trumpien et éternel râleur malgré ses multiples maladies qui le clouent dans un fauteuil.
La situation financière du clan est telle que les réparations urgentes qu'exige leur nouvelle demeure devront attendre. Bref, tout part à vau-l'eau et Willa la déprimée, toujours hantée par la mort de sa mère, se sent responsable de cet « échec » collectif.
Cent cinquante ans plus tôt, toujours à Vineland, Thatcher vit avec Rose, sa jeune et ravissante épouse avec laquelle il n'a aucun point commun, sa belle-mère et son impétueuse belle-soeur. A part la maison dont elles sont propriétaires mais qui menace de s'effrondrer, ces dernières sont ruinées. Thatcher enseigne les sciences naturelles au lycée et entend bien diffuser les théories de Darwin auprès de ses élèves. Contre le directeur de l'établissement et contre Charles Landis, le fondateur tyrannique de Vineland, qui trouvent « la vérité à travers Dieu ».
Désoeuvré, Thatcher fait la connaissance de sa voisine, Mary Treat, une entomologiste et botaniste qui a réellement existé et que son mari vient de quitter pour une autre. Leurs solitudes et leurs convictions sur la sélection naturelle vont les rapprocher.
Avec ce voyage dans le temps, Barbara Kingsolver fait le portrait de deux Amériques. Celle où la science s'oppose à l'obscurantisme religieux. Et celle qui se prépare à introniser Trump où le racisme est presque un réflexe tellement il est ancré dans les consciences, où même les membres de la classe moyenne font la course au Graal qu'est l'assurance-maladie sans laquelle vous pouvez crever comme un chien, où les étudiants s'endettent jusqu'au cou et où le dérèglement climatique et la pollution, contre lesquels se bat la fougueuse et colérique Tig que sa mère va apprendre à connaître, soulignent l'urgence de changer nos modes de vie.
Via les figures de deux femmes, Willa et Mary, dont l'une veut protéger sa famille en sauvant sa maison, une mission libératrice qui la plongera dans le passé, et l'autre défendre sa croyance dans le savoir et son indépendance, l'auteure a composé une oeuvre pleine de charme, d'humour et d'intelligence dans l'appréhension du monde tel qu'il fut et tel qu'il est.
Les personnages sont épatants et attachants et les dialogues, souvent décalés, sont savoureux. Malgré quelques longueurs, notamment dans les chapitres consacrés au XIXème, « Des vies à découvert » est un bonheur de lecture et une vraie découverte car je n'avais rien lu de Barbara Kingsolver.

EXTRAITS
- Il voyait le monde divisé en deux camps, ceux qui cherchent la vérité et ceux qui l'édulcorent.
- Quand les hommes craignent de perdre ce qu'ils connaissent, ils suivraient n'importe quel tyran qui leur promet de restaurer l'ordre ancien.
- J'aurais aimé avoir une vie où on ne laisse pas derrière soi une traînée de morceaux cassés.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Barbara Kingsolver est une auteure que j'aime beaucoup et j'ai souvent eu de grands coups de coeur pour ses romans. J'avais donc hâte de découvrir celui-ci!

Elle nous entraîne ici à Vineland aux Etats-Unis dans deux époques différentes. Une seule et même maison mais des familles, des contextes, des siècles différents. Mais au fond, malgré le temps qui les sépare, sont-elles si différents ces personnages, certains aux prises des difficultés économiques juste avant l'élection de Trump, d'autres en pleine défense des théories de Darwin mais se heurtant à une société ultra conservatrice ?

C'est avec beaucoup de finesse que Barbara Kingsolver fait correspondre ces deux histoires, ces deux époques et ces personnages, dont deux femmes représentant la lutte pour l'éveil des consciences. J'ai bien aimé la manière dont chaque dernier mot d'un chapitre se répète dans le titre du suivant, chaque époque faisant ainsi écho l'une à l'autre.

Cependant, ce livre n'a pas été mon préféré de cette auteure et j'ai d'abord eu du mal à y entrer. Cela avait aussi le cas pour ces deux précédents romans, d'ailleurs. Quelque chose dans la manière d'écrire et de raconter des histoires a changé au fil des années chez Barbara Kingsolver et je dois avouer que ce quelque chose me perturbe toujours un peu. Je me retrouve plus dans ses romans les plus anciens.

Il n'en reste pas moins que ce dernier roman est à lire. L'auteure a un don certain pour dénoncer certaines choses sans forcément en avoir l'air, pour ne pas nommer ce qui est évident, pour éveiller les consciences. La menace de démolition qui pèse sur la maison quelle que soit l'époque est un symbole bien pensé pour représenter les deux histoires et leurs contextes.

Même s'il m'a moins conquise de certains autres des livres de Barbara Kingsolver, ce roman et un grand livre et il serait dommage de passer à côté!
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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"Unsheltered, I live in daylight" ou, en gros, Vivre à découvert, c'est vivre à la lumière.

De nos jours, aux Etats-unis, durant les primaires avant l'élection de 2018. La famille de Willa réside à Vineland, dans une maison se délabrant de plus en plus. Hélas les moyens manquent, jusqu'à demander l'aide médicale pour les soins de son beau-père (fan du candidat républicain, jamais nommé). Ses deux enfants ont vraiment pris des routes différentes, l'un dans la finance, l'autre sensible aux problèmes d'écologie et d'environnement.

Années 1870, même endroit, Thatcher, marié à une jolie petite femme corsetée et frivole, professeur de sciences dans un établissement de Vineland, ville sous la coupe du capitaine Landis, une sorte de fondateur, fait connaissance de sa voisine, Mary Treat, en qui il reconnaît une âme soeur. Celle-ci observe les animaux et les plantes, correspond avec Darwin, dont les idées sont farouchement combattues à Vineland et ailleurs.
La maison de Thatcher, elle aussi, tombe en ruines.

Des histoires narrées en parallèle, qui se répondent subtilement, ces maisons sont l'image de ces vies, qui vont devoir changer, petit à petit le délabrement s'aggrave, mais il y aura de l'espoir (voir la citation au début du billet). Je précise que Vineland, New jersey, existe réellement, Charles Landis et Mary Treat, entomologiste et botaniste, sont des personnages réels.

J'ai pris un grand plaisir à cette lecture, forcément. Barbara Kingsolver sait rendre ses personnages sympathiques ou compréhensibles, exposer leurs points de vues et leurs différences (parfois un poil longuement), et ouvrir la voie vers un avenir positif pour eux.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Plaisir de découvrir un nouvel auteur américain et un beau pavé. C'est un grand roman social et politique qui décrit deux familles américaines , l'une au dix neuvième siècle et l'autre à la veille de l'élection de Donald Trump avec comme point commun une maison victorienne délabrée du New Jersey qui se fissure, un peu comme l'Amerique ?
Ainsi, le couple Knox, issue de la classe moyenne, emménage en 2016, menée par la mère Willa, qui subit la crise économique et doit prendre en charge son beau-père, ses enfants paumés et un nouveau-né , tout cela avec des plafonds qui s'effondrent de jour en jour. C'est une véritable mère -courage.
En parallèle, on suit le parcours du professeur progressiste Greenwood et sa famille, installés en 1871, qui va se heurter aux dirigeants conservateurs de l'université et à sa propre femme ,face aux nouvelles théories de Darwin.Il sera soutenu par sa voisine, Marie Treat, brillante biologiste de l'époque .

En décrivant ces deux foyers, l'auteur développe une approche puissante de l'aspect social des États-Unis, affaiblis par une crise économique qui touche de plein fouet la classe moyenne, sans aucune sécurité sociale, fragilisée par des emplois instables et le coût des études supérieures. C'est un tableau sans concessions et pessimiste. Cette analyse m'a paru très instructive et riche de vérité.
Toutefois, une nouvelle génération, représentée par la fille Tig redonne espoir avec des projets de vie tournés vers le socialisme et l'écologie.
Le récit du dix neuvième siècle est riche en événements historiques qui sont astucieusement mêlés à des personnages fictifs. le personnage rayonnant reste Marie Treat, cette scientifique amie de Darwin, injustement méconnue malgré de nombreuses publications reconnues. Elle représente la liberté de penser, l'indépendance familiale et professionnelle. L'auteur met en valeur trois femmes fortes : Marie, Tig et Willa portant des valeurs féministes à leur manière.
Ce livre met bien en valeur l'obscurantisme de nombreux politiques et scientifiques comme en 2020 face au dérèglement climatique.
Je voudrais insister sur la construction habile du récit qui alterne entre les deux époques : à la fin de chaque chapitre les derniers mots sont repris au début du suivant , ce qui permet de lier l'ensemble.
C'est un texte foisonnant de références historiques (un peu obscures pour moi quelquefois), de joutes verbales savoureuses, de descriptions botaniques gracieuses mais aussi de passages un peu lents et longs dans certaines conversations.
C'est une lecture intéressante, grinçante et utile sur l'Amérique qui fait de moins en moins rêver
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